Masked Man

35. Pretty Glow

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« Destroy myself just for you - Montell Fish »

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Ivy – Présent

Une lueur vient chauffer délicatement mes paupières. J'ouvre mes yeux difficilement, je les laisse s'adapter à cette lumière brûlant doucereusement ma rétine. Néanmoins, ce qui m'empêche de bouger, ce n'est pas la douleur de mes membres et de mes poumons, qui s'est légèrement apaisée depuis cette nuit reposante, mais plutôt un bras me tenant fermement contre un corps dur et chaud. Ma tête est bercée par un rythme régulier et lent.

Je n'ose pas faire un mouvement, le parfum de Eiji m'embaume entièrement. Mon corps contre le sien... Je n'arrive plus à respirer, il faut que je bouge, seulement c'est comme si j'étais collée à lui.

Mon âme refuse de s'éloigner, elle continue de se reposer contre la sienne grâce au confort qu'elle lui procure.
Mon âme me fait moins souffrir, elle arrête de se couvrir de noir.

Pourquoi cet homme que je déteste ressemble à une lumière dans mon obscurité ? Une lumière qui éclaire trop fort, trop vite.

Quand on plonge depuis longtemps dans un puits sombre et sans fond, on peut rencontrer un rayonnement, mais on sait qu'il n'est qu'éphémère. Il ne reste jamais longtemps pourtant, son effet est dévastateur tant il est agréable et puissant.

Trois rapides frappements, et une porte qui s'ouvre, m'arrachent à mes pensées. Xénia ne fait pas un pas dans la pièce qu'elle la referme aussitôt devant elle. Cette intrusion surprise à fait sursauter Eiji, me faisant lâcher un léger cri de douleur. Mes muscles n'étaient pas préparés à un mouvement brusque de sa part. Il est parfaitement redressé et réveillé.

En m'entendant, il se calme et s'extirpe rapidement du lit en veillant à ne pas me faire davantage mal. Son geste est doux pourtant son visage est fermé.

Il attrape son téléphone sur la table de chevet, une expression effarée se greffe à son faciès.

- Putain ! Jure-t-il.

Il attrape en vitesse des fringues dans son placard, pendant un instant il paraît avoir oublié que je suis dans la même pièce que lui. Il enlève son jogging pour se retrouver en caleçon devant moi. J'aimerais détourner le regard sur ce que je vois, seulement je n'y arrive pas. Quand sa voix traverse mes tympans, je relève la tête, prise en flagrant délit.

- C'est la première fois que tu vois un homme en caleçon, sorcière ?

J'ai du mal à déglutir, est-ce normal ? Surtout quand il se rapproche de moi d'un pas nonchalant. Je suis sûrement rouge tomate. Reprends toi, Ivy.

- Non. J'en ai vu bien plus que ce que tu penses. Tenté-je de me défendre.

- Alors pourquoi je croirais voir un peu de rose sur tes joues ? Se moque-t-il.

- Arrête de rêver. J'étais perturbée, sache que j'ai vu mieux que toi. Dis-je froidement, munit d'un sourire en coin, tout en fixant ses billes émeraude. Je me délecte de les voir se voiler de colère ou de jalousie. Je ne saurais trop dire.

Il s'habille en vitesse, et rejoint la porte. Il s'arrête avant de sortir.

- Tu sais, sorcière. Je sais que tu mens. Le rose va très bien à ton teint.

Puis il sort de la chambre, j'aimerais lui hurler dessus qu'il raconte n'importe quoi, que j'ai vraiment connu mieux que lui, mais déjà que ma voix est encore faible, parler reste une étape douloureuse. Je me renfrogne dans mon lit.