~ Kai ~

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Je me sens embrouillé, l'impression que le monde tourne au ralenti, l'envie de vomir me nargue, et je me sens seul. Samuel m'a drogué pour des raisons que j'ignore ou que je refuse de m'avouer. Mika était là, et heureusement. Je me sens si mal, surtout depuis qu'il est partit à la douche. Seul, l'angoisse monte. Et j'ai l'impression qu'il y reste une plomb. Depuis combien de temps je suis chez lui ? Est-ce que lui m'a fait quelque chose ? Que va penser Cole quand je vais lui dire que son ami m'a drogué, et que Mika m'a sortit d'entre ses griffes ?
Non. Cole ne doit pas être au courant, il savait même pas que j'étais avec Samuel, si en plus il apprend que Mika est avec moi. Je n'ose imaginer sa colère.

Après un moment qui me semble durer interminable, Mika arrive enfin, c'est moi ou son état à l'air grave ? Son teint de base bronzé est pale, sa peau ressemble plus à du gris, qu'à son jolie teint rayonnant, il s'appuie sur les murs, et évite mon regard. Il est épuisé ? Ou c'est autre chose ?
- Tout va bien ?
Il se contente de me faire un pouce en l'air en guise de réponse. Loin de moi l'envie d'entendre sa voix, mais son mutisme ne me dit rien qui vaille.
- Mika...
- Je vais bien microbe, je dois juste me reposer un peu ok ?
- Tu es malade ?
Pas de réponse.
- Mika...
- Tu sais bien que je le suis. Son regard me traverse. Il est froid et pourtant si touchant.
- Raconte moi... Je t'ai jamais demandé pourquoi tu étais à l'hôpital... Et je... Il ne me laisse pas le temps de finir.
- Occupe toi de toi, et de ta mère avant de te surcharger d'autre poids comme moi.
Il part dans une autre pièce, je me lève pour le rattraper mais ma tête tourne comme une toupie. J'essaye tout de même de le rejoindre, et en étant près de sa chambre, je glisse mon regard entre la porte à semi ouverte.
Une chambre froide, sans décoration, pas de livre, juste un gros ordinateur, et des bouteilles de bière, remplie comme vide jonche le sol. Du tabac et des joints ainsi que des clopes sur sa table de nuit, et sur l'autre des dizaines de cachet, des boites de tous genre. Aucun nom ne me dit quelque chose. Je le vois en ingurgiter plusieurs à la suite.
- Qu'est ce que tu fais ! J'entre en bombe dans cette pièce sans lumière où repose une odeur de tabac froid, où seul certains rayon de soleil passent a travers le volet.
Il sursaute et perd l'équilibre mais arrive à se mettre assis sur son lit, sans draps.
- Tu comptes te flinguer ? Recrache tout ça !
- Tu t'inquiète que je mette fin à mes jours ?
- Bien sur ! Tu es un ami ! S'il te plait ! Viens ! On va... Il me fait signe de me taire et de m'installer à ses coter, ce que je fais. Le silence est pesant. Il ne dit rien, et je n'ose répliquer autre chose. Veut-il vraiment mourir ? Avec moi à ses coter ? C'est pour ça tout ce manège?
- Détend toi.
Sa voix détendu m'apaise, et sans même que je remarque mes épaules étaient collé à mon cou, je les baissent donc et le laisse continuer.
- J'allais pas me flinguer... Ce sont mes cachets, que je dois prendre pour justement espérer avoir quelque jours ou quelque mois en plus...
- Je ne comprend pas...
- Tu m'as demandé pourquoi j'étais à l'hôpital, la réponse ne va pas te plaire.
Une longue pause, je retiens ma respiration, il regarde ses pieds, l'air absent, comme-ci il cherchait la réponse dans les troues de ses chaussettes abîmé et usé par le temps.
- Je suis malade depuis petit, une maladie inconnue, mon sang sort de mon corps pour des raisons qu'on ignore, ça arrive quand j'oublie de prendre mes cachets, quand je ne me sens pas bien. Depuis gosse je fais des aller et retour à l'hôpital. Sans qu'on puisse donner un nom sur ce que j'ai. Et plus le temps passe, plus mon corps prend un coup, j'ai subit plusieurs opérations, car des organes ne tenaient plus le coups, il soupire. Les médecins m'ont toujours dit que je ne vivrais pas plus de 30 ans. Et plus le temps passent, plus ce chiffre descend, je suis à 27 ans, c'est... Ironique, quand on est proche de ses 25... Il me regarde, et son regard est triste, et ne demande que de l'aide. J'ai l'espoir, qu'un jour on m'appelle, qu'on m'annonce qu'ils ont trouvé un remède à se mal, qui me bouffe, à longueur de journée. L'espoir qu'on puisse me soigner. Mais mon téléphone reste silencieux. Alors ne panique pas ! Je ne compte pas mourir avec ces cachets, et je ne compte pas mourir, avant mes 72 ans ! Il me sourit, et même s'il essaye de me rassurer, ça ne le fait pas totalement, mais je lui rend son sourire faible, pour qu'il sache que je serais près de lui. Qu'il n'est plus seul. Car la solitude, tue plus que la maladie.

La blessure de son amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant