CHAPITRE 2

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Musique : "After Dark" - Mr.Kitty

RAFAEL ALVES - DEUX SEMAINES PLUS TARD, 16 MAI 2023.

Après avoir subi le rite de passage, j'avais été abandonné dans un endroit désert de la ville, presque inconscient. Mes blessures étaient bien trop graves, et j'avais perdu une trop grande quantité de sang. Ma mâchoire avait été complètement disloquée, mon assaillant m'avait sérieusement amoché. Je me doutais que rentrer dans l'organisation ne serait pas aussi simple, mais physiquement et mentalement, j'avais vraiment enduré l'enfer. Mes interventions habituelles ne m'avaient jamais confronté à de tels scénarios. Entre des simples perquisitions, des libérations d'otages ou encore des courses-poursuites contre des délinquants, cette mission était de loin la plus difficile que j'avais eu à effectuer.

Alors que mon corps gisait sur le bitume froid et humide, je fixais le ciel en me demandant si tout cela était réellement nécessaire. Ne serait-il pas plus simple de te rejoindre, Cesario ? Mais mon esprit repensa à cette fameuse photo posée sur sa tombe, comme si sa mort était le trophée de son meurtrier. Ma haine ressurgissait et l'adrénaline de la vengeance recommençait à couler dans mes veines. J'eu alors la force de rassembler chaque once de volonté pour pouvoir me relever et trouver n'importe quel moyen de survivre. Une fine pluie me tombait sur le visage et un vent frais me hérissait les poils. J'avais aperçu une cabine téléphonique de l'autre côté de la rue dans laquelle je m'étais réfugié en rampant contre le sol. Mon sang décorait le bitume en se mélangeant aux flaques d'eau, j'ai même fini par perdre une de mes chaussures. Lorsque j'avais enfin pu composer le numéro de la police fédérale, mon corps me lâcha et je le laissai s'effondrer au sol...

— Merci pour le café Felipe, je ne sais pas trop si je suis censé te remercier ou te pardonner... je rigole ironiquement.

— Ferme- là vieux con ! Je te promets que nous n'étions pas au courant de ce genre de pratique. Mais, je pense que je suis censé être fier de toi d'avoir survécu. Tu es vraiment sûr de ne pas vouloir laisser tomber ? Sérieusement, c'est du suicide... soupire-t-il.

— Fais-moi confiance, je ne suis pas du genre à me laisser abattre. J'ai été pris par surprise, ça ne compte pas. J'aurais largement mieux géré si je n'avais pas dû improviser ! clamé-je en rigolant.

Felipe et son équipe étaient venus récupérer mon corps inconscient. J'ai été ensuite emmené à l'hôpital où j'ai fini sous perfusion pendant deux jours. Les images de ce qui s'était passé tournaient en boucle dans ma tête mais heureusement que Felipe et ma mère venaient plusieurs fois par jour me rendre visite. Sinon, je pense bien que j'aurai fini par exploser mon crâne contre un des rebords d'une fenêtre. J'ai même pris goût aux sermons que ma mère nous répétait à Felipe et moi toutes les demi-heures. Voir son fils à l'hôpital après ce qui s'était passé avec mon frère a dû être un supplice pour elle. Je m'en veux tellement mais je ne peux pas me permettre, pour qui que ce soit, de me détourner de mon objectif. J'ai fait la promesse de venger Cesario et je compte bien la tenir.

— J'ai rendez-vous demain à l'organisation, on verra bien ce qu'il va se passer, déclaré-je à Felipe après un long silence.

Une tape sur l'épaule et celui-ci disparu dans son bureau. Je me rappelle soudain ce que j'ai retrouvé ce matin dans ma boite aux lettres. Un vieux téléphone à touches avec un seul contact enregistré, FATE. Ce dernier m'a laissé un message m'indiquant une adresse et une heure de rendez-vous en me précisant de bien venir seul. J'ai l'impression que l'aventure va enfin commencer et que le pire m'attend au tournant. Mais pour le moment, je dois terminer le compte rendu du rite de passage que je suis censé rendre depuis deux jours. J'enfile à nouveau mon casque JBL et lance ma playlist.

FATEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant