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June

16h20

Quelques larmes perlent sur mes joues, je les enlève d'un revers de main et me regarde dans le miroir.

On ne peut pas dire que je suis très convenable.

Tout ce que je veux, c'est appeler mes parents pour leur dire que je suis en danger, qu'ils viennent me chercher et me réveillent de ce cauchemar. Mais ce connard d'Elliot a jeté mon seul moyen d'échappatoire de cet enfer, mon portable, et pour couronner le tout, je ne suis même pas ou je suis !

Je souffle un bon coup, je me suis déjà changé, je me lave les mains et sors de la salle de bains.

J'aperçois vite fait les garçons assis dans le salon en rigolant, il manque Ben. Je fais bien attention à bien claquer la porte de ma soi-disant chambre, car tous les détails comptent. 

 Je cherche dans ma poche mon téléphone, mais j'ai bien évidemment oublié comme une conne qu'il s'est fait balancer. Je suis un peu enthousiasme sur le fait que lui aussi n'a plus de portable.

Je m'assois sur mon lit et au même moment mon ventre gargouille monstrueusement. Putain, je ne pense pas que ce soit le meilleur moment pour crier famine !

Mais j'ai vraiment super faim et je ne peux pas le nier.

Je crie un coup dans mon oreiller, histoire de me détendre avant de prendre un briquet et d'enflammer cette maison avec ces fous dedans.

Je me lève, bien décider de manger quelques choses, avant de mourir de faim.

J'ouvre la porte et descends les escaliers comme si de rien n'était, je sens leur regard poser sur moi, mais je continue d'aller dans la cuisine, pas de Ben dans les parages.

J'ouvre les placards et trouve un verre pour hydrater ma gorge sèche, l'eau coule et me rafraîchit immédiatement. Je le pose dans l'évier.

Les garçons derrière moi ne me regardent plus et ils ont revaqué à leurs occupations. Je fouille dans le réfrigérateur. Une pomme et des restes de pizza, sûrement là depuis quelques semaines, vu leur gueule. Je vais opter pour le fruit. Je la prends dans ma main et croc un bout. Ça fait tellement de bien de manger.

Je m'apprête à me diriger vers les baies vitrées pour prendre l'air, mais une voix casse le silence.

- Comme ça, tu n'as plus de portable ? Je me retourne et je crois que c'est...Liam.

- T'en touchera deux mots à Elliot. Rétorquais-je froidement en me retournant et en roulant des yeux.

Un petit ricanement sort de sa bouche, j'ouvre la baie vitrée, mais elle est déjà ouverte. Bizarre...

Je mets un pied dehors, puis je sors tout mon corps.

- June ? Une voix familière me fait légèrement sursauter puis je regarde à ma droite. Ce n'est que Ben une clope entre les lèvres. Un pic d'agacement me monte, il me regarde surpris et étonner.

J'avance dans le fond du jardin sans lui donner de l'attention, je croque un autre bout de ma pomme. 

Je suis dos à lui et profite de la faible brise de vent, mais je sais qu'il approche.

- June, ça va ? Sa voix est détendue, je me mets face à lui, il fronce légèrement les sourcils inquiets. Je suis prête à lui répondre oui par pure habitude, mais là, j'ai l'impression...que rien ne va, je veux jouer la dure, mais en fin de compte ça n'arrange rien, j'ai juste l'impression de me consumer plus vite. Je sais que rien ne va, pourtant, je suis dans le déni, et ça depuis toujours. En fait, je veux que tout aille pour le mieux, mais non, c'est impossible de tous les côtés.

Biker's Devils [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant