12. Noir

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"Apprendre sans réfléchir est vain. Réfléchir sans apprendre est dangereux."   

Confucius

















12. Noir

















Amara








Noir.

Obscurité.

Cœur qui tambourine.

Noir.

Compressée.

Cœur qui martèle.

Noir.

Mal.

Cœur qui se serre.

Ce sont les premières choses qui me frappent directement une fois que je reprends connaissance.

Puis, en essayant de bouger mes membres, je réalise rapidement que je suis ligotée, probablement à une chaise, car je suis assise sur une surface dure avec un dossier. Le tissu sur mes yeux m'empêche de percevoir l'environnement qui m'entoure.

La panique surgit immédiatement. Une boule se forme d'abord dans mon estomac, remontant rapidement pour se coincer au niveau de ma poitrine. Elle finit par s'installer dans ma gorge. À ce moment-là, ma respiration se trouble. J'ai du mal à respirer, avec l'impression que le tissu enveloppe mon nez et ma bouche.

J'ai peur.

Je pince mes lèvres pour stopper les tremblements, essayant de ne pas mordre ma chair, mais inconsciemment, mes dents s'enfoncent dans mes lèvres pincées à l'intérieur de ma bouche.

Les secousses s'intensifient à mesure que les souvenirs refont surface, comme un film qui se déroule à toute vitesse dans ma tête :

Un homme s'est glissé dans ma cellule, déclarant qu'on avait une annonce à me faire concernant mon sort. Je me souviens l'avoir suivi, mais il a pris un chemin inhabituel. Je n'avais jamais croisé cet individu auparavant ; à la base, c'était toujours Shade, Isaac ou Ice. C'était pourtant un signal clair que j'ai manqué à ce moment-là, mais l'épuisement a eu raison de ma vigilance. Il m'a conduit à l'extérieur, et dès que j'ai exprimé mon malaise face à cette situation, une piqûre s'est faite sentir, et lentement, tout est devenu flou, jusqu'à sombrer dans l'oubli.

Il est évident que cette personne a une connaissance précise des lieux, chaque recoin, chaque passage discret qui permet de s'échapper vers l'extérieur sans être repéré. Ses mouvements étaient fluides, assurés, comme s'il avait arpenté ces couloirs maintes fois, les yeux fermés. Ses gestes calculés, sans hésitation, révélaient une familiarité incontestable avec cet endroit.

Et me revoilà maintenant, je ne sais où. Le scénario se répète, mais j'ai un pressentiment encore plus mauvais que la première fois. Encore pire qu'avec La Brasa.

J'essaie de tendre l'oreille pour capter le moindre son, la moindre présence, mais un silence absolu règne. Cette absence totale de repères, de bruits familiers, est ce qui m'effraie le plus. L'incertitude de ma localisation plonge mon esprit dans un tourbillon d'angoisse, chaque seconde qui s'écoule amplifie cette peur aiguë.

Les pulsations de mon cœur, jadis en phase avec le rythme effréné de ma terreur, semblent désormais déconnectées, comme si elles s'étaient émancipées de cette emprise anxiogène.

L'angoisse serre davantage mon cœur au son distinct d'un cliquetis suivi du bruit familier de la poignée qui s'abaisse. La porte s'entrouvre lentement, émettant un grincement strident lorsqu'elle heurte violemment le mur ou un obstacle, j'en sais absolument rien. Ce putain de tissu sur mes yeux m'empêche de distinguer quoi que ce soit.

AMARAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant