Les Délurées - Tome 1

Chapitre 12

Diane

Je sors du commissariat, la rage au ventre. Même si la police a reconnu mon innocence, mon entretien avec Zak me laisse aussi bien furieuse que déçue. Si j'ai cru à des sentiments réciproques, et bien, je me suis bien plantée ! Ses invitations n'étaient que purement intéressées et même s'il a tenté de me faire croire le contraire, je me doute bien qu'il voulait juste ne pas me blesser.

Je m'assois à l'arrêt de tram, en proie au désarroi. Je n'arrive toujours pas à croire ce qui est en train de m'arriver. Je me maudis d'avoir pu être aussi naïve. Jamais je n'aurai cru que mon colocataire soit un de ces braqueurs anonymes. Il s'est montré tellement serviable avec moi. A Rennes, ce gang est connu pour prendre d'assaut des bijouteries et des banques. Chaque mois, la presse révèle un nouveau braquage. Ils forcent les entrées des boutiques à l'aide d'explosifs avant de les vider et disparaître.

Au cours de mon entrevue avec Zak, j'ai compris plusieurs choses : premièrement que j'ai vécu avec un criminel présumé pendant plus de trois mois, que mon contrat de sous-location était totalement caduc étant donné que Massimo n'a jamais déclaré habiter dans notre appartement et que l'argent que je lui versais servait probablement à financer son gang. Alex m'avait pourtant proposé de vérifier mon contrat avant de le signer. J'aurai dû l'écouter. J'aurai alors su qu'il y avait anguille sous roche. Même si je n'en étais pas consciente, indirectement, je l'ai aidé dans ses manigances et je me maudis pour ça.

Un sentiment de trahison me submerge. Je me sens humiliée, abusée et je n'ai qu'une envie, partir le plus loin possible d'ici et rentrer chez moi. Seulement, Zak a raison. Si Massimo a appris mon arrestation, il risque de poser des questions. Il faut à tout prix que je déménage mais comment lui annoncer ? Pendant mon trajet jusqu'à chez moi, j'envoie un message aux filles pour les rassurer et leur demander conseils. Peut-être auront-elles une idée pour me sortir de l'enfer dans lequel je me suis fourrée.

Moi : C'est bon les filles, ils m'ont laissé partir. Merci Alex <3 <3 <3

Math : Bordel, qu'est-ce qu'ils te voulaient?!

Moi : J'en sais rien ! Je sortais tranquille de chez moi pour vous rejoindre et la police est sortie de nulle part pour m'arrêter, ils pensaient que j'étais complice de Massimo. Ils m'ont dit qu'il faisait partie du gang des braqueurs anonymes !

Math et Yna : MAIS NON ?!

Kim : 😱😱😱

Moi : Les filles, faut absolument que vous m'aidiez !

Yna : Dis-lui que t'as une urgence familiale et que tu dois partir puis tu te repointes plus à l'apparte.

Moi : Je ne peux pas partir comme une voleuse, t'imagines si je le recroise dans Rennes ? Je vais lui dire quoi ?

Yna : Dis-lui que tu dois déménager mais que tu connais quelqu'un qui pourra te remplacer illico !

Moi : Mais je ne connais personne qui voudra vivre avec un braqueur !

Math : File-lui un faux numéro ! Ou le numéro de ton prof, celui que tu ne peux pas blairer !

Moi : Oh bah oui, pour qu'il me saque à ma soutenance ?! Non merci, je n'ai pas fait huit ans d'étude pour me faire éjecter de l'académie !

Math : Bon, Diane, c'est une question de vie ou de mort. Il faut que tu te barres, point. Alors tu prends tes clics et tes clacs et tu te tailles !

Yna : Ta mère avait raison, laisse-moi donc et ma bataille.*

Moi : Tiens parlons d'elle, as-tu trouvé sa muselière ?