(Kyra, Sharon, Agnès)
Une semaine s'est écoulée depuis le viol.
Marianne est en Pologne pour encore un mois.
Anne & Valerie sont souvent chez Kyra. Sharon y est tout le temps : elle & son amie ne doivent pas quitter la ville. Agnès les tient régulièrement au courant des avancées de l'enquête.
L'enseignante suit un traitement assez lourd. Elle a été mise en arrêt maladie par une psychiatre qu'elle voit pour le moment tous les trois jours.
Kyra est seule avec Sharon : Anne & Valerie sont au travail. La jeune femme constate l'état des blessures de son amie : elles commencent à cicatriser, mais les ecchymoses sont toujours étendues : elles sont passées de noires à violettes, puis bleuâtres. Elles sont désormais verdâtres.KYRA. – Il faut que tu continues à mettre de la crème : j'ai l'impression que ça marche bien. Fais voir, lève la tête deux secondes.
L'enseignante obéit.
KYRA, regardant attentivement sa nuque. – T'as presque plus rien dans le cou. C'est bien. T'as toujours mal dans le dos ?
SHARON. – Oui.
KYRA. – Très ?
SHARON. – Assez pour que ça me réveille la nuit.
KYRA. – Ok. Quand tu seras prête à ça, il faudra que tu voies un ostéo. & ton poignet, ça va ?
SHARON. – Avec l'atèle, oui.
KYRA. – Ton œil ?
SHARON. – C'est sensible quand je touche, mais si je fais attention, ça va.
KYRA. – Ouais, ça c'est à cause du bleu. En tout cas, ça a bien désenflé, c'est déjà une bonne chose...
SHARON. – C'est... c'est comment, dans mon dos ?
KYRA. – Ça cicatrise doucement... Tu veux voir ?
SHARON. – Je... je sais pas... Non... Non.
KYRA. – Comme tu veux. En tout cas, si tu changes d'avis, tu me dis... Je peux te mettre la pommade ?
SHARON. – Vas-y...Ce fait, Sharon remet son haut & son cardigan alors que Kyra range ses produits.
KYRA, jetant un œil dans la direction de Sharon, esquissant un timide sourire. – Tu sais, tu peux arrêter de tirer sur tes manches, hein.
L'enseignante lance un sourire douloureux & un regard profond à son amie.
Leur journée se poursuit en douceur.
Kyra lit, assise dans le canapé. Sharon, encore épuisée par l'épreuve qu'elle a traversée, somnole.
15:30. Agnès sonne à la porte.
La jeune femme se lève rapidement du canapé pour aller ouvrir.KYRA. – Agnès, bonjour. Entrez.
AGNES. – Bonjour Kyra. Sharon est là ?
KYRA. – Bien sûr. Elle est au salon. Je vous offre un café ?
AGNES. – Volontiers.Sharon, qui somnolait sous son plaid, se redresse aussitôt qu'elle entend Agnès entrer dans la pièce.
Kyra la suit.AGNES. – Bonjour Sharon...
L'enseignante ne répond pas & se contente de lancer un regard vide à l'officière.
KYRA. – Sharon, je vais faire du café pour Agnès, est-ce que tu veux quelque chose ?
SHARON. – Non. Merci...Kyra sort & gagne la cuisine, laissant les deux autres femmes seules.
AGNES. – Je vais avoir besoin de vous, Sharon... J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer, mais ce n'est pas encore fini...
SHARON. – Une bonne nouvelle, sérieusement, Agnès ?
AGNES. – Une meilleure nouvelle que toutes celles auxquelles vous avez été confrontée depuis un moment, alors...L'officière marque une pause avant de reprendre, s'assurant d'avoir toute l'attention de Sharon.
AGNES. – On a arrêté David & on l'a placé en détention, le temps de boucler l'enquête, & même jusqu'au procès.
SHARON. – Quoi ?
AGNES. – On l'a eu, Sharon. Il est derrière les barreaux.
SHARON. – Oh mon Dieu...
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L'Etau de mon âme
Narrativa generaleUne prof, une élève. Des violences conjugales d'un côté, l'envie brûlante d'aider, qu'importe les conséquences, de l'autre. Suivez le récit de la naissance d'une relation particulière et unique en son genre, le parcours mouvementé de deux âmes sœurs...