Chaos Lovers

18. Perdue

Si je suis réellement folle je peux encore moins rester séquestrée ici.

Putain il a réussi à me faire douter de moi.

Il n'est pas revenu fermer la porte blindée. Je m'habille et me dirige vers le salon. Finn ronfle dans sa chambre et Aiden est enfermé dans la sienne. Je n'entends aucun bruit. Je prends une veste, je met des baskets et déverrouille discrètement la porte sur laquelle la clé était restée.

Je sors et cours vers le métro. Je monte en direction de la gare la plus proche. Je sors du métro, me précipites vers la gare et saute dans le premier train.

Je reste jusqu'au terminal et heureusement je ne croise aucun contrôleur. Je descend et commence à errer dans cette nouvelle ville inconnue. Je l'avais fait. J'étais parti. Je m'étais enfuie. Il me restait quelques billets volés au bar, je compte mon argent et pars faire le tour des commerces pour postuler mais je ne me suis prise que des refus car je n'avais pas de cv a leur donner.

Comment dire... je sors tout juste d'un kidnapping, je n'ai pas eu l'occasion d'imprimer des cv pour ma fuite.

L'air est frais dans la ville. Il va faire froid cette nuit. Je vais m'acheter un duvet, un sac et quelques provisions. Je vais à la recherche d'un coin tranquille où dormir. Je n'ai même pas de téléphone autre que celui qu'Aiden m'a donné mais je n'ai pas le numéro d'Anna et ça ne servirait à rien d'appeler la police, il est tueur à gage il a forcément des contacts là bas pour pouvoir faire son « travail » sans ennuis.

Je me promène, il y a un joli parc avec un lac. Je m'assoie sur un banc et m'allume une cigarette en regardant au loin.

Est ce que c'est vraiment arrivée ...? Seth...

Mon corps se crispe.

Non je n'ai pas pu tout inventer.

Je regarde les passant et un vieil homme s'assoit à côté de moi.

Il porte un vieux bonnet rouge et des mitaines abîmées. Il regarde mon sac et mon duvet.

- C'est la première fois ? Me demande-t-il.

Je lui lance un regard interrogateur et il continue.

- C'est la première fois que tu es à la rue ? Ça peut faire peur au début. Je connais un coin avec des gens sympa si tu veux. Me proposa-t-il.

Je reste perplexe mais il continue à me parler, il me raconte sa vie, comment sa femme est parti avec ses enfants après qu'il ai perdu son emploi il y a des années, il a sombré dans l'alcoolisme et a fini à la rue. Il s'appelle Robert et il a soixante-cinq ans.
Je me suis rapidement senti à l'aise avec ce vieil homme. Il était frêle et ses cheveux grisonnant dépassaient de son bonnet.
Je lui donne une cigarette en lui racontant brièvement ma vie.

- J'étais en clinique psychiatrique mais j'ai eu quelques soucis alors j'ai du m'enfuir.

Il m'emmena dans un magasin de vêtements et m'offrît gentiment une tenue de soirée bon marché.

- Tu es une femme, ton meilleur moyen de survivre est d'arnaquer les hommes. Affirma-t-il.

Il n'avait pas tord. Nous sortons du magasin et je le suis jusqu'à une ruelle qui mène vers un cul de sac avec quelques tentes, des cartons et une forte odeur d'urine. Quelques personnes assises en cercle jouent aux cartes. Robert me présente. Il y a trois hommes et une femme. Ils ont entre quarante et cinquante ans. Il m'accueille tous chaleureusement.

Ma vie a de moins en moins de sens.

- Ça peut être difficile au début donc si tu as besoin de parler n'hésite pas je suis là. Me proposa la femme qui s'appelait Lise.

J'installais mes affaires dans un coin. Mon téléphone sonna et je l'éteint aussitôt. C'était sûrement Aiden.
Je partageais mais provisions avec mes nouveaux « colocataires » et nous nous fîmes un petit repas. J'ai été très bien accueillie par ce petit groupe de personnes pour qui la vie n'a pas été douce.
Il allèrent chacun faire la manche dans leur coin et Robert m'emmena avec lui. Les passants détournaient tous le regard en nous croisant, certain nous donnaient quelques pièces, des fonds de porte monnaies bien remplis. Les parents avec leurs enfants changeaient de trottoir en nous apercevant. Les gens semblaient nous fuir.
Le soir venu nous retournons dans notre impasse. Je m'allonge dans mon duvet, le regard dans le vide.

Est ce que c'est ça ma vie maintenant ?

Mes pensées détruisaient ce qui me restait de lucidité.

Tu as tout inventé.

Tu es folle.

Tu ne devrais pas exister.

Tu n'as aucune preuves.

Tu as ce que tu mérites.

Tu vas finir ta vie comme ça, à la rue, dans la pisse.

Personne ne veut de toi.

Cinglée

Folle

Psychopathe

Vas crever.