ᴍʀs ʟᴀᴠʀᴏᴠ

Confrontation violente [1/2]

La soirée au restaurant continue avec une ambiance merveilleuse. Sorel, Tiffany, Dalila, Kimberly et moi-même partageons des rires et des conversations animées autour de la table. Les filles prennent même un malin plaisir à se moquer de moi et de ma jalousie.
Au fil du temps, Sorel et moi échangeons des regards complices et des sourires. Sa main se veut très baladeuse sur mes cuisses comme si personne ne pourrait nous voir. Et, c'est jouissif.

Tiffany, la cousine de ma petite amie, se révèle être une compagnie agréable. Elle raconte des anecdotes des dix précédentes années, des moments que j'avais pratiquement oubliés. C'est émouvant et drôle à la fois de se rappeler ces souvenirs et de réaliser à quel point Sorel et moi sommes liées depuis longtemps.

Le dîner se termine dans la bonne humeur, et nous quittons le restaurant, laissant derrière nous l'incident de la tache de vin comme une anecdote à raconter plus tard. En sortant, je tiens fermement la main de Sorel, sentant la chaleur de sa peau contre la mienne. Ce soir, je ne crains pas que quelqu'un puisse nous voir, qu'un paparazzi nous prenne en photo. Non. Et, je crois qu'elle non plus.

Alors que nous marchons dans la nuit en direction du parking, Sorel et moi nous éloignons légèrement du groupe, cherchant un moment de solitude pour nous retrouver. Nous nous arrêtons près d'une fontaine éclairée, où l'eau scintille doucement.

« Merci d'avoir été si compréhensive tout à l'heure dans les toilettes. Tu m'as terriblement manqué, tu sais. » dit Sorel doucement, ses yeux bleus me fixant avec douceur et gratitude.

Je souris.

« Merci de t'être confiée à moi. Mais aussi et surtout, merci de ne pas m'en avoir voulu d'avoir cru que tu couchais avec une autre... »

« Ça par contre, je crois que je t'en veux un peu pour ça. »

J'ouvre grand les yeux et Sorel éclate de rire.

« Ce n'est pas marrant... Je me sens déjà beaucoup coupable d'avoir douté de toi de la sorte. » dis-je en lui tapant doucement le torse.

« Si, un peu quand même. Si tu avais vu ta tête... »

Je lui tire la langue tandis qu'elle me tire vers elle, me collant complètement à son torse.

« Je t'aime. » dit elle en touchant le bout de mon nez.

« Moi aussi, je t'aime. »

Elle incline la tête vers moi, capturant mes lèvres dans un baiser doux et passionné. C'est un baiser chargé d'amour et peut-être même de promesses pour l'avenir.

« C'est un peu clichée non ? » dis-je avant de me mordre la lèvre, savourant encore le goût des siennes. « Être là, près de cette fontaine, avec cette étoile radieuse dans le ciel, nous disant que nous nous aimons... Puis ce baiser. »

« A bien y réfléchir, oui. Mais, je croyais que tu aimais ce genre de choses... Tu les trouves féeriques.»

« En vrai, ce que j'aime, c'est juste ce qui rend tout ça féerique. Et, c'est toi. »

Juste toi !

•••

Minuit, j'arrive à l'immeuble abritant mon appartement. J'aurais aimé passer la nuit avec Sorel mais il lui fallait raccompagner sa cousine chez elle puis se reposer. Elle était sans aucun doute, sublime ce soir mais, visiblement très fatiguée. Et, inutile de le répéter mais, je sais à quel point Sorel devient désagréable quand elle ne s'est pas assez reposée. Et franchement, je préfère nous éviter cela.

Enfin à mon appartement. La première chose qui me frappe en entrant est la lumière tamisée et la musique douce qui joue. Un parfum familier flotte dans l'air, et un sentiment d'appréhension m'envahit immédiatement. Je reconnais les bougies parfumées préférées d'Edward. Et là, ma gorge se noue.

Alors que je pénètre plus profondément dans mon salon, suivant le chemin tracé par les pétales de fleur j'aperçois Edward, assis sur le canapé, une expression impatiente sur le visage. À ses pieds se trouvent des sacs de grandes marques et de gros bouquets de roses rouges. A quelques mètres de là, un festin digne d'une reine orne la table. C'est évident qu'il a préparé cette soirée avec l'intention de me convaincre de revenir vers lui. Je le connais comme si je l'avais fait.

Je fais quelques pas hésitants vers Edward, consciente de son regard fixé sur moi. Nos yeux se rencontrent, et je peux y lire une lueur d'espoir mêlée d'appréhension. Il se lève du canapé et avance à son tour vers moi, ouvrant les bras pour m'étreindre. L'envie de reculer ne me quitte pas, mais ma curiosité m'incite à le laisser s'approcher. Un sourire confiant sur les lèvres, il me prend finalement dans ses bras, baladant ses mains dans mon dos jusque sur mes fesses. Je me retire donc de son étreinte et il récupère au même moment un bouquet de roses, qu'il me tend.

« J'ai pensé que nous pourrions discuter, ma chérie. Je sais que les choses ont été difficiles ces derniers temps, mais je suis sûr que nous pouvons les arranger. »

Je lève les yeux pour le regarder, déterminée à lui faire comprendre une nouvelle fois ce qu'il semble ne pas avoir bien saisi.

« Edward, nous avons déjà eu cette discussion, et tu sais où j'en suis. Nous ne pouvons plus être ensemble et rien de ce que tu feras ne me fera changer d'avis. »

Son sourire vacille légèrement, mais il me tend toujours les fleurs, ignorant ma réticence.

« Lindsay, je t'aime, et je sais que tu m'aimes aussi. Nous pouvons surmonter tout ça, je te le promets. »

Je m'éloigne de lui, laissant un espace considérable entre nous.

« Edward, nous ne pouvons plus être ensemble. Non. Il y a des choses que je ne peux pas me permettre d'ignorer. Que ce soit à ton sujet, au sujet de nos familles ou tout simplement à mon sujet et à ce que je ressens. »

Il réplique, m'adressant des paroles douces, m'expliquant à quel point il regrette notre rupture, combien il m'aime et a envie de passer le reste de sa vie avec moi. Cependant, à mesure qu'il parle, mes souvenirs des moments heureux que nous avons partagés ensemble se heurtent à ceux de nos disputes incessantes, du culte qu'il voue à mon père et des autres raisons pour lesquelles j'ai finalement pris la décision de rompre.
Mon sentiment de culpabilité face à la douleur qu'il semble ressentir se mélange à ma détermination de rester fidèle à ma décision.

« Edward, nous deux c'est fini. Et, il faut que tu l'acceptes. »

Il semble paniqué, ses yeux brillants de larmes contenues.

« Lindsay s'il te plaît... Je ne peux pas vivre sans toi. »

Je peux sentir l'urgence dans sa voix, mais je sais que céder maintenant ne ferait qu'aggraver les choses à long terme. Je me laisserais encore manipuler par mon père. Je perdrais Sorel sans doute. Et, je refuse que cela arrive.

« Edward, tu dois partir maintenant. »

« Tu es en train de gâcher tout ce que nous avons construit, Lindsay ! Tu ne peux pas simplement tout jeter comme ça ! » fait-il, en colère.

Il laisse tomber le bouquet et les roses s'éparpillent sur le sol. Edward m'attrape ensuite par le bras et son visage se crispe.

« Pourquoi refuser, Lindsay ? C'est idiot ! Nous avons déjà tout prévu pour le mariage, et je t'aime énormément. Pourquoi veux-tu tout détruire ? » dit-il de sa voix teintée de colère. « Tu as quelqu'un d'autre dans ta vie, c'est ça ? »