Supernatural, là où tout recommence...

Chapitre 16

- Tu allais me le dire quand ?

Elle avait choisi de ne rien dire depuis plusieurs jours, elle avait vraiment espéré s'en sortir toute seule. Ses recherches n'avaient absolument rien donné. Dans l'immensité de la bibliothèque, elle avait épluché les moindres livres qui parlaient d'esprit. Ils avaient réglé la question de la. Porte des enfers. Les demons bloqués en bas n'étaient plus une menace. Ceux bloqués sur terre filaient droit sous peine de gagner un aller sans retour pour le styx et tous les paysages de l'inferno de Dante...
Lui avait débarqué un soir. Au début, elle avait simplement cru qu'elle avait des visions, qu'elle devenait folle.

Les courants d'air étaient devenus des apparitions, puis les apparitions subreptices étaient devenues des conversations Les mots, la douceur, les regrets et enfin la colère, la rage, la violence. Un fantôme pouvait frapper, pouvait faire mal, pouvait marquer sa victime. Elle avait réussi assez facilement à cacher le premier bleu mais ce matin quand il l'avait enlacé elle n'avait pas pu taire un gémissement de douleur. Il n'avait pas cru à son mensonge.

- Alors ?

Le silence. Tenir.

- Putain ! Mais qui t'a fait ces bleus ???

Elle sursauta, parce qu'il avait haussé le ton de sa voix mais surtout parce qu'il venait d'envoyer valser le livre qui était devant elle quelques secondes plus tôt. Le silence toujours. Elle demeurait stoïque sur sa chaise alors que lui, debout faisait les 100 pas derrière elle. Elle l'entendit ramasser le livre et tourner les pages. Il vint s'assoir en face d'elle et tourna encore quelques pages. Il soupira et enfin leur regard se croisèrent. Il s'était soudain calmé et lui sourit.

Il ferma la bible des fantômes et se releva. Avant de quitter la pièce il murmura à son attention

- C'est donc pour lui que tu te tais. Il est revenu.

Elle se leva et rentra de plein fouet dans Sam, elle grimaça en se tenant les côtes. Il voulut entamer la conversation mais elle ne rêvait que de fuir ou revenir en arrière et dire l'entière vérité à Dean. Elle s'apprêtait à quitter la pièce à son tour mais il lui bloquait le passage. Il venait de revenir et dans sa main, elle aperçut le verre de whisky.

- On pourrait profiter d'être là tous les 3 pour partager nos petits secrets.

- Dean...

- Je commence si vous voulez ? Ah ! Non ! Je n'ai pas de secret ! Et toi Sam ? Tu veux dire quelque chose ?

- A quoi tu joues Dean ?

- Je ne joue à rien, j'aimerais juste savoir pourquoi la femme qui partage ma vie a des bleus sur tout le corps et essaye de chasser le fantôme de son mari toute seule. J'ai bien résumé la situation ?

Avec une étonnante désinvolture, il siffla son verre et fit demi-tour en quête d'une deuxième tournée. Personne n'avait bougé ou ne serait-ce qu'imaginer prendre la parole quand il revint.

- Le plus fou c'est qu'on a chassé tellement de fantômes que je ne tiens même plus le compte Sam. Qu'il suffisait de nous demander.

- Dean, j'ai cru que je devenais folle, ce ne peut pas être son fantôme, je n'ai absolument rien de mon passé, il ne peut pas être attaché à un objet et de fait il ne peut techniquement pas apparaître ici.

- Et pourtant, il est là Sam tu devrais voir la magnifique empreinte de doigts qu'il a laissé sur son cou...

Il ingurgita le liquide ambré d'un trait et cette fois envoya le verre exploser contre l'une des étagères. Le cristal s'éparpilla en milliers de morceaux.

Une fois seule avec Sam elle fit le récit de ses derniers jours, elle tira sur son col roulé et il vit ce dont son frère parlait, elle n'eut pas besoin de lui montrer les bleus sur les bras ou les côtes. En revanche elle lui raconta les premières apparitions timides, les premiers échanges pleins de bienveillance et de tendresse où elle avait retrouvé le Fred qu'elle avait connu. Il était un peu perdu et il ne comprenait pas ce qu'il faisait là. Ils avaient discuté plusieurs fois comme deux amis, au point d'oublier qu'il n'était qu'un fantôme. Peu à peu il avait commencé les reproches, à être en colère. Son énergie changeait et elle l'avait senti. Quand il lui avait attrapé le bras un soir car il refusait de la voir partir, elle avait compris qu'il gagnait en puissance et en rage. Si au départ il ne pouvait pas tenir un verre entre ses doigts, désormais il pouvait faire mal. Hier, elle l'avait retrouvé en pleurs sur un fauteuil puis très vite il l'avait plaqué contre le mur et avait tenté de l'étrangler.