CHAPITRE 9

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MUSIQUE : "Sweater Weather" – The Neighbourhood

RAFAEL ALVES – LE LENDEMAIN MATIN, SÃO PAULO

Ça craint. Je viens de rallumer le téléphone que m'avait donné l'organisation et j'hésite entre lequel de nous explosera en premier. J'ai des dizaines et des dizaines de messages de menace de plusieurs centaines de numéros masqués ou inconnus. Je ne comprends pas bien ce qu'il se passe. Ils ont autant de mal avec le fait de prendre des vacances chez eux ? Évidemment, même dans les films les plus fous, aucun criminel ne prend de congés. Mais recevoir autant de haine pour ça ? Ils sont vachement jaloux ! Je m'assois sur le canapé et déguste mon café face à mes haters sortie de nulle part pour je ne sais quelle raison.

« On va te brûler le crâne enculé »

« T'es un homme mort fils de pute »

« Je vais te brûler vif devant la tombe de ta mère »

« Ne sors pas de chez toi si tu tiens à tes couilles »

Bon. Je ne suis vraiment pas sûr de comprendre. Tout ça pour quelques jours d'absence ! C'est tout de même flippant. Je sais de quoi est capable l'organisation alors je commence vraiment à me chier dessus. Je contacte Felipe afin d'avoir son avis et lui raconter les deux semaines qui viennent de se dérouler. Je ne peux plus le voir physiquement puisqu'il vient de prendre des congés paternité. Ce pauvre con a réussi à devenir père ! Qui l'aurait cru ? Je suis fière de lui mais triste de ne pas pouvoir assumer mon rôle de parrain. Rendre visite à mon filleul alors que je fais partie de la plus grande organisation du pays et qu'en plus ma tête est maintenant mise à prix est beaucoup trop dangereux. Je profite de cet appel vidéo pour prendre de ses nouvelles et admirer ce joli bébé.

- C'est fou comme il ressemble à sa mère ! Me moquant de lui.

- Ferme là connard ! Tu ne vois pas qu'il a les yeux de son père ? Rigole-t-il à son tour.

Nous poursuivons notre discussion avant de revenir rapidement à mon problème. Felipe me conseille de contacter l'organisation en utilisant le numéro que j'avais reçu lors de mon arrivée là-bas, espérant que ce soit celui de Roberto ou Martina. Eux seuls pourront m'expliquer ce qui se passe et je saurai enfin si les messages proviennent de leurs membres ou non. Cependant, aucune réponse ne me parvient. Personne ne répond. La situation se résume simplement : soit je reste chez moi, mais Corrupção finira par envoyer quelqu'un me tuer, soit je me rends au manoir avec une chance sur deux de finir décapiter. Autant tenter ma chance plutôt que de me laisser crever ici.

Je fais rapidement le ménage dans mon appartement et me dirige vers ma moto. Un choix plus discret et plus rapide en cas de problème. Je m'arme de mon flingue, que je cache comme d'habitude dans mon dos, et remplis mon sac de vêtements de sport. Après deux semaines d'absence, il vaudrait mieux que je fasse comme si de rien n'était en allant enfin à leur préparation physique de merde. Je ferme derrière moi et observe attentivement les alentours, mais rien à signaler. Je saute alors sur ma moto, enfile mon casque et démarre en trombe jusqu'à mon lieu d'exécution. Mon regard ne se porte même plus sur la route qui défile, tant je tremble de peur à l'idée de me faire tuer.

Personne devant le manoir ni dans les couloirs. Je me dirige alors vers les vestiaires de leur salle d'entraînement. À mon arrivée, tous les regards se tournent instinctivement vers moi. Sois-je suis parano, soit j'ai ouvert la porte un peu trop fort. Cependant, même en rangeant mes affaires dans mon casier, aucun regard ne se détourne. Une sueur froide me traverse alors le corps et je ressens un mauvais pressentiment. Soudain, une femme brune entre dans la pièce et nous demande de la suivre pour commencer l'entraînement. Je me lève et passe devant ces abrutis qui se lèvent peu après moi. C'est alors que je reçois un crachat en plein visage.

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