Promesse

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« A quel moment, tu as fait le gâteau ? » demandé-je la bouche pleine.

« Honnêtement ? Je ne l'ai pas fait. Fin, Alekseï m'a rapporté le gâteau et je me suis chargée de rajouter toutes ces petites choses que tu aimes, au dessus. »

Je ris, touchée par tant de douceur et d'attention. Puis, comme une enfant, je lui prend l'assiette des mains et dévore le gâteau comme si ma vie en dépendait. Sorel, quant à elle, saisit sa part mais préfère me regarder.

« Cette version de la chanson est tellement belle. » dis-je en brisant le silence entre nous.

« Je préfère aussi celle-ci. » admet Sorel. « Il y a quelque chose dans leur harmonie qui rend la chanson encore plus profonde, je trouve. »

Je hoche la tête, en accord avec elle.

« Exactement. Ils apportent une émotion unique à la chanson. Cependant, j'ai pensé que toi, tu préférerais l'originale puisque tu sais te montrer vieux jeu, souvent. »

« Très drôle ! Ah ah ah ! » fait-elle avec sarcasme.

Je pars l'embrasser doucement et je sens mon cœur s'emballer. L'amour que je ressens pour elle grandit de jour en jour, et je sais que nous sommes faites l'une pour l'autre.

Nous restons là, blotties l'une contre l'autre, bercées par des chansons romantiques. Sorel est la dose parfaite de romance dans ma vie, et je me sens bénie de l'avoir à mes côtés. Surtout dans ce moment si difficile.

Plus tard, Sorel me donne les médicaments que j'avais besoin de prendre. Sa sollicitude et son souci pour moi réchauffent mon cœur. Elle est celle qui guérit non seulement mes blessures physiques, mais aussi les cicatrices invisibles de ma vie.

« J'ai une question... » finis-je par dire; rompant ainsi le silence.

« Vas-y. »

« A l'hôpital, tu n'as pas hésité à me présenter comme ta petite amie. Ni même hésité à m'embrasser. Ce n'est pas que ça m'a déplu mais, tu n'as pas peur que des personnes nous aient filmé et qu'ils en informent les journalistes ? »

« Absolument pas. Je n'ai pas peur des journalistes, tu sais. Et puis, ils font très attention à qui ils s'en prennent. Par contre, je crois que même si ça ne t'a pas déplu, ça te stresse, mon amour. Il ne va rien se passer. Fais-moi confiance. » dit-elle en venant poser un baiser sur mon nez.

Je lui fais confiance. J'ai beaucoup plus confiance en cette femme qu'en moi-même. Ça peut paraître stupide mais c'est la vérité.
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La nuit est sombre et silencieuse autour de la grande maison de Sorel. Après la petite soirée romantique qu'elle nous avait préparé, elle m'a demandé de monter m'allonger et s'est occupée de tout arranger. En deux temps, trois mouvements, elle m'a rejoint dans le lit.
À présent, je suis allongée dans ses bras, mais je ne peux pas trouver le sommeil. Mes pensées tournent en boucle dans ma tête, et je sens la peur monter en moi. À un moment donné, mes sanglots contenus éclatent en sanglots à peine silencieux. Le tremblement de mon corps finit par réveiller Sorel qui s'était endormie à mes côtés.

Elle se redresse alors sur un coude, inquiète.

« Lindsay, qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi pleures-tu ? »

Je me tourne vers elle, les yeux baignés de larmes, mon visage marqué par la peur. Je me sens vulnérable et brisée par l'incertitude qui me hante depuis que j'ai mis fin à ma relation avec Edward.

« Sorel, j'ai tellement peur. Je n'ai aucune idée de si Edward a parlé à nos parents de notre rupture, et si c'est le cas, je crains ce que mon père pourrait faire. Encore plus s'il découvre ma relation avec toi, il pourrait essayer de te faire du mal, de me faire du mal, de détruire ta vie, et ça serait de ma faute. »

Sorel prend ma main, caressant doucement ma joue, de l'autre.

« Lindsay, écoute-moi attentivement. Ton père n'a aucun pouvoir sur toi, et il ne peut pas te faire de mal. Du moins, tant que je serai là. Je te protégerai de tout ce qui pourrait te menacer. Et en ce qui me concerne, ne t'inquiète pas. Ton père ne fera rien. »

Je m'accroche à ses mots, sentant sa chaleur et sa force me réconforter.

« Sorel, tu es l'une des femmes les plus puissantes du pays, certes. Mais ma famille... ils ont des ressources, et ils peuvent être cruels. Vraiment. »

Elle me serre plus fort dans ses bras.

« Peu importe les ressources de ta famille, ils ne peuvent pas ébranler notre amour. Ni même ébranler ce que j'ai construit. Je suis d'ailleurs prête à faire face à n'importe quel défi pour être avec toi, Lindsay. Fais-moi confiance. »

C'est la énième fois qu'elle me demande de lui faire confiance. Et je m'en veux de lui avoir fait ressentir que ce n'était pas le cas. Je crois plus en elle qu'en un réveil sans bouton snooze. Elle est toujours là, constante, prête à rendre mes journées plus lumineuses que le soleil du matin !

« Je te fais confiance, Sorel. Merci d'être toujours là. Je t'aime plus que tout. »

Elle sourit doucement, ses yeux bleus brillant d'amour.

« Je t'aime aussi, Lindsay. Nous allons affronter tout ceci ensemble, je te le promets. »

Ses mots apaisants me permettent enfin de trouver le sommeil, en sachant que, quelle que soit l'adversité, nous sommes ensemble, prêtes à affronter l'avenir.

ᴍʀs ʟᴀᴠʀᴏᴠOù les histoires vivent. Découvrez maintenant