Chapitre 16 : William

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Les rayons du soleil ne parviennent pas à réchauffer ma peau. Rien qu'à la température extérieure, nous pouvons deviner dans quelle période de l'année nous sommes. Je dois mettre les mains dans les poches ou bien des gants, comme aujourd'hui, pour m'octroyer ne serait-ce qu'un minimum de chaleur.

Hope quant à elle, n'a pas l'air d'être dérangé par ce froid. Elle se tient à mes côtés sur le trottoir d'une des rues commerçantes où nombreuses tentations la tiennent en otage devant les vitrines.

— Papa ! Papa ! s'extasie-t-elle en s'arrêtant devant un magasin de jouet, décoré pour les fêtes de fin d'année. Regarde, une licorne taille réelle !

Je me poste derrière elle. La fameuse licorne prend la largeur de la vitrine. À ses pieds - enfin ses sabots - il y a des petits trains, une grande maison de poupée, des playmobile, un énorme ours en peluche qui fait plus de la taille de ma fille, ainsi que tout un tas de jouets en tous genres.

— Je la veux !

Mais évidemment, c'est la licorne qu'elle veut et rien d'autre.

— Euh, ma puce ?

Merde, comment le lui dire sans lui briser le cœur ?

Cariño, intervient mon sauveur, je ne crois pas qu'elle soit à vendre.

Et oui, ce samedi, c'est sortie en famille !

Hope fait la moue et croise les bras.

— C'est nul !

— Qu'est-ce qui est nul ? demande Élisabeth, arrivant avec Amanda qui étaient un peu en retrait.

La faute à Hope qui se balade de vitrine en vitrine sans nous attendre. J'essaie de la rattraper pour éviter de la perdre de vue, mais elle n'a vraisemblablement aucune pitié pour son pauvre père.

— Je ne peux pas avoir la licorne...

— Ma crevette, souffle Beth avec douceur, comment veux-tu qu'elle rentre dans ta chambre ? Ton père va devoir détruire le mur pour l'agrandir sinon.

Je la zieute d'un air paniqué, parce que je sais d'avance ce que Hope va dire. Personne à part moi ne sait prédire l'avenir.

— Il peut ?! C'est vrai papa ? On peut agrandir ma chambre ?

J'entends mon amie murmurer un « oups » tandis que je me tourne vers ma fille, un sourire triste étirant mes lèvres.

— Non, ma puce. Je crains que ça ne sera pas possible.

— Oh...

Hope fixe de nouveau la vitrine et j'en profite pour chuchoter à Élisabeth :

— Mais qu'est-ce qui t'as pris de dire ça ?

— Bah quoi ? Ce n'est pas si impossible en fin de compte.

— Sauf que tu oublie que je ne m'appelle pas « Bob le bricoleur »*.

*Note de l'auteure : Je ne sais pas, j'avais juste envie de caler ce dessin animé quelque part.

— T'es pas obligé de le faire toi-même tu sais ? plaisante-t-elle à moitié. Je connais un bon ouvrier qui pourra t'arranger ça en moins de deux.

— Tout ça pour y mettre une licorne ?

Elle hausse les épaules.

— Si c'est ton délire, pourquoi pas ?

Je secoue la tête. J'ai l'impression d'avoir deux enfants au lieu d'un.

— Je pourrais t'aider si tu veux, me propose Alejandro.

Temptation - Love's resilienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant