Plus jamais seuls (TOME 2)

Chap 40 : pdv Auréa

   Cette lettre m'avait scotchée sur place, j'étais en train de m'envoler dans le ciel tel un oiseau. Ce précieux texte m'avait donné des ailes. Je tourbillonnais de bonheur.

Soudain, je me sentis forte, invincible, capable de remuer ciel et terre pour soutenir Aaron.

Je t'aime Auréa.

Ces mots magiques dansaient devant mes yeux telles des ballerines.

Je t'aime Auréa.

Je les avais lus et relus sans oser y croire et pourtant, ils étaient bien là, couchés sur le papier froissé.

J'en avais directement parlé avec maman. J'avais été si triste de ne pas pouvoir partager ce courrier avec ma chère Edwige. Elle serait tombée de sa chaise, pensai-je avec nostalgie. Nell avait été aux anges lorsque je lui avais raconté. Capucine aussi n'en était pas revenue.

-Une lettre d'amour ?! Comme c'est romantique ma chère Auréa.

À la fin de la missive, Aaron avait noté son nouveau numéro de téléphone. Son Goku m'avait expliqué qu'il avait résilié l'ancien numéro afin de couper tout contact avec son passé. Il avait pris cette décision lorsqu'il avait été enfermé dans le centre. Cela avait radical, mais Aaron était parfois comme cela. Il ne faisait pas les choses à moitié. C'était un garçon entier.

Je fus touchée par ce geste. Cela voulait dire qu'il ne souhaitait plus me mettre de côté, qu'il avait passé un cap important. Il m'acceptait de nouveau dans sa bulle. Il ne me rejetait plus. Je réalisai qu'il était venu jusque chez moi pour déposer la lettre.

Avait-il osé sonner à la porte ?

J'encodai aussitôt son numéro dans mon téléphone. Étonnement, je ne supprimai pas son ancien numéro, celui avec lequel nous échangions des messages avant que tout cela ne nous explose au visage.

Je voulais garder ce lien avec ces moments précieux que je chérissais tant. Ses messages m'avaient aidée plus qu'il ne le pensait. Certes, j'étais courageuse, mais je n'y étais pas arrivée toute seule.

Maman m'avait soutenue. Madame Edwige, Nell, Capucine, Son Goku et surtout Aaron. Sans eux, je n'y serais pas arrivée. Je me serais certainement effondrée ou lassée.

Je fixai de longues minutes son nom dans mon répertoire.

Soudain, je sus que je devais lui répondre. Je me mis à rédiger un long message puis je l'effaçai aussitôt. Je ne parvenais pas à lui dire tout ce qui me passait par la tête. 

Par où commencer ?

J'avais trop de choses à lui confier, tout se bousculait dans mon esprit.

Finalement, je notai quelques mots simples et sincères, les seuls qui comptaient vraiment, puis j'envoyai le message.

«Je t'aime Aaron »

Il devait savoir.