Chapitre 7

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Elle ne comprit rien quand il commença à déclamer des incantations. Il ne parlait ni français, ni anglais, sans doute du latin. Son esprit tentait de comprendre le moindre mot qui pourrait l'aider et pourtant elle savait en son for intérieur que c'était la fin.

Elle avait suivi les deux chasseurs pendant plusieurs semaines, en espérant fuir, elle avait même cru pouvoir se débarrasser de cette clé en elle. Ils avaient fait beaucoup de recherches, consulter de nombreux ouvrages et même fait appel aux anges. Ils allaient de ville en ville, de motels sordides en hôtels miteux. N'echangeant que quelques mots. Sam était le plus sympathique, presque bienveillant mais clairement Dean lui faisait comprendre qu'elle n'était qu'un boulet, un poids qu'il transportait.elle avait rencontré d'autres chasseurs et la plupart du temps, elle se contentait d'écouter les conversations. Point positif, son niveau d'anglais était devenu excellent. Elle se plongea dans les livres, sans réponses à son problème. Elle ne voulait pas se résigner à être complice des démons et à les aider à envahir la terre, son monde.

Puis tout s'était accéléré, ils avaient été attaqués sans cesse depuis quelques jours. Ils n'avaient jamais une minute de repos. Heures après heures, à mesure que Samain se rapprochait, les démons les guidaient là où ils voulaient.

Artrach avait tout prévu, il attendait avec impatience Halloween, Oiche Shamhna en gaélique. Selon ses croyances, cette nuit était une période close en dehors du temps, où les barrières entre les mondes sont baissées, où l'irréel peut côtoyer le réel, où les hommes peuvent communiquer avec les démons.

Ils avaient tenté de passer en force, ils s'étaient repliés. Ils avaient contacté d'autres chasseurs. En vain. Alors que la nuit était tombée, ils avaient été encerclés. Dean lui avait hurlé de fuir et les deux frères avaient multiplié les actions pour lui offrir une diversion et  permettre de s'échapper. Elle ne savait pas se battre mais elle pouvait courir alors elle quitta la vieille ferme dans laquelle ils s'étaient réfugiés. Elle se mit à courir jusqu'à en avoir les poumons en feu. Un dernier regard vers la bataille puis elle n'avait plus rien vu.
Elle avait juste senti le sac noir sur sa tête. On l'avait assommé immédiatement après.
Elle s'était réveillée à l'arrière d'une camionnette, les mains menottées. Elle avait mal à la tête et elle sentit qu'elle avait la nausée. La route devait être quasiment impraticable tant le véhicule balançait à droite et à gauche. Puis l'engin s'était arrêté. Elle avait attendu qu'on vienne la chercher. Plusieurs minutes ou plusieurs heures, elle n'en savait rien. Puis les portes s'étaient ouvertes, laissant entrer un air humide frigorifiant. On l'avait tirée par les pieds avant de l'aider à se redresser.

Elle ne criait même pas. Elle sentit la pluie ruisseler sur elle. L'eau était glaçante pour cette période automnale. On lui avait enlevé sa veste, elle demeurait en tee-shirt et en jean. Elle marchait difficilement, chaque pas collait à la boue. On ne voyait plus rien de ses bottines Caterpillar jaune. Elle tomba et son escorte la remit sur pied violement. Elle reçut un coup de poing au ventre pour tout encouragement. Elle s'étouffa en crachant un peu de sang. Sa tête lui faisait de plus en plus mal. Elle comprit qu'elle avait dû recevoir un coup très fort mais que le sang avait déjà dû sécher. Quand elle trébucha sur une marche elle comprit qu'elle était arrivée exactement où Artrach voulait qu'ils se retrouvent. Les vieilles marches en bois de l'église craquaient sur leurs poids. Ils étaient nombreux. Il devait y avoir des torches, beaucoup de torches car elle pouvait sentir la chaleur des flammes.

Elle s'immobilisa. Enfin, on l'immobilisa et on lui retira la cagoule. Il était là, devant elle, souriant. Magnifique.

Elle tourna la tête à droite puis à gauche. L'église était pleine de démons. Elle baissa la tête et vit le pentagramme inversé représenté sous ses pieds ainsi que de nombreuses inscriptions dans toutes les langues. Elle remarqua alors que chaque centimètre carré de la construction était recouvert d'inscriptions démoniaques, de protections diverses contre les anges. Elle découvrait en vrai ce qu'elle avait étudié au fil des pages.

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