FATE

CHAPITRE 11

Musique : "Aimed to Kill" - Jade LeMac

LIANA MANCINI - RÉSIDENCE SECONDAIRE, SAÔ PAULO

Le fracas des explosions résonne encore dans l'air, tandis que la fumée envahit la pièce, obscurcissant ma vision. Mon cœur bat à tout rompre, tandis que je cherche un abri temporaire dans ce chaos qui semble avoir englouti la résidence. Les cris de panique se mêlent aux détonations, créant une symphonie discordante de terreur. Rafael et moi échangeons un regard empreint d'inquiétude et de détermination. Sans un mot, nous comprenons que notre survie dépend de notre capacité à réagir rapidement. Soudain, la réalité me frappe.

- Camélia ! Je crie à plein poumons pour retrouver mon amie.

Je ne vérifie même pas si Rafael me suit et fonce dans la salle prise au piège des détonations. À travers la fumée épaisse, j'aperçois quelques silhouettes menaçantes des assaillants. Leurs visages restent dissimulés sous des capuches sombres, mais je peux sentir leur présence sinistre planer sur nous. Ils avancent avec une détermination implacable, détruisant tout sur leur passage. Je cherche Camélia des yeux lorsqu'un type me frappe l'arrière du crâne d'un lourd objet métallique. Le goût du sang jaillit dans ma bouche et mon corps se retrouve maintenant à terre au pied de cet homme. La fumée m'empêche de respirer et trouble ma vision rendant difficile toute tentative de défense. L'homme m'insulte et me frappe les côtes de plusieurs coups de pied me faisant hurler de douleur.

Un bras m'attrape soudainement de sous la table de réunion, et je reconnais immédiatement la manucure soignée de Camélia. Nos regards se croisent, et je perçois dans ses yeux une lueur maîtrisée malgré le chaos qui règne autour de nous. Connaissant son passé, je sais qu'elle peine avec les intrusions soudaines, surtout lorsque la violence est impliquée. Bien qu'elle ne recule pas devant l'idée de prendre une vie, cela se fait toujours dans le cadre d'un plan méticuleusement élaboré sous peine de refuser catégoriquement d'y participer.

La tension dans l'air est palpable, et je sens son besoin de rester maître de la situation. Sans laisser place à la panique, elle prend sur elle. Cependant, notre priorité est de réagir rapidement pour assurer notre survie. Sans perdre de temps, je lui indique la trappe de secours sous le siège de Roberto. En me retournant, j'aperçois Rafael plonger sous la table évitant de peu les balles traversant la pièce. Ce mec est complètement taré.

- Ce n'est pas parce que tu viens d'éviter encore une fois la mort que tu es invincible ! lui lançai-je en le tirant vers la trappe que Camélia est déjà en train d'ouvrir.

- Normalement c'est à l'homme de protéger la femme, pas l'inverse ! réplique-t-il avec un sourire taquin.

- Ce n'est vraiment pas le moment, avance, putain ! m'écrié-je en le poussant à l'intérieur de notre issue de secours et en le suivant de près.

Je suis la dernière à passer, glissant mes jambes en premier pour refermer la trappe derrière moi. Lorsque je relève la tête, toujours à moitié hors du trou, j'aperçois un homme s'infiltrer sous la table, arme à la main.

- Merde, merde, Rafael, avance plus vite ! je hurle, le voyant me prendre pour cible délibérément.

Le bruit de la détonation retentit, et je n'ai pas le temps de refermer la porte que la balle se loge directement dans mon avant-bras. Un cri de douleur m'échappe, la balle n'ayant pu ralentir à la faible distance qui nous sépare. Attrapant la poutre à côté de moi, je bloque précipitamment l'entrée de notre cachette avant de m'effondrer, submergé par la douleur. Ça fait un mal de chien mais ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Sous les regards de mes deux acolytes, je tente d'arracher un bout de mon haut pour pouvoir me faire un garrot mais je souffre beaucoup trop.