Masked Man

34. My peace of mind

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« Wide Awake – Katy Perry »

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Ivy – Perdue dans ses souvenirs

Allongée sur la pelouse d'un petit parc, l'herbe mal taillée caresse ma peau nue. J'ai les yeux fermés et je laisse le soleil taper sur mon visage blanc.

- Tu penses que je ressemble aux vampires de Twilight ? Je brille au soleil ? J'interroge la personne à mes côtés tout en me redressant.

- Si tu le dis, c'est la seule réponse qui s'enfuit de sa bouche.

Eiji n'est pas très bavard, depuis déjà une heure, je déblatère comme une véritable pipelette. Je pose mes yeux attentivement sur lui, il s'amuse à arracher des petites touffes de mauvaises herbes avec ses doigts fins et parfaits. Il est assis en tailleur, dans un polo noir et un jean troué. Ses cheveux légèrement ondulés bougent au même rythme que le gazon de ce parc à cause de la fine brise de ce mois d'avril.

- Pourquoi tu t'acharnes sur ces bouts d'herbes ?

- Toujours des questions Rika, tu poses toujours trop de questions.

- Et toi, tu ne réponds jamais à mes questions. Jamais. Répété-je, comme lui.

Je crois deviner un sourire sur ses lèvres parfaites. Oui, j'utilise trop le mot parfait mais comment le décrire autrement ? Et pour moi, la perfection existe bien, car à chaque fois que je le vois mon cœur se ravive.

Aujourd'hui, on a encore séché les cours. Après qu'il ait effacé les larmes sur mes joues causées par des déchets humains. Aujourd'hui, ils ont trouvé ça drôle de tâcher mon pull et mon visage de terre, devant tout le monde, quelle humiliation. J'ai dû courir aux toilettes pour nettoyer mes cheveux de neige devenus marron ainsi que mon faciès et les tâches sur mon pull beige qui se sont empirées avec l'eau. J'ai fini par l'enlever, j'ai eu froid, mais surtout honte.

Des bras remplis de bleus... Puis j'ai commencé à pleurer. Pleurer car je haïssais ce monde. Et le soleil a débarqué dans les toilettes des filles. Eiji a déboulé comme un être de lumière dans cette pièce qui lui est interdite. Pour moi. Il avait tout entendu, et il s'en voulait atrocement de ne pas avoir été là.

Il m'a supplié de le pardonner :

- Pardonne moi Rika, j'aurais dû être là. Je t'en supplie, arrête de pleurer... je suis terriblement désolé...

Une simple phrase sortie de sa bouche qui a suffi à sécher chacune de mes larmes. Ce n'était pas sa faute, pourquoi devrait-il être pardonné ? Je devrais plutôt le remercier de ne pas me détester comme les autres. Il m'a ensuite proposé de sécher nos prochains cours. Eiji m'a également donné son sweat, bien trop large pour moi mais il savait que je ne voulais pas que les gens regardent la peau bleutée de mes bras. Son odeur ambre envahit encore mes narines, elle est imprégnée sur chaque bout de ce tissu épais.

Dans ce parc, seules quelques personnes promènent leurs chiens.

- On devrait y retourner ? On risque de se faire taper sur les doigts, c'est la quatrième fois cette semaine. Déclaré-je.

Eiji lève les yeux de ses mains, triturant encore les petits bouts d'herbe, ils les plantent dans les miens. Son vert émeraude et mystérieux me fait fondre sur place.