Chapitre 15

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Blanche

Je crois que je commence à accumuler bien trop d'erreurs pour une seule personne et en bien trop peu de temps. J'ouvre les yeux, les draps frais frottent contre ma peau nue mais ce n'est pas la seule chose que je sens. Le corps chaud et endormi de Roméo est étendu à côté de moi, sur moi. Son bras est posé sur mon ventre et ses cheveux caressent mes clavicules. Je sens son souffle sur ma peau. Je sens le passé de son souffle ancrer mon présent. 

Je n'ose pas respirer, bouger, penser. Je tourne la tête et remarque que le soleil est bien trop haut dans le ciel, il doit bien être midi passé.

Je m'extirpe comme je le peux du lit et prend du recul sur ce qu'il vient de se passer. J'attrape rapidement un gros pull, mon téléphone et je sors de toute urgence de la chambre.

Hier soir j'ai embrassé Roméo.

Hier soir, Roméo a appris qu'il était papa.

Hier soir j'étais enivrée par le moment mais ce matin le regret s'accroche à ma peau.

Je dévale les escaliers et arrive dans la salle de réception. Ma famille et mes amis flânent ici autour d'un café. Mon fils me saute dans les bras.

— Maman !!

Je le réceptionne et le lève dans les airs. Je le fais tournoyer, puis le serre contre moi.

— T'as bien dormi chaton ?

— Oui ! Mamie m'avait dit de venir te réveiller. Il est tard maman ! J'allais monter.

Mon cœur loupe un battement. Heureusement que je suis sortie de cette chambre. Il est hors de question que mon fils de presque cinq ans me voit à moitié nue dans un lit avec quelqu'un...qui plus est Roméo.

— Eh bien nous sommes connectés ! Tu n'as pas eu à me réveiller.

Ma voix tremble légèrement. Tout comme les bras fébriles dans lesquels mon fils s'est blotti.

Ma mère finit par arriver, une tasse de café pointée vers moi.

— Merci maman !

Elle embrasse ma joue et je pose mon fils sur le sol.

— Tu es vraiment une marmotte ma puce. Il est presque treize heures !

— Il faut dire que je me suis couchée tard... On a dansé avec Martin. Tu sais on a pas mal discuté de notre situation et je suis super heureuse de savoir qu'il prend bien notre séparation. En soit ce n'est pas vraiment une séparation car nous n'étions pas un couple amoureux mais quand même on vivait sous le même toit...

Je m'emballe et parle beaucoup trop vite. Ma mère me coupe avant que je ne continue à me justifier alors que je ne fais que m'enfoncer un peu plus à chaque mot sorti de ma bouche.

— Je crois qu'il faut que tu ailles boire ton café ma chérie.

Un sourire étire le coin de sa lèvre. Elle prend ma main et me guide jusqu'à notre table. Joséphine et Marine sourient tout en se regardant de manière amoureuse. Elles partent ce soir en lune de miel en Laponie. Je les envie un peu.

J'en veux surtout à ma meilleure amie d'avoir invité Roméo à son mariage, de le faire revenir dans ma vie puis de me laisser gérer cette nouvelle guerre mondiale seule. Cette traîtresse se barre à l'autre bout de l'Europe pour les trois prochaines semaines, incluant Noel et le jour de l'an.

— Bien dormi les amoureuses ? Je demande tout en m'asseyant aux côtés de Jo'.

Je bois une bonne gorgée de café et essaie de chasser le goût de Roméo encore présent sur mes lèvres.

Les maux dits IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant