Chapitre 13

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- Je crois que ce que va me manquer le plus, c'est le rouge à lèvres. Il était magique !

- Moi qui croyais que tu allais dire que ce sont mes bras qui allaient te manquer cette nuit.

Elle regarda son verre avant de fixer ses yeux droits dans les siens.

- C'est vrai que j'ai aimé dormir avec toi. Tu m'as tenu chaud.

- Alors dors avec moi ce soir, en toute amitié bien sûr.

- Nous ne sommes pas amis Dean.

- Non, je crois qu'on est plus maintenant. En tout cas, tu l'es pour moi.

Il se leva et déposa son verre dans l'évier avant de quitter la cuisine. Elle s'était sentit rougir jusqu'au sommet du crâne et n'avait pas osé le regarder sortir. Tout avait changé en un peu plus d'une semaine. Le crétin qu'elle rembarrait magistralement depuis des mois l'avait touchée. Le problème c'est qu'elle ne savait pas qui parlait. Lui ou alors David. La transformation s'était faite au fil des jours. Elle-même s'était laissée posséder et était devenue une autre. Elle replongea dans cette semaine un peu folle où elle était devenue Candice et s'était blottie chaque nuit dans les bras de David. David l'avait embrassée, l'avait caressée, l'avait serrée tendrement contre lui. Sam était sorti il y a quelques minutes avec de quoi mettre fin à cette possession. Il venait d'ailleurs de débarquer. De quoi la faire revenir à la réalité brutalement.

- A quoi tu penses ?

- A ces derniers jours forcément. C'est étrange d'avoir des souvenirs qui ne sont pas à moi. Je croyais que les possédés n'avaient aucun souvenir.

- C'est souvent vrai mais tous les esprits sont différents et leur possession aussi du coup.

- Tu vas où ? Je vois que tu as chargé pas mal de choses dans la voiture.

- Je sais que j'ai brûlé les os de leur fille, leurs cheveux. Ce qui les reliaient à ce monde. Mais je préfère ne courir aucun risque, je déménage toutes leurs affaires chez un ami à nous qui gardera tout. On en a convenu avec Dean.

- La montre à gousset ?

- Elle est déjà dans la voiture.

- Dommage. Je crois qu'il l'aimait bien.

- Oui jai vu ça. Bon je n'en ai pas pour longtemps, je fais l'aller-retour et demain je suis là.

- Ça marche.

- Ça va aller? Tu as l'air...

- Fatiguée? Je suis morte. Je vais me coucher, à demain Sam.

- A demain.

Elle se leva machinalement et retrouva le calme de sa chambre. Le lit n'était pas défait et elle savait déjà que les draps seraient glacials. Et puis sans avoir réfléchi, elle se retrouva devant sa porte, toqua doucement et tourna la poignée pour l'entrebailler.

- J'ai cherché un prétexte pour te déranger mais en fait je n'ai rien trouvé. J'avais juste envie d'être là ce soir.

- Je regarde la retransmission d'un concert, tu veux regarder avec moi ? En tout bien, tout honneur et sans amitié, j'ai bien compris.

Elle s'appuya contre le rebord de la porte et le regarda se lever et s'approcher d'elle. Il n'avait pas le pyjama à carreaux qu'il avait porté ces derniers jours. Il était en boxer, torse nu et c'est la première fois qu'elle le voyait ainsi. Elle ne pouvait nier qu'il était incroyablement beau. Il arborait le même tatouage que son frère au-dessus de son pectoral gauche. Une protection contre les démons. En un clin d'œil elle aperçut quelques cicatrices sur ce corps musclé. Il se posta devant elle et glissa sa main dans la sienne. Il l'attira à lui dans la chambre sans un mot mais il entendit que sa respiration s'accélérait. De sa main libre, il referma la porte puis il lui caressa la joue avant de venir se placer sous son menton. Il lui releva légèrement la tête. Ils étaient enfin les yeux dans les yeux. Eux. Pas Candice, ni David mais Cindy et Dean.

- Je suis devant toi et c'est moi, personne d'autre.

- Je sais.

- Je vais t'embrasser.

Le lit était vide quand il se réveilla. Il la rejoint sans aucune hésitation. Elle se tenait au milieu de la pièce désormais vide. Elle s'était enroulée dans une couverture mais avait les épaules dénudées. Il s'approcha et y glissa des baisers tout en remontant sur son cou. Elle pencha légèrement la tête et se blottit contre lui quand il l'enlaça.

- Qu'est-ce qui te tracasse ? Il ne reste plus rien du tout.

- Je ne sais pas. Je me suis juste demandée : et si ce n'était pas nous ce soir et s'il restait un objet?

- C'était nous ce soir et je peux te dire qu'on a assuré et que je compte bien remettre ça mais dans ma chambre, pas ici.

- Et si on avait fait une erreur en se passant d'eux ?

- Je suis d'accord sur ce point. Je me suis posé la question une bonne partie de la journée d'hier. Je n'ai jamais été un partisan de la possession mais si cela avait signifié la victoire, une paix durable, un monde débarrassé de ses démons, alors oui j'aurais laissé mon corps à David, à condition que tu vives.

- Vu le chemin que j'ai pris, je ne suis pas sûre de survivre alors ne négocie jamais pour me sauver. C'est la règle du jeu.

- Et ça te va ?

- Ça me va si je sais qu'on a réussi à fermer les portes de l'enfer à double-tour et à jamais.

Il lui sourit et posa sa main sur sa joue. Elle adorait les petites rides qu'il avait au coin des yeux quand il souriait comme il le faisait à ce moment précis. Son pouce caressa ses lèvres avec un douceur infinie. Il s'approcha encore plus près et leur front se touchèrent. Il retira sa main et leurs lèvres s'effleurèrent. Ils fermèrent les yeux et restèrent immobiles face à face. Elle ouvrit les paupières quand elle l'entendit chuchoter :

- Si je n'arrive pas à te sauver, prépare-toi à me faire une place avec toi en enfer. Il est écrit que le sang d'un homme et d'une femme doit couler, alors on ira jusqu'au bout ensemble.

Elle vit une larme rouler sur sa joue, elle l'embrassa à l'endroit exact où elle s'était trouvée un moment auparavant. Ils s'enlacèrent et une nouvelle journée allait commencer. La guerre n'était pas finie.

- Dean, je voulais te dire.

- Oui ?

- Ça fait très longtemps que je ne te déteste plus. Je sais que tu n'avais pas le choix pour Fred.

- Tu n'as pas besoin de...

- Si ! Je n'aurais pas eu le courage de le faire mais toi si. Alors oui j'étais en colère, j'avais envie de hurler et de pleurer perpétuellement mais je me suis trompée de cible et je n'aurais pu dû m'en prendre à toi. C'était juste plus facile car tu étais en face de moi et que tu encaissais bien les coups.

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