Lost Feelings

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Et me voici, seule dans la pièce, face à la psychologue. Les parents de Jaycee, Diana et Chloé sont venus les récupérer, ce qui fait que je me retrouve seule avec la psychologue qui ne cesse de me sourire.

Cela en devient presque malaisant.

Au moins j'ai pas atterris dans son bureau, c'est déjà ça de gagné.

T'es quand même dans la même pièce qu'elle tout en étant seule. P'tit interrogatoire pour la demoiselle.

J'aurais préféré rester dans le déni conscience.

- Personne ne peut venir vous chercher ? Demande t-elle en s'asseyant sur le petit canapé.

- J'ai demandé à ce qu'on ne prévienne personne. Je peux rentrer toute seule.

- Vous ne comptez pas en parler avec vos parents ? Questionne t-elle.

- Le lycée leur à déjà envoyé un mail, pas besoin d'en dire plus à ce sujet.

J'attrape mon sac pour le mettre sur mon épaule.

- Vous ne ressentez pas le besoin d'en parler avec vos proches ? Insiste t-elle.

J'expire un grand coup avant de lui répondre.

- Ecoutez. Je sais que c'est votre boulot d'aider les personnes en difficultés d'ordre psychique, mais je n'en est nullement besoin.

Elle s'apprête à parler, l'air soucieuse.

- S'il vous plait, d'autres personnes ont besoin de vous. Mais moi je refuse votre aide. Quelque qu'elle soit. Ajoute ai-je.

- Veuillez m'excuser mais il faut que j'y aille. Murmure ai-je et elle ne fait qu'hocher la tête et je m'empresse d'ouvrir la porte et de m'en aller.

Je sais bien que c'est son travail d'aider les autres, de les écouter et de les aider à trouver des mots sur leur maux. Mais moi... Je suis incapable de me plier à cette aide qu'elle peut me fournir. Je sais très bien que tout ne restera pas dans le domaine du privé, et que mes tourments finiront par tomber dans les oreilles de mes parents.

Je me suis débrouillé seule toute mon enfance. Ce n'est pas maintenant qu'il faut flancher pour demander de l'aide. Ce serait tourner le dos à la petite fille que j'ai été et qui sait battue pour en arriver jusque là. Je ne peux pas faire ça.

Je ne peux tout simplement pas. Je ne peux pas et je ne veux pas être un dossier parmi tant d'autres. Je ne veux pas être seulement un client qu'on arrête au bout de quarante-cinq minutes de séance, car le temps est écoulé et qu'il est temps de payer. Je ne veux aucunement déballer ou essayer de déballer ma vie à une spécialiste.

Que suis-je ? Une personne à traiter avec des pincettes ? À étudier de toute part pour me trouver un remède ?

Toutes ces choses, tout ses tourments, ses peurs et ses doutes. Je les entends, je les vois et je les comprends. Peut-être que j'ai du mal à poser mes mots dessus ou à les expliquer.

Oui, peut-être. Sans aucun doute.

Néanmoins, j'y vais à mon rythme. Je marche pas à pas jusqu'à attendre une paix intérieure. Je marche en espérant y arriver, car moi aussi j'ai le droit au bonheur.

Tout comme Theresa, avait le droit.

- Lyune ! Crie une voix dans mon dos.

Je m'arrête dans ma marche rapide et me retourne.

- Elias ? Parle ai-je surprise.

Il accoure pour être à ma hauteur et s'arrête à quelque pas.