Blood Fragments

ll : Alec...

Et si on s'infiltrait dans l'esprit d'une certaine personne...
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Alec

L'être humain est conditionné pour tout détruire de sa propre main.

Tout le monde sait que deux plus deux font quatre.

Mais bien évidemment, certains scientifiques en quête de domination profonde préfèrent défier toutes les règles et statistiques pour prouver le contraire en disant que ça fait cinq.

Mais le fait le plus réel qui puisse exister est que je suis le plus gros fils de pute sur cette terre, et ça, aucun scientifique ne peut prouver le contraire.

Je ne dis pas ça parce que je suis dans une situation qui est tout sauf saine d'esprit.

Voilà approximativement dix minutes que la voiture où se trouvent Alma et l'autre lama de Tyler s'est arrêtée.

J'ai laissé mes phares éteints pour éviter qu'ils ne remarquent ma présence.

Me voilà à adopter le même type de comportement que ce genres de psychopathes obsédés.

Et pourtant ces mots sont si faibles en comparaison de la folie qui me caractérise, lorsque cette fille se trouve dans l'équation.

C'est insulter mon intelligence de penser que je les laisserai partir seuls.

Sans les quitter des yeux, je retire les balles qui logent toujours dans mon corps.

Je serre si fort mes dents que j'ai l'impression que ma mâchoire risque de se briser. C'est dans l'obscurité la plus totale que j'essaie de réparer les dégâts.

Hier soir, j'ai profité qu'elle soit dans les vapes pour aller vérifier en mains propres que ses autres abrutis ne l'avaient pas marquée.

Si j'ai pu les arrêter à temps, c'est uniquement grâce au compromis que j'ai proposé à Carl.

Ça fait longtemps que mon corps s'est habitué à la douleur, si c'est le prix à payer pour lui éviter qu'elle ne soit marquée. Qu'il en soit ainsi.

Jamais je les aurais laissés lui brûler la peau pour y laisser cette sentence, lui rappelant chaque jour que son âme et son corps ne lui appartiennent plus.

Même si c'est ce qu'elle doit être en train de penser actuellement, de ne maîtriser aucun fragment de son existence ayant cette impression, de voir sa vie s'effondrer à la même vitesse, qu'un collier de perles brisé.

Hier soir, alors qu'elle était encore sous l'effet des sédatifs en pensant rêver, elle me disait à quel point elle regrettait notre rencontre.

Si seulement elle savait.

Je sens cette haine qu'elle nourrit pour moi, depuis notre rencontre. Mais quelque chose a changé. Lentement presque malgré elle, elle a appris à ne plus me haïr.

Sans même s'en rendre compte, aussi étrange que ça puisse paraître, c'est sous cette colère et rancœur, qu'elle a commencé à éprouver une certaine affection... pour moi ?

Quelle connerie pathétique.
C'est la pire erreur qu'elle puisse faire.

Si j'ai pu accéder à sa chambre sans passer par l'ascenseur, c'est uniquement parce que le manoir contient des galeries souterraines.

Qui mène à plusieurs pièces du manoir, mais les trappes sont soigneusement cachées et ne s'ouvrent que de l'extérieur.

Le soir de son arrivée en Allemagne, lorsqu'elle a remarqué que c'était moi qui l'attendais et non Carl, j'ai su que j'allais briser le peu d'humanité et de confiance qu'elle pouvait encore offrir.