Blanche
— Maman !
J'entrouvre un œil mais la lumière m'aveugle, alors mes paupières se referment aussitôt. Je grogne, me retourne. Mais quand je tends mon bras, ce n'est pas la froideur habituelle de mes draps blancs que je sens, ni le douillet de mon oreiller en soie.
Ma tête repose sur une surface chaude et mouvante, et ce contact contre ma joue... c'est de la peau. Je me relève dans un mouvement vif, mes rétines peuvent bien aller se faire voir. Martin est étendu là. Il dort à point fermés allongé sur le ventre. Le drap recouvre seulement ses mollets... et il est nu et...
Seigneur.
Moi aussi.
— Maman !!
J'entends les petits pas de mon fils dans la pièce où je suis censée être. Il doit être terrifié de ne pas me trouver dans mon lit. Victor a toujours su que je ne dormais pas avec Martin. C'est son rituel du dimanche matin de venir me faire un câlin.
— Bordel de merde.
Je me lève dans un mouvement vif et cours presque vers la porte. Je donne un grand coup de verrou. Il est hors de question que Victor nous trouve nus dans cette pièce.
Je passe rapidement mon pyjama échoué sur le sol et l'humain étendu dans le lit remue et grogne.
— huuuuum.
— Martin lève-toi !
Je lui lance le coussin qui traine à mes pieds dans la figure. Il lève la tête, un œil à moitié ouvert. Ses cheveux bruns sont ébouriffés en des dizaines d'épis. Le voir dans cet état me tire un sourire. Il est beau avec ce rayon de soleil qui vient illuminer son iris droit. J'aimerais tant l'aimer.
— Blanche vient te coucher.
— Mamaaaaaaaan !! Hurle mon fils pour la troisième fois. Câlin ! Tu es ou ?
Je hausse les épaules face à Martin.
— J'ai d'autres bras qui m'appellent, je suis désolée. Redonne un coup de verrou après que je sois sortie. Habille-toi. Et aère, ça pu le sexe ici.
Et je claque la porte derrière moi avant que mon futur mari ne puisse répondre.
Soudain une petite tête blonde arrive en courant du bout du couloir. Son corps se colle au mien. Je le soulève dans mes bras et vient lui faire des bisous de partout. Le rire cristallin de mon Victor me fait chaud au cœur ; et malgré le début surprenant de cette journée et la discussion bizarre que je vais devoir avoir avec Martin, rien n'est plus adorable que d'entendre la voix angélique de mon fils.
— Bonjour maman.
— Hello mon bébé, je murmure dans son cou. Tu as bien dormi ?
Il hoche la tête et je le repose par terre. Il se remet à courir vers le salon et je me dirige vers la cuisine américaine. J'allume les lumières et ouvre les volets. Mon fils allume la télévision comme tous les dimanche matin. Le son des dessins animés me berce pendant que je prépare le petit déjeuner. Je me traine vers la cafetière et je laisse le léger tremblement de la machine m'hypnotiser. Des mains m'enlacent par la taille et je sursaute. Je repousse Martin d'un geste vif.
— ça ne se reproduira pas... je laisse échapper dans un souffle avant qu'il ne tente quoi que ce soit.
Une moue boudeuse passe en éclair sur son visage. Puis il renfile ce sourire factice qu'il maitrise à la perfection, surtout avec moi.
— Blanche, cette nuit était...
— Une erreur, un moment d'égarement, de faiblesse... appelle ça comme tu veux Martin. Je suis désolée de te faire espérer de cette manière mais... notre mariage sera purement platonique.
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Les maux dits II
Romance« Est-ce que quelqu'un peut dire à mon cœur de se calmer ? A mon corps de bouger ? A mes lèvres de se desceller ? A ce con de Roméo de parler ? -Miss béret... » Cinq ans. 60 mois. 4380 jours. Toutes ces années, c'est ce qui sépare Blanche...