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Dans le trouble dissociatif de l'identité, autrefois appelé trouble de personnalité multiple, deux ou plusieurs identités prennent tour à tour le contrôle d'une même personne. Ces identités peuvent avoir des schémas de langage, de tempérament et de comportement différents de ceux normalement associés à la personne.

Avec ma lampe de mon portable que j'ai mis dans la bouche, je tourne les pages à la recherche comment déceler cette maladie psychique.

Est ce que c'est pas entré dans la vie privée de Lyone ?

Je regarde le vide un instant et me résigne en prenant mon téléphone dans mes mains.

Je fais peut être des études de psychologie mais je n'ai pas à jouer le psychologue avec tout le monde.

Je ne suis même pas diplômé !

Je range le livre dans un tiroir de la commode à côté de mon lit et m'allonge. Je fixe le plafond mais mes pensées m'empêchent de faire le vide.

Si Lyone a un trouble de l'identité, il doit être au courant. Je veux dire pour rentrer dans l'armée on vérifie la santé psychologique des futurs adhérents. Lyone serait passé entre les mailles du filet.

Je me mords la lèvre et cède à la tentation. Je reprends le livre et continue ma lecture.

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- Corni?

J'ouvre péniblement les yeux et regarde une paire d'yeux qui me fixe. Je me redresse en sursaut et voit Lyone qui se redresse en riant.

À quel moment je me suis endormi ?

- tu as bien dormi on dirait., lance t il.

- oui....euh...il est quel heure ?

- 10h.

- quoi? J'ai dormi autant que ça!?

- tu étais fatigué. Je suis venue te réveiller parce que tu vas bientôt avoir faim. Le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée.

Je le regarde et souris en me disant qu'il a raison.

Sauf que je remarque la transition dans les yeux de Lyone quand il voit mon livre.

Il était parterre, donc quand Lyone le ramasse et se redresse, je découvre un autre Lyone. Celui stricte et hautain.

- que fais ce livre ici?

- je...je me trouvais passionnant. Et j'arrivais pas à dormir pendant la nuit. Donc je suis allée le prendre. Je suis désolée Lyone.

Il me fixe les sourcils froncés avant de souffler.

- allons manger cornilia.

Ce lyone là, m'appelle par mon prénom en entier. Alors que Lyone enfantin a pris l'habitude de m'appeler juste Corni.

Je me donne une gifle mentale quand je me rends compte de ce que je suis entrain de faire.

Lyone sort de ma chambre et moi je quitte le lit pour me préparer pour le déjeuner.

Dans la salle de bain, je bloque en voyant les cicatrices que Vincent m'a laissé sur le corps. Avec cette pensée de TDI que Lyone a, j'en oublie pourquoi je suis chez lui. J'en oublie que mon corps est blessé de partout et que le coupable vit tranquillement dehors.

Je repense à la manière brusque à laquelle Lyone a abordé ce que Vincent m'a fait et ma gorge se noue.

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- je suis désolé pour tout à l'heure Corni, je n'aurai pas dut réagir comme ça.

Je regarde Lyone qui est redevenu le Lyone enfantin et lui offre un sourire.

- je ne t'en veux pas. Tu n'as pas mal réagi.

- vraiment ?

- non. C'est normal d'être un peu maniaque et d'aimer que chaque chose soit à sa place.

Il semble ne pas se rappeler de ce qui s'est passé mais m'offre un sourire.

Avant de me lancer à pieds joints pour savoir si oui ou non Lyone souffre d'un TDI , je dois régler mes propres problèmes.

Je joue avec la nourriture dans mon asso avant de souffler.

- qu'arrivera t il à Vincent si je porte plainte ?

Lyone lâche lentement sa tasse de café et me fixe.

- un procès. Il ne risque pas forcément la prison mais ce qui est sûre c'est qu'il aura une interdiction de t'approcher.

Je me mords la lèvre et joue avec mes doigts.

- ça va apparaître sur son casier judiciaire ?

- sûrement oui.

Vincent est un garçon qui a vécu sous la pression de son père. Il le frappait souvent quand il ne ramenait pas de bonne note. Et son père frappait sa mère aussi. C'est peut-être de là que vient sa façon de réagir avec moi.

Sinon au delà de ça, Lyone est parfait.

- cornilia ?, souffle Lyone.

Attendez une minute...j'ai dit Lyone est parfait !?

Je sens mes joues rougirent et lève les yeux vers Lyone.

Pourquoi j'ai fait ce lapsus!

- cornilia tu m'écoutes ?

Je fixe les yeux bleuron de Lyone et hoche lentement la tête.

- arrêtes de faire la psychologue avec Vincent. Tu n'es pas psychologue.

Je fronce les sourcils face au ton froid qu'il a employé avant de me dire qu'il a raison.

- si il a vécu des traumas c'est très bien que tu l'aide à les vaincre mais tu ne vas pas rester avec parce que soit disant tu le « comprends ».

- mais Lyone est gentil.

Je rougis une fois de plus en me rendant compte que je me suis encore trompé de prénom et fixe Lyone qui me regarde un sourcil relevé.

- je...je veux dire Vincent est gentil Lyone.

Il sourit avant de se pencher vers moi.

- c'est vrai que les personnes gentils frappent les gens qu'ils aiment.

- et si il avait toujours vécu dans ce schéma là ? Et si pour lui c'est une normalité !

- et toi tu dois accepter les coups et le laisser vivre sa vie tranquille parce que ce n'est pas de sa faute? C'est comme accepter de se noyer en voulant sauver quelqu'un de la noyade.

- tes mots...sont...très crût Lyone.

- tu sais que je dis la vérité Cornilia.

Je regarde mes cuisses impuissantes et entend Lyone souffler.

- dans le meilleur des cas peut être qu'il sera suivit par quelqu'un pour ces traumas.

- tu crois ?

- c'est possible.

Je le fixe et tente de retenir mes larmes en pensant à mes années lycées avec Vincent.

- il est gentil pourtant...je te jure...c'est son père qui...

- cornilia ! Cornilia ! Stop! Arrête. Lui trouver des excuses ne t'aideraient pas à aller mieux. Joue la psychologue avec toi pour une fois.

à deux pas d'être un psychopatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant