★ QIAO LING À LA RESCOUSSE

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NDA ; besties, dans la vraie vie, ne faites pas comme cxs, ne perdez pas votre temps à courir après quelqu'un qui vous ghost autant que lg <333

(/hj parce que c'est un peu vrai quand même)

CHAPITRE 21
Qiao Ling à la rescousse.

Cheng Xiaoshi ne sait pas s'il doit se sentir consternés par le fait que ses craintes ont été certifiées par l'attitude de Lu Guang dès qu'ils sont revenus dans leur quotidien et dans le monde réel, ou simplement énervé qu'après tout ce temps, et en dépit des moments qu'ils ont partagés, ils sont de retour au point mort. Ce vendredi soir-là, le premier depuis ce qui lui paraît être une éternité, après avoir attendu bien trop longtemps que son âme sœur daigne se présenter à lui, le jeune homme aux cheveux noirs se retrouve sur un palier de porte qui n'est pas le sien, mais lui était tout aussi familier : celui de Qiao Ling.

Sa petite sœur qui prétend être la plus âgée des deux, sous le prétexte théorique qu'elle est la plus « mature ».

Cheng Xiaoshi refuse en général de reconnaître qu'elle puisse l'être, mais il se sent tellement fatigué, tellement épuisé, par tout ce qu'il vient de vivre, qu'il n'a pas la force d'être comme à son habitude, trop fier pour refuser son aide : il veut seulement lui vider ce qu'il avait sur le cœur, et que pour une fois son amie d'enfance s'en souvienne, puisque le temps a enfin recommencé à avancer.

La jeune femme ne paraît même pas surprise lorsqu'elle ouvre la porte sur lui, à croire qu'elle se doute qu'il va venir la déranger un peu trop tard et sans s'annoncer ; lorsque Cheng Xiaoshi lui demande comment elle a réussi ce tour de force, elle se contente de lui répondre, en se laissant tomber sur son lit :

« Tu te comportais trop bizarrement ce matin, quand tu m'as demandé quel jour on était. C'était clair que quelque chose te tracassait. Et ce quelque chose, c'est ton âme sœur, pas vrai ? » Le jeune homme est étonné de sa sagacité.

« Tu devines bien, reconnait-il, mais c'est un coup de chance. Ça aurait pu simplement être parce que j'étais encore trop endormi.

― Pas à moi, Cheng Xiaoshi, le taquine-t-elle en retour. Tu es dans ton monde, mais tu oublies rarement quel jour on est, surtout le vendredi. Et puis, sécher ta journée de travail hier et ignorer tous mes appels, ça ne te ressemble pas. La seule explication, c'est que tu étais trop occupé à autre chose. Et mis à part la boucle temporelle des âmes sœurs, je ne vois pas ce qui aurait pu te retenir. En plus, ça justifie aussi tes interrogations sur la date du jour. Ça doit faire un bout de temps, quand même, pour que tu ne vérifies pas dès le réveil quel jour on est.

― Neuf jours. » Qiao Ling écarquille les yeux.

« Eh bah ! Vous ne pouviez pas vous entendre ou quoi ? »

À ces mots, le jeune homme aux cheveux noirs pousse un très long soupir de découragement, et se laisse tomber à son tour sur le lit de la jeune femme, qui fait également office de canapé dans son petit appartement de jeune active fauchée, avant de poser sa tête sur son épaule, un geste qui lui fait souvent très mal à la nuque maintenant qu'un certain nombre de centimètres les séparent, mais qu'il a toujours envie de faire lorsqu'il se sent fatigué, las, triste.

Qiao Ling paraît le comprendre, puisqu'elle vient ensuite poser son propre menton sur ta tête, les laissant en silence une poignée de secondes tandis que le monde autour d'eux se met quelques instants à nouveau en pause pour les laisser profiter d'un moment de paix entre frère et sœur ― certes non biologiques, mais tout de même porteur d'une grande affection qui n'avait pas besoin de liens de sang pour être sincère et authentique.

Après un long moment de silence, elle finit par reparler :

« Il ne croit pas aux âmes sœurs ? » Cheng Xiaoshi décide qu'elle est vraiment trop douée pour deviner ce qu'il a sur le cœur, et se contente de hocher la tête sans verbaliser son assentiment, puisqu'elle le sentira de toute manière. « C'était prévisible.

― Peut-être, mais je pensais l'avoir fait changer d'avis. Il avait l'air de réellement vouloir nous donner une chance. Mais on dirait que ce n'était que dans la boucle temporelle. »

Il entreprend ensuite de narrer à son amie d'enfance le récit exact de ce qui s'est produit ces derniers jours pour lui, essayant d'omettre le moins de détails possibles pour qu'elle puisse lui faire un retour de ce qu'elle pense de la situation. Il lui parle de leurs premières discussions, de la visite qu'ils ont faite à l'endroit où les parents de Cheng Xiaoshi se sont rencontrés, de la froideur de Lu Guang qui a petit à petit fait place à une sincérité irrésistible, de leurs rendez-vous chez eux et des coquelicots.

Il lui raconte tout, y compris la promesse que Lu Guang lui a faite le dernier jour, juste avant que la boucle ne prenne fin.

Et il attend simplement que sa petite sœur si sage lui confie son avis sur la question.

Ce qu'elle fait quelques secondes après la fin de son récit.

« Je pense qu'il a flippé. » Cheng Xiaoshi reste silencieux. Il devine lui aussi que ce doit être pour cette raison, parce qu'il est évident depuis le début que Lu Guang est plus effrayé que réellement sceptique au sujet des âmes sœurs. Ce n'est pas qu'il ne croit pas en une relation dictée par le destin, mais plutôt qu'il a peur d'y croire et de voir cette relation échouer lamentablement. « Tu as un moyen de le contacter ?

― Je sais où il habite. Et je peux contacter un de ses collègues sur les réseaux sociaux.

― Ça fait très stalker.

― J'y peux rien si ce type trouve moins étrange de me faire venir chez lui que de me donner son numéro. » Qiao Ling rit, et Cheng Xiaoshi finit par rire à son tour. Toute cette situation est si puérile. Si stupide. Si insensée.

« Tu l'aimes ? demande finalement la jeune femme une fois que ses rires se sont calmés.

― C'est trop tôt pour le dire, ça. Mais il me plaît. » C'est la première fois que Cheng Xiaoshi le dit à voix haute, et son cœur donne l'impression qu'il va exploser dans sa poitrine.

« Alors va lui dire.

― Ça ne changera rien. Il est borné.

― Et alors ? Au moins, tu auras essayé. Allez, Cheng Xiaoshi, tu ne vas pas admettre si facilement la défaite, si ? »

Le jeune homme aux cheveux noirs a envie de lui répondre qu'il se bat depuis assez longtemps déjà.

Mais il repense à Lu Guang.

Au fait qu'il ne l'a toujours pas vu réellement sourire.

Et décide qu'il pouvait tenter encore une fois.

JUSQU'À CE QUE FANENT LES COQUELICOTS - 𝗹𝗶𝗻𝗸 𝗰𝗹𝗶𝗰𝗸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant