Chapitre 7

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— Poussez-vous ! Poussez-vous ! répétait-il en tentant d'entrer dans la Maison du Maître par la fenêtre de sa chambre alors qu'il y avait une foule de Nablas volant autour du bâtiment.

Ils s'écartèrent pour le laisser passer et il fut accueilli par son adjutor qui referma immédiatement la vitre derrière lui. La nouvelle s'était rapidement répandue : Augusteen Erebus était revenue à Daemonium !

Donn-Sleibhe, qui était parti à l'autre bout de cette dimension pour la retrouver, avait été averti par Jude Lloyd, après qu'ils aient ramené la jeune femme à la Maison du Maître.

— Où est-elle ? Où est Augusteen ? s'écria le nouvel arrivant, envahi par l'inquiétude.

— Dans sa chambre, répondit Ultan avant de rattraper Donn-Sleibhe par le bras. Attends avant d'y aller, j'ai quelque chose à te dire.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Laisse-moi aller la voir, s'exclamait le Maître, aveuglé par un mélange de peur et de colère.

— Quelque chose a changé en elle, annonça l'adjutor d'un air grave.

— Comment ça ?

— Je crois que l'Énergie de l'Ancien Maître, qui était encore en elle jusqu'à présent, s'est évaporée.

Ne comprenant pas où Ultan voulait en venir, Donn-Sleibhe décida d'aller voir par lui-même dans la chambre de la concernée, et il fut sous le choc lorsqu'il découvrit la jeune femme inconsciente, allongée sur le lit, habillée de la même manière que lorsqu'elle était partie.

— Maintenant qu'elle n'a plus d'Énergie, ou en tout cas plus celle nécessaire à Daemonium, son corps est en train de lutter pour survivre dans notre dimension, expliqua le Clair à la peau noire et au plumage flamboyant.

— Qu'est-ce que cela signifie ? demanda l'homme aux plumes sombres sans vouloir réellement entendre la réponse.

— Que si cela continue ainsi, elle risque d'y laisser la vie.

— Non, c'est impossible... Je refuse. Tu m'entends, Ultan ? Je refuse de la perdre, elle aussi ! s'écria Donn-Sleibhe, les larmes aux yeux en revivant intérieurement le moment où il avait tenu le corps inerte de Solemnia dans ses bras. Fais tout ce qu'il faudra pour qu'elle survive !

— Le problème est là, Donn. Je ne peux rien faire, s'excusa son interlocuteur. Annie dit que son système immunitaire n'a cessé de se détériorer depuis ces dernières semaines, c'est pour ça qu'elle semblait malade. L'atmosphère de Daemonium est trop puissante pour son organisme.

Sous le choc, le Maître retint un sanglot en se remémorant toutes les fois où il l'avait vue ou entendue tousser, où il avait constaté qu'elle avait de la fièvre ou qu'elle semblait physiquement épuisée. Il réalisait que sa simple présence avait causé cela.

— Elle est mourante, Donn...

— Non, tu ne peux pas dire ça. Elle se bat, c'est une guerrière.

— Son Énergie est trop faible, elle ne pourra bientôt plus lutter contre...

— Je t'interdis, tu m'entends ? Je t'interdis de la condamner ainsi, elle a encore une chance !

— Donn, je suis désolé.

— Je ne la perdrai pas de nouveau, c'est hors de question. Va voir Annie et trouvez un moyen de la sauver.

L'adjutor obéit, laissant le Maître seul dans cette grande chambre aux murs vert clair. Il fixait la fille de dix-neuf ans allongée sur les draps en satin, il n'aurait su dire comment, mais il la sentait dépérir petit à petit. La savoir souffrante ainsi lui était insupportable.

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