𝐓𝐖𝐄𝐍𝐓𝐘-𝐅𝐎𝐔𝐑

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S'il y avait bien quelque chose que je haïssais, c'était les réveils avec la sensation d'avoir la gueule de bois. Surtout quand je n'avais aucune raison d'avoir la gueule de bois. Enfin, il devait y avoir les effets du manque aussi, puisque j'avais retrouvé mes bonnes vieilles habitudes. Je cherchai à me redresser malgré le tambourinage dans ma boîte crânienne. Mais impossible, mes mains étaient liées à la tête du lit. Je levai les yeux pour regarder les attaches en plastiques formant une chaîne pour que je puisse quand même me mouvoir un peu. Je soupirai et me laissai retomber contre le matelas, prenant le temps de réaliser que j'avais des frissons et des sueurs. Bordel, ça allait être un putain d'enfer.

— T'es finalement réveillée, m'interpela une voix familière dans un coin de la pièce, j'allais finir par croire que tu étais morte.

— Soen, comment va ta jambe ?

Je basculai la tête sur la droite pour pouvoir le regarder. Il portait toujours cet élégant costume gris qui lui seyait à merveille. Et bien sûr, ce petit sourire rieur, qui faisait partie du personnage, était bien présent.

— Bien, tu m'as moins amoché que ce que tu espérais. Remarque, heureusement qu'il s'agissait d'un scalpel, une lame plus grande aurait fait bien plus de dégâts. Néanmoins, je garderai quand même une belle cicatrice, avec ça impossible que je t'oublie.

Il ferma et plia le journal qu'il était en train de feuilleter avant de se redresser pour venir s'asseoir sur le lit près de moi. Je le scrutai sans un mot, puis refermai les paupières, une sensation abominable de fatigue me donnant le sentiment de peser une tonne.

— Comment tu m'as retrouvée ?

— L'Organisation à des yeux et des oreilles partout, me rappela-t-il gentiment, et puis, je savais qu'Il vous emmènerait jusqu'en Louisiane. Chez notre vieille copine, je n'aurais pas eu l'audace de défoncer la porte et me mettre à tirer dans le tas.

C'était juste, Ghost m'avait dit qu'il avait passé pas mal de temps en compagnie de son ami chez notre hôtesse.

— Par contre, je suis surpris que tu sois seule et dans un état... aussi lamentable.

Le silence lui répondit, je n'avais pas envie de parler de ça, surtout pas avec lui. Nous n'étions pas amis, je n'étais que sa captive dans le but d'attirer sa cible dans ses filets. Et de toute façon, je n'avais pas besoin, encore, de ressasser tout ça. C'était déjà bien assez pénible d'y penser en permanence. Je lui tournai alors le dos, lui faisant ainsi comprendre que cette discussion n'aurait pas lieu. Sauf que...

— Tu as appris la vérité, n'est-ce pas ?

— ... Détache-moi, mes mains me font mal et je sens plus le bout de mes doigts, exigeai-je en esquivant la question.

𝐌𝐲 𝐃𝐞𝐚𝐭𝐡 𝐀𝐝𝐝𝐢𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant