Chapitre 18

55 10 5
                                    

Diane

-Comment allez-vous depuis... depuis... commence-t-il.

-Ma prise d'otage ? Ça va, j'ai quelques pistes pour un nouvel appartement.

-Super, en colocation ?

-Non, pas cette fois. J'ai compris ma leçon ! ris-je nerveusement.

-Merci pour votre gâteau, au fait, mon équipe a adoré, en particulier le mot qui l'accompagnait.

Je souris à cette remarque. Le lendemain de ma déposition, j'ai en effet confectionné un brownie à l'intention de Zak et ses collègues en l'y accompagnant d'un mot « Ne vous inquiétez pas, il ne s'agit pas d'une bombe cette fois 😉 Merci pour tout, Diane ».

-Ravie qu'il vous ait plu !

-On peut se tutoyer, je pense.

-Euh... ok, ravie qu'il vous ait plu, à toi et tes collègues ! Où est-ce qu'on va ce soir ?

-Un restaurant libanais !

-Oh, j'adore le libanais ! Ils auront de la Mouhalabieh ?!

-La meilleure de la ville !

-Je me réjouis, j'ai tenté d'en faire un jour, mais ça ressemblait plus à de la soupe au lait qu'autre chose.

-Le secret, c'est d'utiliser de la fécule de riz.

-Tu sembles t'y connaître en dessert.

-Ma mère est libanaise, c'est elle qui m'a montré comment les faire. Un jour, je t'en ferai.

-Avec plaisir !

Zak gare sa voiture en créneau devant le restaurant situé au cœur de Rennes. Un frisson me parcourt l'échine tandis qu'il place sa main derrière mon siège. Bon sang, il est vraiment trop beau quand il se concentre. Il a une légère ride du lion et il hausse un de ses sourcils.

-On y va ?

-Euh oui oui, dis-je en réalisant qu'il m'attend.

Nous entrons dans le restaurant au décor magique. Une serveuse nous installe à une table dans un coin puis nous tend notre menu.

-Cette couleur te va bien, me dit soudain Zak.

-Merci, c'est l'avantage de porter des perruques, on peut les changer comme on change de chemise.

-Je parlais de tes vêtements, mais tes cheveux sont très bien aussi.

-Ah ! Ma grand-mère dit que le rose porte chance.

-Vraiment ?

-Oui, et ça doit marcher, je n'ai pas fini au commissariat depuis que je l'ai enfilée.

-La soirée n'est pas encore terminée, commente Zak en me faisant un clin d'œil.

-Il faudrait être stupide pour commettre un délit en présence d'un policier.

-Tu serais surprise.

Zak me raconte quelques anecdotes lorsqu'il débutait sa carrière dans la police et j'avoue que ça m'enlève d'un poids. Non mais qui débarque en slip kangourou dans un commissariat ? Il me confie qu'il s'est engagé dans la brigade anti-braquage après avoir perdu sa sœur suite à l'attaque de sa bijouterie et j'en ai le cœur brisé. Je ne m'imaginais pas autant de souffrance derrière ce visage impassible. Il se dévoile un peu plus au fur et à mesure de notre conversation et je découvre alors un homme résilient et généreux. Puis le moment fatidique approche lorsqu'il me raccompagne jusqu'au bas de la porte de la maison d'Alex. Je sais que j'ai envie de l'embrasser mais qu'en est-il de lui ?

-Ça te gratte ? me demande-t-il soudain.

Ma main se fige sur mon cuir chevelu. Je n'avais pas porté de perruque depuis mon adolescence et j'avais oublié à quel point cela pouvait démanger.

-Oui, un peu, il faut dire que... disons, ma perruque n'est pas de la plus haute qualité, expliqué-je, gênée.

-Diane, tu n'as pas besoin d'en porter une en ma présence, tu le sais, n'est-ce pas ?

À ces mots, je sens mes joues s'empourprer. Zak me fixe de ses yeux graves. Je lui suis vraiment reconnaissante de tenter de me rassurer mais je ne veux pas non plus qu'il ait pitié de moi.

-Je... Zak, ne te sens pas obligé de me dire ça. J'ai conscience que ce n'est pas très joli à regarder.

Zak fait un pas de plus vers moi et plonge ses yeux dans les miens.

-Diane, tu es magnifique avec ou sans, et je veux que tu te sentes à l'aise en ma présence. Est-ce bien le cas ?

-Oui, bien sûr !

-Dans ce cas, sache que tu peux la retirer.

-Ok, soufflé-je, le cœur en feu.

Je m'exécute et la retire, laissant mon crâne à l'air. Ses yeux fébriles se posent sur moi puis il approche ses lèvres des miennes avant de m'embrasser tendrement. Mon corps entier s'enflamme. Son haleine chaude et vanillée m'enivre. C'est tellement bon que je ne veux plus le lâcher. Zak m'embrasse avec douceur, passion. Je sens mes joues s'empourprer et mes jambes devenir fébriles. J'en veux plus. Oui, définitivement plus. J'ouvre alors la porte et l'attire à l'intérieur.

Les Délurées - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant