Jeune femme de tout juste dix-huit ans, Melinoë est hantée pour le souvenir d'un homme qu'elle a vu assassiner son père onze ans auparavant. Ce fantôme de son passé ressurgira un beau jour pour lui sauver la vie. Un homme mystérieux, sans nom, qu'el...
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Effaçant une partie de la vapeur sur l'énorme miroir de la salle de bain d'un mouvement de la main, je fixai mon reflet à moitié visible. J'avais laissé Ghost installer nos affaires pour aller prendre une douche plus que bienvenue après ces huit heures de voiture. Mes doigts se refermèrent sur un large linge blanc dont je vins me draper ensuite pour éponger ma peau ruisselante. Cette salle de bain était démesurément vaste et luxueuse, comme tout ce qui se trouvait dans l'Onyx Grave. Une super douche italienne trônait dans un coin alors que l'autre était occupé par une baignoire circulaire à remous. Des produits de luxe étaient mis à notre disposition, allant du savon jusqu'au maquillage de grandes marques.
Sans parler de ce miroir gigantesque devant lequel je me tenais. Je m'emparai d'une nouvelle serviette pour retirer l'eau de ma chevelure en même temps que je quittai la pièce. Remettant les pieds dans la chambre, je cherchai Ghost du regard. Il fallait dire que c'était plus proche des dimension d'un appartement que d'une chambre. J'avais le sentiment de vivre la vie des plus grandes stars entre ces murs. Il y avait un petit salon et un large balcon octroyant une vue splendide sur New York. Mon bienfaiteur se tenait près de la grande baie vitrée donnant accès à la terrasse, un verre rempli de liquide ambré à la main. Je devinais sans mal qu'il s'agissait de whisky juste à la couleur.
Je jetai la serviette éponge, qui me servait à retirer l'eau de mes cheveux, sur le lit avant de piétiner jusqu'à l'autre habitant des lieux. Toujours focus sur l'image de la ville, il daigna s'en détourner que quand je fus à sa hauteur. Sans un mot, je lui enlevai le verre des mains pour en avaler son contenu d'une traite alors que mes doigts se faufilèrent dans la poche de son pantalon noir pour en tirer son paquet de cigarettes.
D'un geste expert, je m'emparai de l'une d'elles juste avec mes dents, puis le paquet retrouva sa place initiale. Le bruit caractéristique d'un zippo parvint à mes oreilles et je vis une flamme se présenter devant l'extrémité de ma clope. Tendant subtilement le cou, je fis brûler le bout et inspirais pour l'allumer correctement. La fumée fut recrachée par mes narines alors que mes pupilles jade trouvèrent les deux océans d'encre qui composaient le regard de l'homme en face de moi. Je pinçai le petit bâtonnet de nicotine entre mon index et mon majeur et le retirai d'entre mes lèvres dans le but d'avoir le champ libre pour m'exprimer.
— Tu n'as pas répondu à ma question au diner.
— Tu ne vas pas me lâcher avec ça, soupira-t-il en récupérant le verre vide dans ma main.
— Non.
Il se détourna pour aller se resservir en alcool, il en avala une grosse gorgée puis se mit à faire tournoyer lentement le liquide dans son récipient.
— Je suis venu parce que ta mère m'a appelé au secours, mais je suis arrivé trop tard. Je ne pouvais pas laisser vivre ton père après ce qu'il avait fait. Je te l'ai dit, j'ai fait ce qui était juste.
