FATE

CHAPITRE 24

Musique  : "Romantic Homicide" - D4VD

LIANA MANCINI - SÃO PAULO, 12 JANVIER 2023.

Ses lèvres sont chaudes et réconfortantes. Jamais je n'aurais pensé cela, mais je crois que je ne m'en lasserai jamais. Il est là, face à moi, l'homme que j'ai pourtant détesté pendant des mois. Celui que je voulais voir pourrir par plaisir pour ne plus penser au drame de mon meilleur ami. Pourquoi avoir rejoint une organisation criminelle ? Pourquoi s'infliger ce mal ? Maintenant, je comprends les raisons de sa venue, et je crois bien qu'il en sera aussi ma porte de sortie.

Celui que Cesario voulait me présenter depuis des années. "T'es son portrait craché en version masculine", "Tu penses comme mon frère, j'en ai peur", "Faut vraiment que tu le rencontres, tu vas l'adorer !", "Vous iriez bien ensemble !" Ces phrases résonnent encore dans ma tête, des prédictions que je n'ai jamais prises au sérieux. Et pourtant, c'est cet homme-là que j'embrasse finalement. Le premier homme que j'embrasse, qui me fait passer par toutes mes émotions. Il est là, l'homme le plus imprévisible de tous, celui qui m'a choisie, moi. Un policier et une criminelle. Cesario trouvait ça marrant, une romance à la Roméo et Juliette, disait-il. Eh bien, il voyait juste. Je veux vivre ce roman shakespearien même s'il ressemble un peu plus à ceux de Stephen King*.

*(Stephen King est un écrivain renommé, particulièrement connu pour ses romans d'horreur, de thriller et de suspense, qui ont captivé des millions de lecteurs à travers le monde.)

En cet instant, toutes les barrières tombent. Mon cœur bat la chamade alors que mes pensées tourbillonnent. L'homme que j'embrasse, celui qui était mon ennemi juré, est devenu mon refuge, mon ancre dans cette vie misérable. Ses bras m'entourent avec une douceur insoupçonnée, et je me surprends à apprécier la sensation de sécurité qu'ils m'offrent. Le parfum subtil de son après-rasage emplit mes narines, un mélange enivrant de cèdre et d'épices qui me fait tourner la tête.

Je pense à toutes les fois où j'ai juré de le faire tomber, à chaque plan que j'ai élaboré pour le piéger. Chaque seconde passée à le haïr semble maintenant dérisoire, éclipsée par ce moment de pure connexion. Sa main se glisse dans mes cheveux, les caressant avec une tendresse qui contraste avec notre environnement de violence et de trahison. Je me demande comment j'ai pu être aveugle à ce point, comment j'ai pu refuser de voir l'homme derrière l'ennemi. Il murmure mon nom contre mes lèvres, et c'est comme une douce mélodie qui résonne en moi.

— Je suis désolé pour tout, souffle-t-il, et je vois la sincérité dans ses yeux, cette vulnérabilité qui me touche au plus profond.

Mon cœur se serre, partagé entre la douleur des souvenirs et l'espoir d'un futur incertain mais prometteur.

— Ferme-la, putain.

Les mots sortent sans réfléchir, un mélange de frustration et de désir. Je le pousse contre le meuble derrière lui et le regarde de haut en bas avec intensité. Il est là, ses lèvres rouges et enflées, ses yeux ne me quittant pas. Ses cheveux sont ébouriffés et son torse est nu, encore recouvert de quelques traces d'œuf qui ont traversé sa chemise. Chaque marque sur sa peau raconte une histoire que je veux découvrir. Déterminée, je m'approche de lui, glissant mes mains le long de ses bras tatoués, ressentant chaque relief sous mes doigts, puis remonte lentement le long de son torse jusqu'à sa tête. Je veux le sentir, le comprendre, capturer chaque détail qui m'attire irrésistiblement vers lui. Je le capture à nouveau de mes lèvres, avec une passion dévorante. Chaque baiser est une affirmation de notre désir commun, une danse enflammée où nos corps se cherchent et se trouvent.

Mais j'en veux plus, bien plus que ça. Mes mains retombent le long de ses bras jusqu'à son jogging, où mes doigts défont le nœud délicatement. Rafael me regarde faire, probablement incrédule de ce qui se déroule sous ses yeux. Je laisse glisser son jogging à ses pieds, révélant chaque centimètre de peau tendue et musclée.