Chapitre 19

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Les vacances ne seraient pas pour tout de suite. En réalité ils n'avaient eu qu'un seul jour de répit ensemble. Dès le lendemain, un courrier officiel de la police du Minnesota était arrivé à Lebanon. Les autorités venaient de clore officiellement le dossier de la disparition de Fred. Les autorités l'informaient que dans le cadre d'une enquête sur une secte, des restes d'os humains avaient été analysés suite à l'incendie d'une église. Les conclusions étaient sans appel : Fred avait rejoint une secte et tous les membres s'étaient regroupés il y a quelques mois en vue d'un suicide collectif. Il n'y avait absolument aucun survivant.

Le bla bla traditionnel accompagnait un épais dossier administratif déjà bien rempli. Il contenait un billet d'avion pour le Minnesota en vue de récupérer ce qu'ils avaient appelés les cendres de son mari.

Puis Cindy avait pris un avion pour la France. Il l'avait accompagné jusqu'à la porte d'embarquement, il l'avait cru quand elle avait promis de revenir dans quelques jours...

Mais les semaines étaient passées et il n'était pas du genre à aimer les visios pour se dire coucou et à quel point elle lui manquait. D'ailleurs il ne lui disait jamais. Il ne voulait surtout pas l'empêcher de retrouver une vie normale.
Mais chaque appel était une torture pour lui. Le dernier ne fit pas exception.
La tablette valsa à travers la chambre et quand il se leva pour aller voir les dégâts, il constata que l'écran était mort.

- Fais chier putain !

- Encore ? C'est la troisième tablette Dean ! Tu veux qu'on en parle ?

- Non pas vraiment, je n'ai pas besoin de dire à voix haute comme ça me fait chier de l'avoir perdu !

- J'imagine que ça demande plus de temps de faire les papiers nécessaires.

- Sammy, tu as peut-être envie de m'en parler mais pas moi. J'ai besoin d'aller faire un tour.

- Je comprends, j'ai une affaire de sorcière à Détroit si tu veux te changer les idées !

- Parfait ! C'est exactement ce qu'il me faut ! Je t'attends au garage.

4 mois. 4 mois s'étaient écoulés mais elle avait tenu parole et posait les pieds à l'aéroport new-yorkais John F. Kennedy. L'été était installé, le soleil brillait. Elle débarqua avec une grande robe à fleurs dans les tons verts, une énorme valise, un sourire radieux sur ses lèvres. Elle était encore plus belle que dans ses souvenirs, qu'à travers l'écran de l'ordinateur. Ses cheveux étaient un peu plus longs et bouclés, ses tâches de rousseurs ressortaient légèrement. Elle lui avait juste envoyé une photo de son billet d'avion il y a quelques jours avec ce simple message : « j'arrive ».
Il avait immédiatement répondu : « je serais là. »
Ils venaient de terminer une chasse alors il avait embarqué Sam et Castiel avec lui. Il ne tenait plus depuis hier, il tournait dans la chambre comme un lion en cage et puis ce matin il sétait réveillé en retard et avait ensuite roulé à tombeau ouvert jusqu'à l'aéroport. Il avait dépassé les taxis, garé l'Impala devant les portes coulissantes avant de s'élancer en courant malgré l'avertissement d'un policier.

- Je m'en moque, mettez-moi toutes les amandes que vous voulez, je ne vais pas la faire attendre ! Mais vraiment faites-vous plaisir si vous voulez gribouiller du papier.

Il était arrivé au bon moment pour la serrer fort contre lui et l'embrasser.

- Tu m'as tellement manqué.

- Toi aussi. Tu es encore plus beau. Et tu es rasé de près !

Il s'était coupé 2 fois, avait passé plus de 30 minutes à choisir ses vêtements. Il n'avait jamais été aussi fébrile et avait finalement opté pour un jean bleu foncé, une chemise rouge dont il avait retroussé les manches.

- Je pourrais rester contre toi toute la journée dans ce hall mais je crois que je suis mal garé.

Elle avait retrouvé Sam et Castiel appuyés contre la carrosserie noire avant d'enchaîner un gros calin avec le frère cadet. En souriant et en plaquant ses yeux dans le regard de Dean, elle lança :

- Je ne sais pas lequel de vous deux m'a manqué le plus, sans offense Castiel !

- Je ne suis pas offensé, je n'ai fait que te sauver la vie.

Avec son ton toujours très neutre, cette sortie de l'ange fit mourir de rire le trio. Puis enfin ils prirent la direction du sud, la Floride pour quelques vacances ensemble.

La température de l'eau était déjà à 24 mais pour l'heure ils n'avaient pas encore mouillé le moindre orteil. Ils squattaient les chaises longues. La glacière était pleine de bières et jus de fruits. Cindy était à l'une des extrémités, profitant du soleil sous un large chapeau de toile. Sa peau avait déjà pris une teinte halée. Elle tournait les pages de son roman policier quand elle entendit le bruit d'une bière décapsulée et tendit son bras gauche. Dean y glissa une bouteille fraîche. Elle lui envoya un baiser pour le remercier, il décapsulait déjà une bière pour son frère puis pour lui. Sam tendit lui aussi le bras sans interrompre la lecture du dernier libre du physicien Stephen Hawking. Le contraste entre les deux frères était saisissant à cet instant précis. Dean avait opté pour un short de bain long et assez largue, bleu marine et rouge, sa peau réclamait du soleil Sam lui avait opté pour un modèle plus ajusté noir et clairement il veillait scrupuleusement à ne pas oublier de remettre de la crème solaire.

Dean se réinstalla avec son magasine et la vue sur le golfe du Mexique mais avant de reprendre son activité il se tourna vers Castiel, installé juste après Sam.

- Tu es sûr que tu ne veux rien boire Cass ?

- Non ça va.

Cindy et Sam tournèrent à leur tour la tête et les trois chasseurs ne purent s'empêcher de sourire.

L'ange était installé sur la chaise longe avec 4 parasols autour de lui pour empêcher le soleil de pénétrer. Il avait les yeux fixés sur l'eau, les bras croisés mais surtout il avait gardé ses chaussures vernis, son costumes 3 pièces et son désormais célèbre trench coat beige.

- Oui oui, on voit que ça va ! C'est flagrant ! Un peu flippant aussi.

- Flippant ? Je ne vois pas le rapport Sam, vous avez l'habitude de tuer des monstres vraiment hideux.

- D'ailleurs en parlant de travail, j'ai reçu un texto tout à l'heure...

- Oh là ! Je te coupe tout de suite, si tu ne veux pas que je jette ton téléphone à la mer, on ne parle pas boulot.

- M...

- Chuuut, je ne veux rien entendre qui s'approche de loin ou de près à des vampires, des stryges, des wendigos. A la rigueur on peut débattre du choix du restaurant ce soir. On a encore 4 jours de vacances. 4 jours bon sang, ce n'est pas beaucoup demander.

Dean remis ses lunettes de soleil, croisa les jambes et se laissa aller contre sa chaise longue Les clapotis de l'eau et le chant des mouettes allaient les bercer encore quelques heures avant de reprendre la route et revenir à la réalité.

Supernatural, là où tout recommence...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant