Chapitre 22 : Tu chauffes.

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Point de vue : Knox.

Le climat de la salle de boxe alimentait mon souhait de me défouler, taper sur ce sac jusqu'à ressentir cet épuisement qui me permettait de voir ce vide un peu plus longtemps.

Beau et indescriptible, je nageais dans ce dernier.
Je ne vois jamais vraiment les profondeurs qu'il prenait un malin plaisir à cacher mais je ressentais une forme d'apaisement, alors ça me suffisait.Enfin, ce pincement familier, qui a l'aide d'une aiguille, brisait la bulle que je m'étais créé, prenait un malin plaisir à me rappeler que cette évasion n'était et ne serait que temporaire.Qu'en un clignement de yeux, je devrais me familiariser avec l'environnement réel dans lequel je me tenais, et non, cet univers parallèle que j'avais construit à partir de rêves encore flous.

Les belles choses que la vie nous offrait n'étaient fondées que sur une simple irréalité.

Habituellement, je n'y allais jamais le soir car j'avais déjà passé ma journée à crier sur Eduard, ce qui demandait, non, obligeait une certaine maîtrise de son énergie, qui a la fin de la journée, était à son plus bas.

Ce soir, donc, l'entraîneur nous avait indiqué qu'il allait nous placer en binôme, constitué d'un débutant et d'un plus expérimenté, comme un expert.
Mais, ça faisait plus d'une trentaine de minutes que nous attendions son dernier élève, qui lui avait apparement promis d'être là.

- Et bien, Daisy, tu en as pris du temps ! Cria Luke lorsqu'il l'aperçut.

- Le meilleur pour la fin, non ? Rétorqua une voix insupportable.

C'était prévisible.Je savais que de temps en temps, elle aimait apprendre à gérer le contrôle dont elle n'avait aucun pouvoir dessus en allant à la salle.

Leur interaction m'indiquait qu'ils se connaissaient depuis des lustres.Seulement, aucune des fréquentions de Daisy ne m'échappait.J'essayais d'ignorer mon désir de les regarder constamment.Lorsqu'il mit une main sur son épaule, j'étais censé regarder le mur peint en rouge.

- Ne me fais pas regretter de t'avoir accordé ce retard.

Décontractée, alors qu'elle avait l'habitude de crisper les épaules en présence  d'hommes un peu trop à l'aise, elle lui offrit un sourire qui révélait une brillance incontestée.

- Et toi, ne me fais pas regretter de t'avoir choisi comme coach.

Avec elle, tout était décuplé avec toujours plus d'intensité.Elle ne me tapait pas seulement sur le système, elle me rendait captive de sa connerie.
Chaque action, chaque parole qu'elle prononçait me conduisait à la folie, mais en même temps, mes yeux, prisonniers de ses maux, ne pouvaient décrocher de leur silhouette préférée.

- Bon, maintenant, place aux présentations.Daisy, voici Knox, Knox, ici, Daisy, l'une de mes meilleures élèves.

Daisy n'attendit pas des explications.

- Dois-je vraiment m'entraîner avec lui ? Je peux le battre facilement. Il me faut quelqu'un qui assume la défaite et je suis sûre que ce n'est pas son cas.

Je ricanais.En vérité, elle avait bien trop peur de me défier car elle savait qu'à deux, on pouvait faire exposer cette maudite pièce en un seul regard.

- On verra bien, tête de mule ! Elle est difficile, Knox mais coriace, souviens toi.

Je me retins de lui dire que ça, je l'ai su avant lui.Je ne le savais que trop bien.Des qu'elle ouvrait sa jolie  bouche, je regrettais d'être moi car, dans ma position, je ne pouvais pas encore la remettre à sa place.

Sans mon accord, elle se dirigea vers un coin inoccupé du ring, et comme un bon chien, parvins-je à admettre, je m'activais pour la suivre.En se retournant pour me faire face, sa queue de cheval fouetta mon visage, maintenant parsemé d'une odeur boisée, mélangeant les douceurs de lavande et de nature.

those things that stalk usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant