6. Survivante

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"Mademoiselle, tout va bien, vous êtes à l'hôpital. Vous êtes restée dans le coma cinq jours. Tout va bien. On s'occupe de vous."

Tout va bien.

J'ouvre les yeux, ma vision est trouble. Des infirmiers et des médecins s'affairent autour de moi.

Je me rendors.

A mon réveil j'entends des voix devant ma chambre.
Ce putain de parfum. Il est là.
Il se dirige vers moi.

-Hé...

-Dégage ! NE M'APPROCHE PAS ! Je hurle.

-Bordel mais calme toi ! Il pose une main sur mon épaule.

-NE ME TOUCHE PAS !

Je suis hystérique, je hurle, je pleure, hors de question que je reparte avec ce fou, ils vont me tuer.

Ils vont me tuer.

Il retira sa main.

-Il m'avait prévenu que tu étais du genre ex tarée, mais pas à ce point.

Il a osé ce con.

-Je ne veux. plus JAMAIS te voir. Fais sortir cette pourriture si ça te chantes mais restez loin de moi avec ta famille de fou furieux !
Criais-je en détournant le regard.

Le personnel accouru et m'injecta un calmant et je me rendormi rapidement.

Je suis restée trois jours à l'hôpital et il est resté trois jours devant ma chambre. Le personnel m'a donné énormément de tranquilisants. Je n'arrivais pas à me calmer.
Je suis terrorisé. Ce n'est pas pour rien s'il me surveille. Il sait forcément ce que Seth m'a fait et il ne veut pas que je les balances et risque de faire échouer leur plan pour faire sortir cette pourriture.

Mais quelle belle idée, sauver un violeur.

Un taxi vient me chercher et me ramène à la clinique. Je reste cloîtrée dans ma chambre, sursautant au moindre bruit.
On m'apporte mes repas dans ma chambre mais je ne mange pas. Je reste là, comme un corps sans vie, devant la télé mais sans vraiment la regarder. Pas totalement morte, pas totalement vivante.
Anna m'a rendue visite. Elle a beaucoup pleurée. J'étais comme absente. Je ressemble à un zombie. Je ne veux plus être là. Je veux arrêter ce cauchemar.

Au bout d'une semaine on me force à refaire des activités. Surtout des activités physique. J'avais perdu quelques kilos mais étant déjà maigre j'étais devenue squelettique.

Du moins à mes yeux.

Au début on m'a fait faire du vélo d'intérieur puis du tapis de course. Mais entre mes nombreuses pauses clopes et ma phase "légume" j'étais à bout de force très rapidement.

Je recommence à m'alimenter un petit peu. Ce n'est pas énorme mais je reprends des forces.

Je dois pouvoir m'enfuir.

Au bout de deux semaine j'arrive à un niveau assez satisfaisant pour avoir le droit de faire des activités en extérieur.
On m'a inscrite pour une promenade sur des sentiers en forêt à environ une heure de la ville.
Je monte dans le bus avec les autres patients. Je met mes écouteurs et regarde par la fenêtre. Tout me semble toujours irréel. Je suis coincée dans ma tête, emprisonnée entre le rêve et la réalité. Je ne sais plus où je suis vraiment, qui je suis vraiment.

Je dois partir. D'une façon ou d'une autre.

Le bus arrive à destination. Les oiseaux chantent dans les arbres, la brise est agréable.
Je me retourne vers mon groupe.

Chaos LoversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant