Abigaïl voit sa vie partir en fumée pour une erreur.
Impardonnable
Inacceptable
Irremplaçable ...
Quatre mois d'horreur avant de voir la lumière au bout du tunnel et puis finalement peut-être pas.
Un monstre après l'autre Abigaïl renaîtra-t-elle de...
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Sam
_ Tu es sûr que c'était elle ? Le visage de mon amie est plus inquiet que je ne l'aurais pensé. J'en viens à regretter de lui avoir tout raconté sur la soirée d'hier soir. Vu son état, ce n'est pas le moment de déterrer les mauvais souvenirs du passé.
Mezian tire sur son pull la rapprochant de lui sur le canapé, elle vient se blottir contre lui comme un bébé koala le ferait avec sa maman.
Je lève les yeux au ciel. _ Oui Esmée, j'en suis sûr, c'était bien Abigaïl.
Mon ton virulent me fait gagner un regard noir de la part de son mari. Ces deux-là se protègent contre vents et marées, j'ai toujours l'impression de parler avec une paire de Siamois. Pas que ça me dérange, j'ai appris à partager ma meilleure amie et la voir si épanouie et bientôt maman pour la seconde fois est notre revanche sur ce monstre.
_ Sam... Il faut que je te raconte. Le ton solennel que prend sa voix me fait frissonner tant ce n'est pas dans ses habitudes d'être aussi sérieuse. Je me redresse sur le canapé et attrape un des coussins qui trône dessus pour avoir quelque chose à tenir, car je sens que ce qui va suivre ne va pas me plaire. Attentif au prochain mot qui franchit ses lèvres, je l'invite à poursuivre. La main de Mez attrape la sienne, sûrement pour lui donner des forces invisibles qu'il lui manque.
_ Abi m'avait envoyé un message la première année de notre entrée à l'université. Je la fixe, interloquée, je n'en avais aucune idée. Face à mon mutisme, elle poursuit. C'était un message de détresse. Nous avons pris le premier avion, elle me désigne son mari du pouce. Elle a trouvé refuge chez une femme âgée, j'avais alors envoyé ma mère la récupérer le temps que j'arrive. Quand je suis arrivé, elle déglutit, les yeux brillants. Elle était dans un sale état. Elle avait été séquestrée, battue et violée durant plusieurs mois.
Une boule vient se placer dans ma gorge, je déglutis en essayant de la déloger.
_ Pourquoi ? J'essaye de demander. Ses yeux m'envoient des poignards.
_ À ton avis. Je fronce les sourcils.
_ Non... pas pour ça... on ne fait pas vivre ce genre de choses pour ça, bégayai-je.
Je repasse le film dans ma tête, son départ précipité, ma bêtise de jeunesse. Elle ne méritait pas ça, personne ne mérite ça.
Elle se redresse du dossier, place une main sur son ventre.
_ Si Sam !! Dans son monde, on fait ce genre de choses, pour ça ! Elle passe une main sous ses yeux mouillés. Elle était recouverte de bleu Sam, certaines plaies étaient encore à vif, maman a dû la recoudre à plusieurs endroits, mais ce n'est pas le pire. Elle a été... si violemment... partout. Je ne comprends pas tout ce qu'elle essaye de me dire, mais je comprends l'essentiel. Mon ami s'effondre et pleure maintenant abondamment, ne retenant plus ses larmes et sanglots.
Mon cœur qui ne mérite plus de battre accélère douloureusement dans ma poitrine, c'est de ma faute. Je réalise d'où lui venait son animosité la veille, je mérite tellement plus... Elle ne méritait pas ça, tout ce que je touche je le détruis, ma belle Abigaïl si parfaite, douce et innocente, je l'ai brisé. Je n'ai été qu'un égoïste, même si à cette époque j'étais sincère, j'aurais dû être franc.