Chapitre 11

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Zak

Je regarde ma suspecte taper sur son portable comme si sa vie en dépendait. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que je suis en train de lire en live sa conversation sur mon deuxième écran. J'avais espoir qu'elle contacte Massimo, mais non. J'ai dû renfrogner un sourire en découvrant qu'elle me trouvait beau. Je me suis senti pousser des ailes avant de me reprendre. Elle est quand même une potentielle criminelle, bordel !

Le micro a fait son boulot. Sa dernière conversation avec son colocataire était plus qu'explicite et suggérait clairement un braquage imminent. Même si le chien renifleur n'a pas trouvé d'explosif dans son sac, ni dans l'appartement, elle doit cependant rendre des comptes sur sa conversation avec son colocataire. Mon objectif est donc de la mettre en confiance pour l'inciter à se livrer.

-Vous avez réussi à prévenir votre avocate ? lui demandé-je.

-Oui, elle va me rappeler dans pas longtemps. Je préfère vous prévenir, elle m'a dit de garder le silence !

-C'est votre droit, mais comprenez bien que je doive quand même vous poser des questions, il s'agit ici d'un problème de sécurité intérieure après tout.

-Faites ce que vous avez à faire, Lieutenant.

-Bien, vous êtes bien née Diane Laurent à Basse-Terre ?

La jeune femme se pince les lèvres et me lance un coup d'œil contrit avant de détourner ses yeux.

-Vous habitez au 5 rue du Faubourg Saint-Honoré ? continué-je.

Lèvres toujours verrouillées, mains calées sous ses fesses, haussement d'épaules.

-Vous avez un colocataire qui répond au nom de Ben Massimo ?

Ah, elle ouvre la bouche ! Et la referme. Sourire désolé, regard circonspect.

-Vous savez où il se trouve en ce moment ?

Se mord les joues, trouve soudain un vif intérêt à fixer le vide.

-Vous discutiez aujourd'hui avec lui au sujet de la recette d'une bombe, n'est-ce pas ?

Une lueur apparaît dans ses yeux et après un léger sourire, elle consent enfin à jouer de ses cordes vocales.

-Euh... oui, comment le savez-vous ?

Alléluia...

-J'ai mes sources. Vous pouvez nous expliquer comment vous la confectionnez ?

Elle hausse les sourcils comme si je lui posais une question improbable.

-Euh... ok, pour combien de personnes ?

-Tout dépend, pour combien de personnes vous l'avez prévue ?

-Juste une petite dizaine.

Ok, cette femme est une psychopathe, donc.

-D'accord, alors va pour une dizaine de personnes.

-Donc il vous faut un kilo de farine...

-Quand vous dites farine, vous parlez de poudre, n'est-ce pas ? la coupé-je.

La jeune femme m'interroge du regard comme si je venais de sortir une bêtise.

-Euh, si vous voulez... donc un kilo de farine en poudre, deux cent cinquante grammes de sucre, six œufs et deux sachets de levure.

Ok, donc là, elle se fout de ma gueule.

-Diane, vous savez pourquoi vous êtes là ? lui demandé-je.

Les Délurées - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant