Jeune femme de tout juste dix-huit ans, Melinoë est hantée pour le souvenir d'un homme qu'elle a vu assassiner son père onze ans auparavant. Ce fantôme de son passé ressurgira un beau jour pour lui sauver la vie. Un homme mystérieux, sans nom, qu'el...
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— Tu es sûr de ce que tu fais ? lançai-je, depuis la salle de bain, à l'intention de Ghost.
Pas de réponse. Je ne fus pas surprise de son silence, puisqu'il ne semblait pas disposé à revenir sur sa décision. Ce n'était pas faute de l'avoir bassiné avec ce genre de questions depuis qu'il était rentré avec cette robe, ainsi que les chaussures qui allaient avec. Un soupir s'échappa d'entre les lèvres alors que je terminai de sécher mes cheveux que j'avais soigneusement lavés. Ghost m'avait bien prévenue qu'il me faudrait être irréprochable, aussi bien sur moi que dans mon attitude, sinon ça se passerait mal pour moi. Très mal. Et même si je faisais généralement la maligne avec lui à cause de son manque de réactions, quelque chose me disait que je n'avais pas envie de provoquer sa colère.
La cible à abattre de l'assassin qui m'accompagnait se trouvait à une réception chic. Il s'agissait d'un type fortuné qui s'était montré un peu trop arrogant ces derniers temps, bien mal lui en avait pris, puis que le commanditaire réclamait maintenant sa tête. Et quoi de mieux que d'envoyer quelqu'un faire le sale boulot à sa place ?
Je vins prendre appui contre l'encadrement de la porte double de la salle de bain, enveloppée uniquement d'un ensemble de lingerie en dentelle noire. Ghost se préparait lui aussi dans son coin. Il avait troqué sa chemise bordeaux de la journée pour une autre à la teinte obsidienne accompagnée d'une cravate et d'un gilet tout aussi sombres. Mais le noir lui allait très bien, j'avais, en réalité, du mal à l'imaginer drapé dans une autre couleur que celle-là. Ou alors peut-être du gris, mais assurément pas quelque chose de tape-à-l'œil.
— Je te parle.
Mon ton n'avait pas été agressif, mais assez insistant pour qu'il comprenne que je ne souhaitai pas qu'il persiste à ignorer mes interrogations. Il se retourna vers moi, fermant son bouton de manchette, ses pupilles sombres se fixèrent sur mon visage avant de glisser le long de mes courbes avec une certaine intensité. Il les redessina les unes après les autres, insistant sur celles de ma poitrine, avec une lueur envieuse dans les pupilles. Ce regard fit naître un frisson dans ma nuque, celui-ci dégringola sur toute la longueur de mon échine pour terminer sa course dans ma chute de rein. L'assassin se déplaça pour arriver à ma hauteur, histoire de s'emparer de mon menton du bout des doigts, son pouce caressant le bas de ma lèvre tout doucement.
— Je suis toujours sûr de ce que je fais, m'affirma-t-il d'un ton posé pendant que ses doigts se détachaient de mon faciès.
La pulpe de ses extrémités frôla l'épiderme sensible de mon cou venant ensuite glisser sur l'arrondi d'un de mes seins. Ces gestes, aussi minimes soient-ils, me donnaient la chair de poule et faisaient battre mon cœur plus fort. Et même quand il cessa de me toucher, je pouvais sentir ma peau brûlante là où il avait déposé ses doigts. Une chaleur persistante qui me manquait alors que cela ne faisait qu'un instant qu'il s'était éloigné.
