Les Délurées - Tome 1

Chapitre 10

Diane

Je dépose mon portable sur la table en inox du labo en trépignant d'excitation. Je vais revoir Zak ! Et un Zak sobre si j'en crois son message. S'il s'est décidé à arrêter de boire, j'en suis ravie et plus rien ne me retient de ne pas le rencontrer. Enfin, si, Math mais je me décide à ne pas lui en informer pour le moment.

Je jette un œil à ma montre : 17 :30. Je suis censée retrouver les filles dans une heure pour la préparation d'un nouveau plan d'attaque contre Pichon. J'ai encore un peu de temps pour repasser par chez moi et leur préparer un bon gâteau pour fêter avec elles la réussite de mon expérimentation. Je cherche une recette originale puis passe à l'épicerie pour acheter les ingrédients avant de rentrer chez moi. Je m'affaire dans la cuisine lorsque j'entends la porte de l'appartement s'ouvrir.

-Salut Diane ! me lance la voix de mon colocataire depuis l'entrée.

-Ah Massimo, tu es là ! Tu tombes à pic, je suis en train de préparer une bombe !

-Une bombe ? dit-il en me rejoignant dans la cuisine, les mains remplies de sacs de course.

-Oui, j'ai trouvé la recette sur internet, regarde comme elle est belle !

-Ça fait pas mal de dégâts, dit-il amusé en voyant le buffet de la cuisine couvert de farine et de chocolat fondu.

-Oui, mais rien qui ne se nettoie pas. Il faut que je la garnisse, tu veux m'aider ?

-Allez !

Je me réjouis de son enthousiasme et nous nous postons tous les deux devant la grosse boule au chocolat fraîchement sortie du four pour la décorer de crème chantilly et autres tout en discutant de nos journées respectives. J'aime bien Massimo, il est gentil, discipliné, pas très bavard mais bon, je débite assez de paroles pour nous deux !

Une fois prêt, je bombarde le gâteau de photos et de vidéos puis le coupe en plusieurs parts pour les filles, tandis que mon colocataire part se doucher. Je ne m'attarde pas et me prépare avant de descendre rejoindre l'arrêt de tram. Alex nous prévient qu'elle sera en retard et qu'on peut commencer sans elle. Je sors de mon bâtiment toute contente mais à peine ai-je fait un pas dehors que des silhouettes cagoulées et toutes vêtues de noir me font barrière en me hurlant :

-Gendarmerie, les mains en l'air !

Je crois d'abord à une erreur mais vu leurs regards acérés et leurs armes à feu pointées dans ma direction, je me mets à douter et j'obéis sans broncher.

-Posez votre sac au sol ! Doucement !

Je m'exécute puis un policier s'approche de moi tenant un berger allemand tirant vigoureusement sur sa laisse. Celui-ci plonge sa truffe dans mon sac avant de venir me renifler. J'ai une soudaine envie de le caresser mais je crois que ce n'est pas trop le moment. Son maître ouvre mon sac avec précaution avant d'en sortir le tupperware rempli de gâteau et mon portefeuille.

Une silhouette familière s'avance ensuite vers moi et mon cœur manque un battement lorsque je reconnais Zak. Que fait-il ici ? Ses vêtements en civil se dénotent parmi les autres agents équipés de gilets par balle et aux visages masqués et recouverts d'un casque. Il s'avance vers moi d'un pas nonchalant, l'air soucieux et peu fier.

-Zak, que se passe-t-il ?

-Diane Laurent, vous êtes en état d'arrestation. Vous avez le droit de garder le silence et faire appel à un avocat.

-Quoi ?! Zak, il doit s'agir d'une erreur, je n'ai rien fait de mal !

-On en reparlera au poste, me dit-il d'un ton morne.