Chapitre 8: Le premier éveil

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Point de vue: Omniscient

Ne t'égare pas.

Reste avec moi.

Ecoute ma voix.

Ressent son étreinte.

Ces mots résonnaient en lui, comme un mantra de protection. La douleur passagère causée par "sa mort" n'était rien comparé à la peur qu'il ressentait. Xipe avait minimisé sa douleur, et il savait qu'il était accompagné, il ne devrait pas autant paniquer.
Il ne voyait plus rien, n'entendait que la voix harmonieuse de l'Aiôn, la houle de son propre pouvoir qu'il venait d'éveiller. Des souvenirs se déversaient en lui, des souvenirs qui n'étaient pas les siens, tout comme les émotions qu'il ressentait et qui l'agressaient de tous les côtés.
Il n'était pas Dan Feng.
Rien de tout ça ne lui appartenait.

Tu es encore là, Grand Ancien ? Les Précepteurs vont finir par te déclarer disparu, il ne faudra pas s'étonner si c'est le chaos dans ton royaume !

Tais-toi Yingxing, je les ai déjà prévenus que je rentrerais tard.

Que tu rentrerais tard, pas que tu ne rentrerais pas.

Ils feront avec.

Dan Feng...

Ils ont tout leur temps devant eux. Mais toi... Tu...

"Tu vas bientôt mourir" resta logé dans sa voix. L'homme à la chevelure blanche et au regard d'améthyste qui lui tenait la main si tendrement, leurs doigts entrelacés, commençait à se faire toucher par les ravages du temps. De petites rides naissaient dans le coin de ses yeux, de son sourire. Sourire qui restait aussi brillant que Dan Feng l'avait connu, immuable malgré le caprice des années qui passaient.

Une peine indescriptible lui tordit le cœur. Il allait voir la mort de Yingxing, impuissant malgré son statut de Grand Ancien. S'il avait eut le choix, il aurait aimé ne jamais tomber amoureux. La joie qu'il ressentait grâce à sa présence avait beau être immense, la douleur que la séparation éternelle allait apporter serait bien plus grande, et il le savait.

Une main calleuse mais tendre vint se poser sur sa joue. En tant que vidyadhara, il n'avait pas de tout changé, sa peau était toujours aussi impeccable que le siècle dernier. Et Dan Feng détestait ça. S'il avait eut le choix, il aurait aimé vieillir en même temps que son bien-aimé.

S'il avait eut le choix, il aurait aimé beaucoup de choses. Ne pas être le Grand Ancien. Ne pas être immortel. Ne pas tomber amoureux. La liste était longue.

Il se pencha au contact, voulant à tout prix se rappeler de la chaleur de son amant.

Dan Feng, je suis un simple humain, et tu le sais.

...

Tu réussiras à tourner la page lorsque le moment viendra, tu es le Grand Ancien après tout, toujours trop fier pour montrer ses émotions !

Ne pas les montrer et ne pas les ressentir sont deux choses différentes.

Il n'était pas sans-coeur. Il n'était pas un monstre, ni une machine. Il savait simplement très bien se cacher, et porter des masques. Yingxing avait été celui qui avait réussi à arracher tout ces mensonges, afin de révéler la vérité qui se cachait dessous. C'était lui qui avait réussi à faire fondre la glace et le cœur de Dan Feng.

Je sais sweetheart...

L'humain se rapprocha, et posa son front contre celui du vidyadhara, l'air fatigué.

Pour une fois, j'aurais aimé que tu sois sans-coeur, que tu n'aies pas à souffrir de ma perte.

N'en parle pas comme si ta fin était proche.

Honkai's ApocalypsisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant