Chapitre 12

140 19 0
                                    

Jézabel

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Jézabel


Je fixe mon reflet dans le miroir de l'ascenseur et d'une main, viens replacer une mèche folle qui sort de ma queue de cheval. Mon panier à pique-nique en main, j'avance à travers les différents bureaux sous le regard curieux de nombreuses personnes, certains n'hésitant pas à se retourner sur mon passage. Je n'ai même pas besoin de vérifier, je sais que ma petite robe fleurie jaune achetée pour l'occasion fait très bien son travail et le gros diamant sur mon annulaire complète cette mascarade à la perfection.

Mes prunelles croisent un regard beaucoup trop familier et mon sang se glace instantanément. Son costume taillé sur mesure lui donne une allure de James Bond, et j'ai encore du mal à réaliser que le Sam de mon enfance est le même qui se tient là devant moi. Celui que j'ai aimé instantanément, celui-là même qui n'a fait que profiter de ma naïveté.

Je passe devant lui, occupé cinq secondes plus tôt à discuter avec une femme dans une robe jaune qui contraste étonnamment avec le reste des employés dans leur éternelle chemise costume.
_ Abi ?

Je continue mon chemin jusqu'à la porte au fond de la pièce, celle que m'a indiquée Tucker hier soir. S'il pense avoir une réponse, il se met le doigt dans l'œil. Je ne suis plus cette fille, elle est morte dans cette grange, il y a bien longtemps.

Une main ferme vient me crocheter le poignet, mon corps se fige. Je me détache de lui comme s'il venait de me brûler.

_ Abi, je peux te parler ? Sa voix grave claque dans l'air.
_ Je dois déjeuner avec mon fiancé. Je réponds d'une voix lasse, jetant un regard à ma montre imaginaire.
_ Cinq minutes ! Il agrippe de nouveau ma main, mais je m'en dégage, il abdique et m'invite à le suivre juste à côté. La porte claque dans mon dos, j'observe la pièce dans son ensemble très simple, un bureau, deux fauteuils et un canapé. Une bibliothèque vient manger tout un pan du mur à ma droite. D'un signe du menton, il me propose de m'asseoir sur l'un des fauteuils. Il rejoint son siège de l'autre côté, j'en fais tout autant en déposant mon panier sur l'autre place de disponible.

Je croise les bras sous ma poitrine, ses yeux suivant le moindre de mes gestes, il s'humecte les lèvres, sa pomme d'Adam montante et descendante.
Ma tête se penche, il se reprend en voyant mon air fatigué. Les hommes tous les mêmes.

_ Abi, il faut... Je le coupe n'en pouvant plus de ce nom.
_ Jézabel ! Je crache d'un ton acerbe. Ne m'appelle plus par ce prénom.

Il pose les coudes sur son bureau, sa chemise est remontée sur ses avant-bras. Je distingue au creux de son poignet un tatouage que je n'arrive pas à identifier de ma distance, les couleurs sont vives, de l'orange et jaune, ce mélange rappelant des flammes incandescent.

_ Pourquoi ? Sa question me surprend, m'extirper de mon inspection, j'ai envie de partir, cette discussion ne mènera nulle part.


Je recule en faisant racler le bois de la chaise sur le carrelage du sol.

_ Elle n'existe plus. Il observe mes yeux, à la recherche d'un mensonge ou peut-être d'une dernière lueur de cette fille qu'il a connue autrefois.

_ D'accord, j'ai parlé à Esmée.

Jézabel (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant