Musique : "Breathe Me" – Sia
RAFAEL ALVES - NOUVEL AN, 31 DÉCEMBRE 2022.
Je m'enfuis de la scène, mes pas résonnant comme des échos dans le tumulte de mon esprit déchiré. Derrière moi, j'entends des pas précipités se rapprocher de Liana, des voix s'élevant dans une cacophonie de panique et de confusion. Mais je ne m'arrête pas, je ne me retourne pas. Le seul son qui me guide est le battement affolé de mon cœur, tambourinant dans ma poitrine comme un appel à la fuite. Mes pieds martèlent le sol aride du désert mexicain, soulevant des nuages de poussière dans leur sillage. Chaque foulée m'éloigne davantage de cette scène macabre, mais je sais que je ne pourrai jamais m'échapper complètement de ces images horribles qui vont hanter mes pensées.
Sous le soleil impitoyable de ce début d'après-midi, je m'élance dans une course folle à travers le paysage aride du Mexique. Les rayons brûlants du soleil embrasent le ciel d'un bleu éclatant, révélant chaque détail du désert brûlant qui s'étend à perte de vue. Je cours, mes pas résonnant sur le sol craquelé, mes vêtements collés à ma peau moite de sueur. Chaque inspiration est un effort dans cette fournaise étouffante, mais je m'acharne à avancer, guidé par la seule certitude que je ne peux pas rester ici, prisonnier de mes propres démons.
Les ombres des cactus s'étirent sur le sol brûlant, formant des motifs étranges dans la lumière éblouissante du soleil. Je cherche frénétiquement une issue à ce cauchemar, un moyen de m'échapper de cette spirale infernale de culpabilité et de désespoir. Et puis, au loin, j'aperçois un véhicule qui fend l'air immobile du désert. Un taxi. Mon salut. Sans hésiter, je redouble d'efforts, mes jambes brûlantes douloureusement sous l'effort. Chaque pas me rapproche un peu plus de la promesse de liberté qu'offre ce véhicule solitaire. Enfin, je parviens à atteindre la route poussiéreuse où est garé le taxi. Mon souffle est court, mes muscles tremblants de fatigue et d'épuisement. Mais je ne peux pas m'arrêter maintenant.
D'un geste frénétique, j'agrippe la portière du taxi, mes doigts glissant sur le métal brûlant. Une dernière poussée d'adrénaline me propulse à l'intérieur du véhicule, où je m'effondre sur le siège arrière, épuisé mais soulagé.
— L'aéroport... le plus... proche, tenté-je d'articuler avant que l'homme acquiesce et ne démarre.
La route s'étend devant nous, un ruban de bitume brûlant qui disparaît à l'horizon. J'ai une destination précise en tête, là où mon besoin désespéré de m'éloigner de ce lieu maudit, de mettre autant de distance que possible entre moi et les souvenirs qui me hantent pourra s'y faire. Et ainsi, le taxi s'éloigne, m'emportant vers Guarujá, vers cet avenir incertain mais débarrassé du poids insupportable du passé.
Déposé à l'aéroport de Cancún, je m'empresse de me diriger vers le comptoir des compagnies aériennes, le cœur battant la chamade. Le premier vol pour São Paulo est sur le point de partir, et je ne peux pas me permettre de le rater. Je sens le poids du temps qui s'écoule inexorablement, chaque minute me rappelant que minuit approche à grands pas. Il reste une longue longue après-midi, néanmoins, je me trouve à plus de 5 000 kilomètres de là où je dois être.
— Le temps de vol direct entre l'aéroport international de Cancún au Mexique et l'aéroport international de São Paulo-Guarulhos au Brésil est de 8 heures, Monsieur.
La femme de l'accueil, d'une voix calme mais pressante, m'informe du temps de vol direct entre Cancún et São Paulo, tandis que mes pensées se bousculent dans ma tête. Huit heures. Huit heures pour parcourir cette distance vertigineuse qui me sépare de ma destination finale, de mon frère. Par miracle, elle parvient à me retrouver dans leur registre et accepte de me laisser monter à bord à la dernière minute, comprenant que je fais partie de la police fédérale. Heureusement que Felipe a refusé de me radier des fichiers après ma démission. Apprenant que j'avais pris l'avion après la mort de mon frère, il a pris la décision de ne pas m'abandonner à l'autre bout du monde, sans moyen de retour.
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FATE
RomanceIci, à São Paulo, la loi du plus fort prime, des policiers, avocats, juges, garde de prison, tous sont corrompus. L'argent ne fait pas le bonheur chez nous, elle rallonge la durée de vie. Sans argent, sans protection, des familles entières finissent...