La soirée s'achève.

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Après une trentaine de minutes à papoter dans le jardin, nous nous décidons à rejoindre les autres à l'intérieur. Sur notre chemin, les femmes battent des cils en direction de Mrs Lavrov et les hommes resserrent le noeud de leur cravate ou ajuste leur noeud papillon. Tous les yeux sont rivés sur elle, on aurait dit que c'était sa soirée. Et pourtant, cela semble lui glisser sur la peau.

« Tu as un tel effet sur ces personnes. » finis-je par dire, admirative. « Et il n'y a pas qu'eux, sur internet aussi, tu fais des ravages. »

« Internet ? » demande-t-elle en arquant un sourcil.

« Tu vois, c'est le désavantage de n'accorder aucune importance à ses réseaux sociaux et d'être éprise de son boulot. Sérieusement, pense à souffler Sorel. » lancé-je, tendrement. « Quoique, tout ce travail abattu t'a permis d'être la femme d'affaire de renommée internationale que tu es. »

Partie de rien, elle est désormais à la tête d'un conglomérat milliardaire de sept entreprises structuré autour de cinq activités : la construction, les médias, l'import-export, l'industrie du luxe et la finance.

Comment en est-elle arrivée là ?

Je l'ignore mais je me suis toujours doutée qu'elle réussirait. Sorel n'est pas seulement dotée d'un physique renversant, elle est aussi brillante, engagée et possède un charisme à faire pâlir les plus grands de ce monde.

J'ai suivi son évolution au cours de ces cinq dernières années grâce à internet et je remercie son  community manager pour cela. J'ai suivi ses panels, ses conférences. J'ai lu ses livres et même s'ils ne s'inscrivent pas forcément dans le domaine que j'étudie, je les ai trouvé passionnants. J'ai même regardé son documentaire sur Netflix et son parcours est inspirant.

« Excusez-moi. Bonsoir. » nous interpelle un homme ayant environ quarante ans. « Mrs Lavrov, Je suis Martin Santos. Serait-il possible pour moi d'échanger avec vous ? Juste quelques minutes. »

« C'est pour parler affaire ? » demande-t-elle simplement avec un sourire aimable alors que nous nous tenons bras dessus , bras dessous devant ce monsieur.

« C'est exact, oui. Voyez-vous, je travaille en ce moment sur un projet et j'aimerais beaucoup vous le faire découvrir. Qui sait, peut-être que nous pourrions collaborer. »

« Monsieur Santos, c'est bien ça ? » ce dernier acquiesce. « Bien. Écoutez, là maintenant, je me sens très fatiguée. Par conséquent, vous pourrez l'imaginer, je n'ai pas forcément la tête à parler affaire. Alors, ce que nous allons faire, tenez ma carte et appelez-moi demain aux environs de dix heures afin que nous fixions un rendez-vous. Je serais ravie d'échanger avec vous sur votre projet autour d'un déjeuner dans le restaurant de votre choix. »

L'homme prend la carte avec entrain et après qu'il ait échangé une ferme poignée de main avec Sorel, nous prenons congés de lui.

« Tu sais, Lindsay, je ne vais pas te cacher que même si ce n'est pas l'envie qui me manque, je n'ai aucun temps pour les réseaux sociaux. Je ne suis pas non plus très douée pour maintenir un contact constant avec les autres. » confie Sorel alors que nous zigzaguons entre les tables. « Et en ce qui concerne le fait de souffler, j'essaye. Je peux t'assurer que j'essaye de souffler... 'Fin, pour être tout à fait honnête avec toi, depuis que nos regards ce sont croisés tout à l'heure, j'ai un peu de mal à reprendre mon souffle... C'est très difficile. »

ᴍʀs ʟᴀᴠʀᴏᴠOù les histoires vivent. Découvrez maintenant