★ CHENG XIAOSHI DEMANDE CONSEIL

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NDA ; souvenez-vous que vous m'aimez bien quand même quand vous lirez la fin de ce chapitre.........

CHAPITRE 11
Cheng Xiaoshi demande conseil

Après la conversation presque à cœur ouvert qu'il a eue avec Lu Guang, Cheng Xiaoshi a sincèrement pensé que serait suffisant pour leur permettre de sortir de la boucle temporelle dans laquelle ils restent désespérément enfermés, mais il s'éveille le lendemain, dans son lit, comme tous les matins avant cela, son téléphone indiquant encore et toujours le jeudi 24 octobre, sans ciller.

Le jeune homme aux cheveux noirs n'est pas de nature pessimiste, mais il finit par sérieusement se demander comment ils vont en sortir. Il n'a jamais entendu parler de cas de figure aussi compliqué ― en général, il suffit aux deux principaux concernés d'apprendre sincèrement à se connaître, parfois dans un contexte spécifique, pour que leur rencontre corresponde à ce que le destin attend d'eux et que le cours de la vie reprenne tranquillement et normalement. Toutefois, leur situation à eux semble un peu plus délicate. Ils ont reproduit à trois reprises leur rencontre, à chaque fois dans des contextes différents, et en abordant de plus en plus de sujets intimes. Leur dernière conversation les a sans doute fait exprimer des choses qu'ils n'ont jamais évoquées précédemment avec qui que ce soit d'autre, ou en tout cas pas un inconnu, et pourtant, cela ne suffit toujours pas.

Cheng Xiaoshi finit par sincèrement se demander comment ils sont supposés s'y prendre pour sortir de ce cercle infini.

... Et ce matin-là, il se demande aussi s'il n'a pas été trop loin dans ses propos. Après tout, il n'est pas censé remettre en question entièrement l'existence et les fondements de la vie de son interlocuteur, parce qu'il peut les comprendre, même s'il ne les partage pas. Il sait que tout le monde pense ainsi aujourd'hui, et a cessé de voir la magie que représentent les âmes sœurs. Et il trouve cela regrettable, parce que les enfants qu'ils ont un jour été ont tous souhaité rencontrer, à un moment de leur vie, leur moitié parfaite et vivre un conte de fées. Alors, bien sûr, rien ne les empêche de le faire avec quelqu'un d'autre. Mais Cheng Xiaoshi a toujours songé que le destin ne peut pas se tromper. Et que s'il lui arrive d'associer des personnes mal assorties, c'est simplement que les deux moitiés de l'homme-boule ont grandi différemment et se sont éloignées ; autant de raisons qui expliquent que deux âmes sœurs puissent ne pas connaître le bonheur, mais qui ne généralise pas pour autant ce fait.

Alors, Cheng Xiaoshi n'a pas envie de voir son âme sœur rejeter intégralement cela. D'autant plus que, en discutant avec le jeune homme aux cheveux blancs, il n'a pas eu l'impression que c'est exactement de cela qu'il retourne.

Mais maintenant, il se pose des questions.

Regrette un peu son impulsivité.

Et finit par tout déballer à Qiao Ling en arrivant au travail, en espérant qu'elle lui sera de bons conseils.

(Évidemment, elle ne fait qu'éclater de rire.)

« Tu lui as vraiment dit ça ? parvient-elle à articuler au milieu de deux grands éclats de rire, alors que les clients qui vont et viennent les regardent étrangement et que le supérieur de Cheng Xiaoshi, Qian Jin, darde sur eux un regard noir au loin. Alors que vous vous connaissez depuis quoi, trois jours ? »

Au moins a-t-elle très facilement accepté le fait que Cheng Xiaoshi est coincé dans une boucle temporelle et revit pour la sixième fois (déjà !) la même journée, tandis que pour elle, rien n'a changé par rapport à ses habitudes. D'ailleurs, à en juger par ses yeux un peu plus brillants qu'à l'accoutumée, elle semble trouver cela extrêmement amusant et excitant. Qiao Ling n'a pas encore rencontré son âme sœur ― Cheng Xiaoshi espère que cela arrivera tardivement, parce qu'il refuse d'imaginer celle qu'il considère comme sa petite sœur au bras d'un homme ou d'une femme qui pourrait peut-être mal la traiter et lui briser le cœur. Qiao Ling croit, tout comme lui, aux âmes sœurs, et il ne veut pas imaginer qu'elle puisse tomber sur quelqu'un qui l'abandonne dès la boucle brisée.

(Pas comme ce que son âme sœur à lui essaye de faire, donc.)

« Je ne veux juste pas qu'on n'essaye même pas d'apprendre sincèrement à se connaître, se défend Cheng Xiaoshi après un long instant. Il a l'air vraiment sympa.

― Mais il t'a expliqué ses raisons de douter des âmes sœurs, non ? Tu ne peux pas lui en vouloir de se montrer prudent. Il n'a pas le même exemple parfait que toi.

― Mais toi, tu crois aux âmes sœurs alors que tes parents se sont séparés aussi. » Ceci étant dit, ils ne se sont séparés que parce qu'ils ont chacun rencontré de leur côté quelqu'un qui fait battre leur cœur un peu plus vite que l'autre, et sont toujours en très bons termes.

« Oui, mais c'est différent, lui confirme-t-elle. Mes parents avaient juste envie d'expérimenter autre chose et de ne pas se cantonner à la décision du destin. En soi, ils étaient très heureux ensemble tout de même. Alors que les parents de ton âme sœur n'ont jamais su trouver le compromis pour mieux s'entendre. »

Le jeune homme aux cheveux noirs mesure ses mots pendant quelques instants, avant d'opiner. Il sait qu'elle a raison, mais il ne sait pas quel comportement adopter avec son âme sœur, désormais. Qiao Ling paraît lire dans ses pensées.

« C'est bientôt l'heure de vous retrouver, non ? lâche-t-elle finalement en regardant autour d'elle, comme pour chercher des yeux l'enfant qui va dérober le collier sous peu ― Cheng Xiaoshi lui a vraiment tout raconté dans les moindres détails.

― Oui. Mais qu'est-ce que je devrais faire ? Je ne sais pas comment briser la boucle. » La jeune femme réfléchit à ses mots quelques secondes.

« Vous avez échangé vos numéros ? Rien que pour communiquer, ce serait peut-être plus simple. Demande-lui aujourd'hui et prévoyez quelque chose de nouveau pour demain. C'est sûrement mieux de continuer de laisser le destin vous porter. Je sais que le numéro, c'était important dans la boucle temporelle de mes parents. »

Son conseil tient la route, alors Cheng Xiaoshi s'exécute dès qu'il sort du bâtiment ― à ce stade, il prend à peine l'effort de courir pour prétendre essayer d'attraper le voleur ― et retrouve Lu Guang, comme à son habitude, sur le trottoir où il manque de tomber.

Il lui pose la question, avec le sourire.

Sourire qu'il perd lorsque Lu Guang lui répond un simple et sec ―

« Non. » 

JUSQU'À CE QUE FANENT LES COQUELICOTS - 𝗹𝗶𝗻𝗸 𝗰𝗹𝗶𝗰𝗸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant