Abigaïl voit sa vie partir en fumée pour une erreur.
Impardonnable
Inacceptable
Irremplaçable ...
Quatre mois d'horreur avant de voir la lumière au bout du tunnel et puis finalement peut-être pas.
Un monstre après l'autre Abigaïl renaîtra-t-elle de...
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Jézabel
Flash-Back
_ Je t'aime Abi, je t'aime tellement.
Ses coups de reins sont anarchiques, incertains, j'imagine que je suis sa première. Il me pilonne si fort que la douleur est insupportable, mes plaies encore à vif ne font que s'ouvrir davantage tout en m'en ajoutant de nouvelles. Ma main glisse dans ses longs cheveux blonds, son regard aussi clair que le mien se pose sur mon visage, il analyse, décortique chacune de mes mimiques et émotions. La détresse doit se lire sur mon visage, mais il s'en moque et ne pense qu'à lui comme tous les hommes. Il prend ignorant mes sentiments, alors j'entre dans le rôle que l'on me donne depuis le début. Je gémis fort et accentue les coups de reins. Ses yeux roulent dans leur orbite, j'enroule mes jambes et l'écrase davantage contre mon intimité. Un dernier grognement, son corps vient s'écrouler contre le mien. Il empoigne mon visage et écrase ses lèvres contre les miennes beaucoup trop sèches, je les sens se déchirer, craquelé, le goût du cuivre emplit ma bouche. Il tient ma lèvre inférieure entre ses dents et tire fort, m'extorquant une plainte de douleur.
_ Tu es si bonne. Je souris pour l'attendrir, caresse son visage ovale du bout des doigts, les laissent glisser sur sa barbe aussi claire que ses cheveux. Sous ma main sa pomme d'Adam monte puis descend, une pensée impure me traverse l'esprit, il me suffit de serrer et tout se termine. Un monstre en moins sur cette terre, il ne pourra plus me faire de mal. Mon regard glisse sur le côté, apercevant au sol le couteau qu'il a utilisé plutôt pour me libérer de mes entraves.
_ Jézabel, démon perfide et manipulateur.
Mes poumons se vident de leur oxygène, le corps de Paul est arraché du mien d'un seul coup, je referme mes jambes et me redresse, terrifié.
Le regard noir de frère Jacob glisse sur mon corps nu, il examine mon entre-jambe ou ruisselle un mélange de sang et de semences. Il se détourne écœuré et fonce sur sa victime qui gît encore au sol, il lui hurle qu'il n'est qu'un faible, que le diable habite maintenant son corps puis lui envoient un uppercut puis un second. Le sang gicle sur le sol et les murs crasseux. Inarrêtable, il s'acharne de ses deux mains, lui pulvérise le visage sous les coups. Une fois qu'il est complètement inerte, il arrête, une marée de sang s'élargit autour de lui, ma vision se brouille, je recule sur les mains tout en essayant de me remettre sur mes pieds sans succès. Je viens essuyer mes larmes rageusement en reposant ma main sur le sol, une lame vient entailler ma paume.
Le couteau.
Je le saisis et le cache derrière mon dos, voyant frère Jacob approcher. Du sang recouvre son visage et ses vêtements ainsi que ses points désormais écorchés.
_ Frère Jacob, vous m'avez sauvé. Ma voix est vacillante, je dois essayer de me sauver moi-même, je peux le faire, je dois le faire.
_ Sauvé ? reprend-il, tout en s'accroupissant à ma hauteur, croissant ses iris d'un noir abyssal dans les miens.
