Chapitre 55

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Jézabel

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Jézabel


Quatre mois plus tard

_ Comment allez-vous aujourd'hui Jézabel ?

Je fixe la blouse du médecin, le regard ailleurs, puis hoche les épaules, voyant qu'il attend une réponse. Quelle couleur ? Je réfléchis à sa question noire étant le moral le plus bas et blanc le plus heureux.

D'une voix rauque, du manque d'utilisation de ma voix, je lui réponds vert.

Il me sourit tout en hochant la tête.

_ Vous voulez en parler ? Je secoue la tête, incapable de parler du jour où tout s'est encore écroulé, ou chaque nuit, je rêve en boucle leur sacrifice. Mon impuissance encore et encore face à cet homme venu pour moi. Votre ami est venu vous rendre visite aujourd'hui. Je relève la tête et le fixe, un petit sourire vient étirer mes lèvres. Je peux le laisser entrer ?

_ Oui.

_ Monsieur Sanchez entré.

La porte s'ouvre et il entre dans son costume noir et sa chemise blanche qui tranche avec son teint. Un grand sourire vient illuminer son visage.

_ D'une voix enjouée, il nous salue, s'approche de moi et dépose un baiser furtif sur mes lèvres avant de s'asseoir sur le canapé à mes côtés.

Il dépose sa main sur la mienne, entrelaçant nos doigts.

_ Comment allez-vous aujourd'hui ?

_ Très bien, lui répond-il, son regard se reporte sur moi, toujours quand je peux la voir. Mon cœur loupe un battement.

_ Qu'en pensez-vous Jézabel ? Le médecin avance sur son siège, le stylo en main.

_ Que je ne le mérite pas, je réponds finalement après plusieurs secondes. Les mains de Sam se resserrent sur les miennes.

_ Qu'en pensez-vous ?

De la pulpe de son pouce, il caresse le dos de ma main.

_ Que je l'aime et je lui prouverai le contraire. Ses yeux capturent les miens dans une bataille perdue d'avance pour moi. Tu as brûlé ma maison et mise en prison, il rit tout en secouant la tête, s'il y a bien une femme faite pour moi, c'est bien toi.

Je me mords la lèvre et il m'embrasse une seconde fois.

_ Je t'aime. Lui soufflais-je entre deux baisers, inhalant son parfum qui m'a terriblement manqué depuis une semaine.

L'heure de la séance touche à sa fin, nous quittons le docteur Taylor.

Main dans la main, nous rejoignons ma chambre, dans les couloirs, plusieurs patients nous observent.

Voilà plusieurs mois que j'ai été interné en hôpital psychiatrique. Les médecins m'ont conseillé de rejoindre ce service, car d'après eu et avec le temps, je le reconnais, je n'ai eu aucun suivi psychologique et seul, je ne pouvais plus gérer mes traumatismes. On ne se remet jamais de la mort ou de la violence, mais nous devons apprendre à vivre avec ce que je n'ai jamais fait. J'ai tout gardé profondément caché en moi et j'ai fini par exploser. Le retour de Paul a été le dernier traumatisme que j'aie pu encaisser. Je ne pouvais plus.

Après les enterrements de mes amies à bout de force, j'ai intégré un programme intensif, avec le suivi quotidien et les visites de Sam, je peux le dire, aujourd'hui, je remonte la pente.

Devant ma chambre, Sam pousse la porte, à l'intérieur tout est très simple. Un lit et son armoire comme seul mobilier, une télé que je n'ouvre jamais et une pile de livres offerts par Mezian et Esmée qui m'aide à m'évader de ses quatre murs.

Je m'allonge sur mon petit lit et ne tardent pas à être joint par Sam.

Face à face, il dépose un baiser sur le bout de mon nez.

Ses longs cils noirs balayent deux iris verts que j'aime profondément.

Sa main retire une mèche de cheveux de mes yeux, mon regard tombe sur son tatouage représentant des flammes, je récupère son poignet dans mes mains et caresse l'ancre de mes doigts. Découvrant encore et encore les petites lignes et boursouflures me remémorant le moment où il m'a raconté son histoire, la période de sa vie où il a perdu le goût de la vie.

Dans un cri du cœur, il s'est tranché les veines, un adolescent au bord du désespoir, les épaules surchargées qui ont finalement lâché. Le regret d'avoir envoyé sa meilleure amie dans la gueule du loup. Celui de s'accrocher à la mauvaise fille et puis finalement perdre celle que l'on aime vraiment du jour au lendemain avec l'inquiétude de ne plus la revoir. L'alcool, les fêtes et les femmes, il est très facile de se perdre à un aussi jeune âge.

Ce tatouage est la preuve que l'on peut tomber en enfer et ne pas y rester.

Il est mon exemple, même si la route de la guérison est semée d'embûche, je m'en sortirais. J'ai voulu éloigner Sam de moi, alors je lui ai tout raconté tout le plan, les hommes que nous n'avons pas hésité à tuer. Il m'a écouté lui raconter chaque détail sans dire un mot puis contre toute attente, il a souri, m'annonçant qu'il n'attendait pas autre chose de moi et que quoique je lui dise, il ne partirait pas. Même s'il a grincé des dents quand je lui ai raconté que Victoria avait glissé un médicament utilisé pour les pédophiles qui calmait leur érection, voir empêchait d'en avoir, dans son verre à café, quand il nous a rendu visite. Avec le recul, il en rigole, ma sœur a toujours eu des idées géniales.

Elle me manque tellement.

Je me retourne et me rapproche de son corps, sa main se pose sur mon ventre qu'il caresse en cercle. Le plus dur a été de lui apprendre la mort de notre enfant et mon incapacité à en avoir d'autres, mais encore une fois, il m'a surpris. Je me souviens encore de ses paroles.

« J'aimerais beaucoup recueillir des enfants balloté par les services sociaux, à quoi bon avoir des enfants quand plein d'autres attendent d'avoir une mère comme toi et un père aussi cool que moi. »

Il n'a fait que conquérir mon cœur encore plus, m'aidant à remonter la pente.

Je serais maman.

Sa main glisse sous mon pull, traçant une ligne de mon nombril à la lisière de mon jean.

Je tourne la tête et rencontre son sourire carnassier.

Je me redresse et le chevauche, ses mains se posent de part et d'autre de mes hanches puis nos bouches s'écrasent l'une sur l'autre. Sa langue rejoint la mienne et je savoure nos retrouvailles. Ne tenant plus du frottement incessant de son jean contre ma zone sensible, je me redresse et glisse mon jean sur mes jambes. Ses yeux suivent chaque mouvement, un regard gourmand rempli d'amour, je ne me lasserais jamais de sa présence et son amour.

Son jean et son caleçon suivent le mien au sol et d'un coup sec, je m'empale sur sa hampe épaisse.

Je coulisse de haut en bas, poussant des gémissements de bonheur.

La route du bonheur est parfois semée d'embûches, même si la fin n'est pas encore visible, il ne faut jamais s'arrêter de marcher. Il suffit d'un seul pas pour finir par l'apercevoir, alors continue toujours à marcher. Et comme dit le dicton, tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin et j'ai hâte de découvrir ce qui se trouve à la fin de cette route.

Mais quoi qu'il arrive, je ne lâcherai jamais sa main.


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Jézabel (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant