Harry Potter et les Méthodes de la Rationalité

NC Chapitre 62 : L'expérience de la prison de Stanford, finale

Minerva regarda l'horloge, les aiguilles dorées et les chiffres argentés, le mouvement saccadé. Les Moldus avaient inventé cela, et jusqu'à ce qu'ils l'aient fait, les sorciers ne s'étaient pas donné la peine de garder l'heure. Les cloches, chronométrées par un sablier sablé, avaient servi à Poudlard pour ses cours lors de sa construction. C'était l'une des choses que les puristes du sang souhaitaient ne pas être vraie, et donc Minerva le savait.

Elle avait reçu une note exceptionnelle pour son ASPIC d'études sur les Moldus, ce qui lui semblait maintenant une marque de honte, compte tenu du peu de connaissances qu'elle en savait. Son jeune moi avait déjà réalisé que le cours était une imposture, enseigné par un sang pur, soi-disant parce que les nés-moldus ne pouvaient pas comprendre ce qu'il fallait dire aux nés-sorciers, et en fait parce que le Conseil des gouverneurs n'approuvait pas du tout les Moldus. Mais quand elle avait dix-sept ans, la note exceptionnelle était la principale chose qui comptait pour elle, elle était triste de s'en souvenir...

Si Harry Potter et Voldemort mènent leur guerre avec des armes moldues, il ne restera plus du monde que le feu !

Elle ne pouvait pas l'imaginer, et la raison pour laquelle elle ne pouvait pas l'imaginer était qu'elle ne pouvait pas imaginer Harry combattant Tu-Sais-Qui.

Elle avait rencontré le Seigneur des Ténèbres quatre fois et avait survécu à chacune d'elles, trois fois avec Albus pour la protéger et une fois avec Maugrey à ses côtés. Elle se souvenait du visage endommagé, semblable à celui d'un serpent, des écailles vertes pâles éparpillées sur la peau, des yeux rouges brillants, de la voix qui riait dans un sifflement aigu et ne promettait que cruauté et tourment : le monstre pur et complet.

Et Harry Potter était facile à imaginer dans son esprit, l'expression lumineuse sur le visage d'un jeune garçon qui hésitait entre prendre le ridicule au sérieux et prendre le sérieux au ridicule.

Et penser à eux deux s'affrontant sous la pointe de la baguette était trop douloureux pour être imaginé.

Ils n'avaient pas le droit, pas du tout le droit de rejeter cela sur un garçon de onze ans. Elle savait ce que le directeur avait décidé pour lui ce jour-là, car on lui avait demandé de prendre les dispositions nécessaires ; et si ça avait été elle, au même âge, elle aurait été en colère, criée et pleurée et aurait été inconsolable pendant des semaines, et...

Ce n'est pas un étudiant de première année ordinaire, avait dit Albus. Il est marqué comme l'égal du Seigneur des Ténèbres, et il possède un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ne connaît pas.

La terrible voix creuse sortant de la gorge de Sybill Trelawney, la véritable et originale prophétie, résonna une fois de plus dans son esprit. Elle avait le sentiment que cela ne signifiait pas ce que le directeur pensait, mais il n'y avait aucun moyen de mettre des mots sur la différence.

Et même ainsi, il semblait toujours vrai que s'il y avait un enfant de onze ans sur toute la Terre qui pouvait supporter ce fardeau, ce garçon s'approchait de son bureau maintenant. Et si elle lui disait quelque chose comme « pauvre Harry » en face... eh bien, il n'aimerait pas ça.

Alors maintenant, je dois trouver un moyen de tuer un sorcier noir immortel, avait dit Harry le jour où il avait appris pour la première fois. J'aurais vraiment aimé que tu me dises ça avant de commencer mes achats...

Elle était directrice de la maison Gryffondor depuis assez longtemps, elle avait vu assez d'amis mourir, pour savoir qu'il y avait certaines personnes qu'on ne pouvait pas empêcher de devenir des héros.

On frappa à la porte et le professeur McGonagall dit : « Entrez.

Quand Harry entra, son visage avait le même air froid et alerte qu'elle avait vu chez Mary's Place ; et elle se demanda un instant s'il avait porté ce même masque, ce même moi, toute la journée.