Chap 36 : pdv Aaron

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   Je sentis mon cœur se gonfler de bonheur et d'impatience. Ce n'était pas la maison qui me faisait cet effet, mais la personne qui y vivait.

Je connaissais par cœur la façade, la couleur des tentures de sa chambre, les jolies briques rouges qui flamboyaient au soleil, les branches qui caressaient le mur.

Je connaissais par cœur l'arbre sous lequel nous nous retrouvions, les racines qui me faisaient mal aux fesses, mais que j'ignorais juste pour rester quelques minutes de plus auprès d'elle.

Je contemplai la clôture qui nous séparait, mais qui était devenue invisible. 

Cette barrière était-elle réapparue entre nous ?

Je n'avais pas prévu de me retrouver devant sa porte d'entrée. Je m'étais retrouvé là pour lui prouver que je n'avais jamais cessé de penser à elle. Elle n'avait jamais quitté mes pensées ni mon cœur depuis mon internement.

Je triturai la lettre entre mes doigts, hésitant à la déposer dans sa boite aux lettres ou à la lui remettre en mains propres.

Avais-je la force de la revoir maintenant, juste avant mon vol vers l'Alaska ? Avais-je assez confiance en moi pour assumer de me retrouver face à cette fille incroyable ?

Le cœur battant, les mains tremblantes, je poussai sur la sonnette, pourtant prêt à m'enfuir sur le trottoir. De longues minutes s'écoulèrent. Je respirai profondément pour me calmer, mais je restai figé devant sa porte. J'assumais mon choix. Je voulais la revoir, car je l'aimais.

Oui, je l'aimais depuis le premier jour.

Personne ne vint ouvrir. Je ne connaissais plus les horaires d'Auréa ni ceux de sa maman. Je repensai au décès d'Edwige et cela m'attrista. Elle aurait été là d'habitude et elle m'aurait accueilli en grognant si ...

Je souris mélancoliquement en y pensant.

Étonnement, je fus déçu. Auréa méritait de savoir que mon amour pour elle avait toujours été réel et sincère. Je n'avais jamais menti. Depuis le jour où j'avais promis de l'accueillir à l'école, j'avais tenu ma promesse.

Je t'ai toujours aimée.

Aujourd'hui, j'avais besoin de trouver de nouveaux repères, mais je ne voulais pas la faire souffrir. Cela aurait été égoïste de ma part.

J'avais un avion à prendre et je ne pouvais absolument pas le rater. Je devais partir. Ce voyage, j'en avais besoin pour finaliser ma guérison.

Dépité, je déposai la lettre dans sa boite puis j'appelai un taxi.

Il était temps pour moi de guérir.

Il était temps pour moi de partir.




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Merci à tous ceux qui me lisent sur Wattpad.

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Plus jamais seuls (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant