Trois ans après la mort du roi Phillip et de la reine Margaret, le peuple d'Arendelle est en liesse : la princesse héritière, Maddie, est finalement en âge de succéder à ses parents. À cette occasion, de nombreuses personnalités politiques ont été c...
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Evan ne s'était jamais senti aussi seul au monde que dans cette forêt. Maddie s'était enfuie dès l'instant où son secret avait été percé à jour, et lui avait laissé le royaume aux mains de Taylor dans l'espoir que cela lui donnerait du temps pour retrouver sa sœur. Des tonnes et des tonnes de neige ne cessaient de tomber alors qu'ils étaient censés être en été ; le prince ne voyait que des couches blanches à perte de vue. À dos de son cheval, il frottait régulièrement ses mains l'une contre l'autre afin de se réchauffer. Ça fonctionnait, les premières fois. À présent, cela semblait être un geste vain, qu'il effectuait plus par automatisme qu'en s'attendant à obtenir des résultats.
Les mêmes questions revenaient en boucle dans son esprit, la principale étant : comment n'avait-il jamais remarqué quoi que ce soit ? Certes, sa sœur et lui n'étaient plus aussi proches qu'au cours de leur enfance, mais ils vivaient toujours sous le même toit. Ils étaient forcés de se réunir chaque soir dans la salle à manger pour prendre le souper ensemble, et il en valait de même pour l'heure du thé lorsqu'ils recevaient des invités. Était-il si concentré sur sa propre personne pour n'avoir rien vu, ou Maddie cachait-elle très bien ses pouvoirs ?
— Maddie ! Maddie ! Cria-t-il.
Évidemment, sa sœur ne répondit pas. En fait, l'écho de sa propre voix semblait être la seule forme de vie à des kilomètres à la ronde, renforçant son impression de solitude. Et en fermant les yeux, dans ce silence infini, il pouvait encore voir la terreur dans les yeux de Maddie lorsque son secret avait été révélé quelques heures auparavant. Cela lui serrait le cœur plus encore que les mots qu'elle avait prononcés à son égard. Tout est de ma faute, songea-t-il.
— Maddie, c'est moi, Evan, ton frère qui t'a poussée à nous envoyer de la neige en été ! Je suis désolé, s'excuse-t-il tristement. Je sais que c'est ma faute.
Le jeune homme baissa les yeux et renifla tout aussi tristement. Sa sœur était la dernière personne à laquelle il était relié par le sang. Sa dernière famille. Il osait à peine imaginer ce qu'il deviendrait s'il la perdait aujourd'hui. D'un autre côté, sa propre rancœur persistait à le suivre.
— Néanmoins, rien de tout cela ne serait arrivé si elle m'avait parlé de son secret, râla-t-il. Quelle cachottière !
Des hurlements de loups retentirent dans le lointain. C'était certainement à des milliers de kilomètres de sa propre position. Malgré tout, sa monture prit peur et l'envoya valser, avant de s'enfuir à toutes jambes, le bruit de ses sabots s'éloignant au rythme de ses foulées.
— Non, non, non, paniqua-t-il. Reviens ! Reviens ! Appela-t-il.
Le cheval ne revint pas. Le prince dut se mordre l'intérieur de la joue pour s'empêcher de sangloter. Ce n'était clairement pas le moment de céder sous le poids de son angoisse. Même seul, il parviendrait à ramener Maddie à la maison.
