Chap 48 : pdv Aaron

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   Tout ce chemin pour me retrouver face à une rivière indomptable, tout ce chemin pour ne même pas atteindre mon objectif final.

Déprimé, je soulevai mon sac après avoir mangé une barre énergisante, le dos contre un arbre. Celui-ci me parut encore plus lourd que d'habitude. Tous ces kilomètres épuisants qui m'attendaient. La boue et la vase me tendaient les bras. J'avais suivi ce chemin de randonnée pour ne même pas poser la main sur mon précieux bus. Je retins mes larmes et chassai ma déception.

Je repensai aux flots déchaînés qui m'avaient nargué quelques minutes plus tôt. Son indifférence me donna la force de tourner les talons et de repartir sur mes pas. Je devais accepter ma défaite incommensurable.

Ce rêve inaccessible resterait derrière moi à jamais.

Je ne reviendrais jamais ici une seconde fois. Tant pis, je rebroussai chemin sans me retourner. Les pieds en compote, je me mis à compter mes pas pour ne plus penser à mon échec.

Tout à coup, un bruit étrange perça le silence ambiant. Je marchais depuis quelques kilomètres déjà quand le bruit s'intensifia. On aurait dit le ronronnement d'un moteur.

Je tournai sur moi-même pour comprendre d'où provenait le chahut puis je levai les yeux vers le ciel majestueux. Il ne pleuvait plus, le ciel gigantesque était bleu, décoré de quelques nuages cotonneux.

Un hélicoptère traversa le ciel. Tel un aigle, il me surplomba et soudain, je sus que quelque chose d'incroyable était en train de se produire.

Je le fixai, bouche bée et soudain, je reconnus mon bus magique volant au-dessus de moi.

Le bus était là, juste au-dessus de ma tête. Suspendu dans les airs, il dansait dans le vent, retenu pour de grosses sangles.

Avec son bleu flamboyant, il paradait devant mon regard ébahi. Son ombre me réchauffa le cœur alors que j'étais glacé de la tête aux pieds.

Il était tel un mirage et pourtant, je réalisai qu'il était réel.

J'avais lu sur internet que le bus serait bientôt déplacé pour éviter que des randonneurs comme moi ne s'aventurent sur le dangereux chemin de randonnée.

Je n'avais pas su aller jusqu'à lui et voilà qu'il venait jusqu'à moi. C'était invraisemblable.

Je scrutai en silence le bus voler dans les airs et à cet instant, je sus que tout était possible. Je me mis à rire tout seul et à danser sur place, hilare.

Finalement, j'avais réussi à réaliser mon rêve.

Finalement, je me remis à marcher avec motivation, une seule idée en tête : rentrer chez moi.

À cet instant, alors que la pluie se remit à tomber, j'espérai en être capable.

Plus jamais seuls (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant