08. La Esperanza

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"La véritable sagesse est de ne pas voir le monde tel qu'il est, mais tel qu'il devrait être."

Don Quichotte







08. La Esperanza







Amara




Soudain, je sens mon corps chuter, mon poing qui soutenait mon menton pour maintenir ma tête se heurte violemment à ma mâchoire.

J'ouvre les yeux et remarque que la portière où j'avais posé mon coude pour reposer ma tête a été ouverte pendant mon sommeil. J'aperçois la silhouette imposante devant moi, puis mes yeux rencontrent rapidement son regard indifférent.

Je masse doucement ma mâchoire douloureuse.

— Descends, me lance-t-il d'un ton impérieux, son regard fixé sur moi.

Affirmer que je ne ressens aucune peur serait un mensonge flagrant. Sa voix seule me donne des frissons glaciaux. Chaque regard de sa part fait battre mon cœur violemment. Ses yeux transmettent un message sans que sa bouche ait besoin de s'ouvrir. Il communique par le regard, imposant l'obéissance.

Mais putain pourquoi mon corps refuse-t-il de bouger !

Son regard est réellement terrifiant.

J'enfile mes talons, faute de mieux, et descends avec prudence. Un espèce d'entrepôt apparaît devant moi lorsque je jette un coup d'œil autour. Il n'y a rien d'autre ici à part cet entrepôt. Mon cœur bat atrocement fort dans ma poitrine.

Est-ce là qu'ils ont l'intention de me faire disparaître ?

Je suis tellement angoissée que j'ai du mal à avaler ma salive, terrifiée à l'idée de mourir.

La peur m'envahit...

— Avance, ordonne le géant froidement, s'avançant lui-même vers l'entrepôt.

C'est alors que je remarque trois hommes, dont deux sur des motos, se tenant devant l'entrée, en plus de l'escorte déjà présente. Ils n'étaient pas là plus tôt. Simultanément, je constate qu'ils me fixent du regard. C'est aussi à ce moment que je réalise que la nuit est tombée.

Mes yeux se figent sur les armes que certains hommes tiennent fermement. D'autres semblent juste prêts à agir en les maintenant à portée de main, prêts à intervenir sans perdre de temps.

À cet instant précis, je prends conscience que je suis la seule menace. Je tente alors de me fondre dans l'ombre, comme pour me dissimuler ou ériger une barrière invisible entre leurs armes et moi.

Le bruit de mes talons qui frappent le bitume me met mal à l'aise. 

Je déteste attirer l'attention.

AMARAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant