Plus jamais seuls (TOME 2)

Chap 46 : pdv Aaron

   J'étais heureux, vraiment heureux.

Je marchais sous la pluie, les pieds dans l'eau et dans la boue et pourtant, mon sourire était revenu. Je savais enfin qui j'étais, ce que je souhaitais pour mon avenir. Tout s'éclairait dans mon esprit, au fur et à mesure que je marchais.

J'étais heureux comme lorsque mon père m'avait emmené pour la première fois à un cours de tennis. J'avais été hypnotisé par ce sport, passionné instantanément. À la fin, il avait attrapé une raquette et il m'avait lancé :

-Prêt à affronter ton père, fiston ?

J'avais bondi de joie et nous avions joué pendant deux bonnes heures, infatigables, juste lui et moi. Oubliant le temps, les autres, ignorant le fait que je n'étais qu'un débutant et que je ratais une balle sur deux. Il avait ri de bon cœur et j'avais imprimé dans mon esprit cet instant magique.

J'étais heureux comme le jour où maman m'avait vu tomber à vélo dans la rue. Elle avait accouru à pieds nus sans prendre la peine d'enfiler des chaussures. Elle s'était jetée sur moi pour me réconforter et me serrer contre elle. La douleur s'était envolée instantanément. L'amour qui m'avait englobé ce jour-là avait pris toute la place. Le vélo était resté sur le sol. Juste maman et moi, juste nous deux dans notre bulle.

Les kilomètres défilaient et je marchais. Je montais ma tente, je dormais quelques heures puis je redémarrais. J'avançais lentement, je tombais puis je me relevais, j'étais frigorifié, car mes vêtements étaient mouillés et sales, ils sentaient mauvais, mais tout cela n'avait plus d'importance. J'avançais vers mon but, lentement mais sûrement.

Lorsque j'avais atteint la Savage river, j'avais eu du mal à la franchir. Le niveau me sembla fort élevé par rapport aux nombreuses vidéos que j'avais vues et revues sur le net.

Je franchis le torrent en m'agrippant à mes bâtons de randonnées. Je sentais la puissance de l'eau sur mes jambes et je manquai plusieurs fois de perdre l'équilibre et de basculer dans l'eau. Le poids de mon sac sur mon dos ne m'aidait pas, mais je parviens malgré tout à franchir l'autre côté de la rivière.

Je savais que si j'avais eu beaucoup de difficultés à la franchir, Teklanika serait pire. Cette rivière indomptable m'attendait de pied ferme.

Allait-elle m'empêcher de réaliser mon rêve et d'atteindre mon cher bus magique ?

Allait-elle m'emporter à jamais ?

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J'espère de tout coeur que vous aimez mon histoire.

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Merci d'avance à tous.