Soins d'urgence

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Sorel m'entoure de ses bras protecteurs, sa présence réconfortante me donnant la force de reprendre mon souffle. La panique de la confrontation violente avec Edward semble s'estomper peu à peu, remplacée par la sécurité que Sorel m'apporte. Je ferme les yeux, tentant de chasser les images de cette altercation de mon esprit.

« Je suis tellement désolée... Je viens de tâcher ta chemise avec tout ce sang ! » murmurai-je, ma voix tremblante.

Sorel frotte doucement mon dos, me berçant.

« Ce n'est rien, Lindsay. De toutes les façons, elle a déjà souffert plus tôt dans la soirée. Ce qui est important maintenant, c'est que tu sois en sécurité. »

Elle me guide vers sa voiture, veillant à ce que je sois bien installée.

« Doucement, fais attention à ta tête. »

Une fois sûre que je suis bien installée, elle me met la ceinture, puis me pose un baiser sur nez. La douceur de ses gestes m'apaise davantage.
Alors qu'elle prend le volant, son visage affiche une expression de préoccupation.

« Je crois que nous devrions te faire examiner par un médecin. » déclare-t-elle, inquiète. « Je ne veux pas prendre de risques. Si il te faut des points de sutures, mieux vaut les faire maintenant avant qu'il ne soit trop tard pour ça. Tu souffrirais beaucoup, sinon. »

J'acquiesce faiblement, sachant qu'elle a raison. La douleur sourde dans ma tête ne s'estompe pas, et je crains que cela ne soit plus sérieux que ce que je pense. Sorel se met en route vers l'hôpital le plus proche, tout en me tenant la main, ses doigts entrelacés aux miens.

Pendant que nous roulons en silence, mes pensées sont en ébullition. La violence d'Edward m'a choquée, et je réalise à quel point je suis heureuse que Sorel soit là. Elle est mon havre de paix, mon refuge.
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Sorel me serre contre elle alors que nous entrons dans le hall lumineux de l'hôpital. Je peine à marcher, ma tête me fait de plus en plus mal et la lumière m'agresse les yeux.
Nous nous dirigeons vers le bureau d'accueil, où une infirmière nous accueille.

« Comment puis-je vous aider ? » demande-t-elle.

Sorel prend alors la parole.

« Nous avons besoin de voir un médecin. Ma petite amie s'est cognée la tête et pourrait avoir besoin de soins médicaux. »

Je tique puis pose mon regard sur elle, tandis qu'elle continue d'échanger avec la jeune femme. « Ma petite amie », c'est bien ce que Sorel a dit, sans bégayé.

L'infirmière hoche la tête et nous fait remplir quelques formulaires, puis nous indique d'attendre dans la salle d'attente. Je tiens à préciser que c'est Sorel qui les a tous remplis, me posant quelques rares fois des questions lorsque les réponse lui étaient vraiment inconnues.

Les minutes semblent s'étirer, mais enfin, un médecin vient nous chercher. Il est d'âge moyen, portant une blouse blanche, et a un air professionnel. J'ai déjà été à l'hôpital pour d'autres raisons, mais ça n'a jamais été aussi personnel et effrayant.

« Je suis le Dr. Lawson. Qu'est-ce qui ne va pas aujourd'hui ? demande-t-il lorsque nous rejoignons enfin la salle prévue pour la consultation.

Allongée sur un lit, je lui raconte brièvement les événements, expliquant que j'ai glissé et que je me suis cognée la tête. Le médecin m'examine attentivement, posant des questions sur la douleur que je ressens et vérifiant si tout va bien.
Le moment où il décrit les points de suture nécessaires à la coupure sur mon front, je sens une anxiété grandissante. J'ai horreur des aiguilles. Sorel me prend la main, sa chaleur et son soutien m'apaisant.

« Nous allons vous faire passer une radiographie pour nous assurer qu'il n'y a pas de fracture, puis nous procéderons aux sutures. Je vais également vous prescrire des analgésiques pour soulager la douleur. Vous avez de la chance que Mme. Lavrov ait eu le réflexe de vous conduire jusqu'ici. » dit-il avec un sourire compatissant.

« Croyez-moi, Dr. Lawson, je suis prête à tout pour que cette jeune femme aille bien. »

Je sens mes joues chauffées alors que l'homme se met à rire.
Après avoir passé la radiographie, on me conduit à la salle de soins où j'étais précédemment. Le médecin y suture la blessure sur mon front. Je serre la main de Sorel avec force, ressentant la piqûre de l'aiguille et les tiraillements. Sa présence est un réconfort indescriptible.

« Voilà, c'est fini ! » déclare le médecin en terminant son travail.

Sorel et moi, remercions le docteur; après quoi, nous discutons des soins à domicile et des médicaments que je dois prendre. Une fois qu'il nous a fournit toutes les informations nécessaires, nous nous retrouvons à nouveau dans la salle d'attente. Du moins, moi.

J'observe Sorel, à travers la porte du bureau des admissions, qui discute avec l'employé pour régler la facture. Mon esprit est partagé entre l'angoisse de cette visite inattendue à l'hôpital et la nécessité de faire face à ce qui s'était passé avec Edward. Le silence qui règne dans la salle d'attente me donne l'occasion de réfléchir.
J'ai rompu mes fiançailles avec Edward il y a à peine trois semaines et demie, après quatre ans de relation. Une décision difficile, mais nécessaire. Je ne m'y sentais plus à l'aise. Les sentiments n'y étaient d'ailleurs plus. Aussi, cette relation était en fait une sorte de placement d'argent, d'actions et d'obligations; et ça, je ne pouvais plus le supporter. Je ne me sentais plus heureuse ni épanouie, et il était temps de mettre un terme à cette relation qui m'avait retenue si longtemps.

Cependant, la visite d'Edward ce soir, sa tentative de persuader une réconciliation, son insistance à continuer les préparatifs du mariage, tout cela m'a prise par surprise. Cela a ravivé en moi des émotions que je pensais avoir enterrées, des doutes et des craintes concernant la rupture. J'avais toujours eu peur de la réaction d'Edward, de sa colère et de sa tristesse.

Sorel est venue à mon secours, me soutenant dans cette épreuve difficile. Sa présence à l'hôpital en ce moment, est un véritable réconfort, mais je sais que nous aurons encore des défis à relever. La dispute violente avec Edward, ses mots durs et son geste inacceptable, m'ont laissée choquée et vulnérable.

Je me suis souvent demandée si j'avais pris la bonne décision en mettant fin à mes fiançailles avec Edward. L'aventure avec Sorel m'a tout simplement ouvert les yeux sur de nouvelles possibilités et un amour sincère et passionné que je n'avais jamais ressenti auparavant. Pourtant au moment de tout arrêter, j'ai été en proie à la culpabilité et à la peur de blesser Edward. Il avait été une part importante de ma vie pendant si longtemps, et l'idée de lui causer de la douleur me hantait, même s'il n'était pas parfait.

L'angoisse monte en moi, et j'espère que Sorel reviendra bientôt. J'ai besoin de ses bras, de ses paroles apaisantes, et de sa force pour affronter la situation avec Edward. Mon cœur est partagé, et je sais que les prochains jours seront cruciaux pour déterminer le cours de ma vie sentimentale.

ᴍʀs ʟᴀᴠʀᴏᴠOù les histoires vivent. Découvrez maintenant